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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/791

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BANDEAU — BANE

901, 1145, 1151, 1263). C’est probablement ce bandeau, qui ne diffère du diadème que par la matière et la valeur, qui est appelé « couronne » dans Ézéchiel, xxii, 17, 23 (hébreu : pe’êr) ; cf. Fürst, Hebräisches Handwörterbuch, 1863, t. ii, p. 201. Certains hébraïsants pensent cependant que le mot pe’êr désigne une coiffure, une tiare, dans ces passages d’Ézéchiel, comme Exod., xxxix, 28 ; Is., iii, 20, etc. Gesenius, Thesaurus linguæ hebrææ, p. 1089. Cf. A. Racinet, Le Costume historique, 6 in-8°, Paris, 1877-1886, t. ii, pl. 3 (bibliographie, t. I, p. 143-145) ; F. Hottenroth, Le Costume des peuples anciens et modernes, in-4°, Paris (1885), p. 3.

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435. — Bandeau assyrien.
Grand officier de Sargon, roi de Ninive. Bas-relief du Musée du Louvre.

BANDELETTES, petites bandes de linge dont on se servait pour envelopper les morts (κειρία, instita, Joa., XI, 44 ; ὀθόνια, linteamina, Luc, xxiv, 12 ; Joa., xix, 40 [lintea] ; xx, 5, 6, 7). Les bandelettes dont on enveloppait les momies égyptiennes (fig. 436) avaient une longueur considérable ; nous ignorons ce qu’elles étaient chez les Hébreux. Saint Jean, xi, 44, nous apprend seulement que lorsque Lazare sortit du tombeau, à l’appel de Notre-Seigneur, il avait les pieds et les mains liés de bandelettes. Le même évangéliste raconte, xix, 40, comment le corps du Sauveur fut embaumé avec des aromates qu’on lia avec des bandelettes, selon la coutume des Juifs.


436.— Momie de Ramsès II (Sésostris) enveloppée de bandelettes. Musée de Ghizéh. D’après une photographie.

Après la Résurrection, saint Pierre et saint Jean trouvèrent ces bandelettes posées à part dans le tombeau. Luc, xxiv, 12 ; Joa., xx, 5, 6, 7.

BANÉ, BANÉ-BARACH (hébreu : Benê-Beraq ; Septante : Βαναιβακάτ ; Vulgate : Bane et Barach), ville de la tribu de Dan, mentionnée une seule fois, dans Josué, xix, 45. Après le texte original, qui porte : Benê-Beraq, « les fils de Barach, » toutes les versions anciennes, excepté la Vulgate, ont reconnu ici un nom composé : Βαναιβακάτ des Septante est une corruption évidente pour Βαναιβαραχ ; on trouve du reste Βαναιβαράκ dans le Codex Alexandrinus. La leçon du syriaque, Ba’aldebak, ne se comprend pas et n’est autorisée par aucun texte. La Vulgate a séparé les deux noms par la conjonction et, comme s’il s’agissait de deux localités différentes, Bane et Barach. De même Eusèbe, dans l’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 236, 237, distingue Βάνη de Bαράχ, toutes deux de la tribu de Dan. La lecture Benê-Beraq est confirmée par les inscriptions assyriennes, qui, sous la forme Ba-na-ai-bar-qa, respectent même le qof. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, 1883, p. 172, 289.

M. V. Guérin identifie cette ville avec le village de Barka U-j, situé un peu au nord-est d’Esdoûd (Azot), bâti sur une faible éminence et renfermant encore plusieurs tronçons de colonnes de marbre gris-blanc, qui accusent un travail antique. « Le village de Barka, dit-il, à cause de son nom et de sa position, doit être identifié avec la localité qui est mentionnée dans l’Onomasticon d’Eusèbe, au mot Bapoc) ; , et qui, du temps de cet écrivain, existait encore, à l’état de village, non loin d’Azot… Le village actuel de Barka ne reproduit que la seconde partie du nom hébreu Benê-Berak. Cette désignation semble indiquer que les premiers fondateurs de la ville ainsi appelée auraient été les fils d’un nommé Berak (l’Éclair). Chose singulière et qui prouve l’extrême persistance des traditions primitives en Orient et surtout en Palestine, les habitants du village de Barka vénèrent encore, en ce même endroit, la mémoire d’un santon musulman sous le titre de Neby Berak (le prophète l’Éclair). » Description de la Palestine : Judée, t. ii, p. 68-70.

Malgré ces raisons et l’autorité du savant explorateur, nous préférons l’emplacement d’Ibn-Ibrâk, à l’est de Jaffa. Cf. Memoirs of the survey of Western Palestine, Londres, 1882, t. ii, p. 251 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 26. D’abord il y a correspondance exacte entre les deux noms, excepté pour la dernière lettre, caph au lieu de qof ; hébreu : בני-ברק, benê Beraq, les « fils de Beraq » ; arabe : ^’t^j. {$V, ibn Ibrâk, le « fils d’ibràk ». Ensuite cette position correspond mieux à la place qu’occupe Benê-Beraq dans l’énumération de Josué, xix, 41-46, où, citée après Jud (hébreu : Yhud), aujourd’hui El - Yahoudiéh, et avant Arécon (hébreu : Hâraqqôn), probablement Tell er-Bekkeit, Joppé (Jaffa), elle appartient au nord de la tribu de Dan, tandis que Barka la ferait descendre jusqu’au sud, sinon même en dehors des limites de la tribu. Voir DaN. La même preuve ressort de l’inscription de Sennachérib, ou elle est mentionnée entre Bît-Da-gan-na, Beth-Dagon (aujourd’hui Beit-Dedjan), Jos., xv, 41 ; Ja-ap-pu-u, Joppé et A-zu-ru, Asor, Yazour. Cf. Prisme de Taylor, col. ii, 65, 66 ; E. Schrader, Die Keilinschriften, p. 289 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., Paris, 1889, t. iv, p. 207.

L’Écriture Sainte garde le silence sur l’histoire de cette ville. Nous savons par les monuments assyriens qui viennent d’être cités que Sennachérib, dans sa campagne contre Ezéchias, roi de Juda, s’en empara et en emmena les habitants prisonniers. Elle est également mentionnée