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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/798

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BAPTEME

BARABBAS

iUl

nous enseigne qu’en vertu de l’institution de Jésus-Christ, le rite du baptême possède par lui-même la puissance de produire la grâce dans les âmes. Jésus-Christ attribue, en effet, à l’eau même du baptême la vertu de nous donner la vie surnaturelle, lorsqu’il dit à Nicodème que, pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut renaître de l’eau et du Saint-Esprit, Joa., iii, 5 ; de son côté, saint Paul affirme que l’eau reçoit cette vertu des paroles prononcées au baptême, lorsqu’il dit, Eph., v, 26, que Jésus-Christ sanctifie l’Eglise en la purifiant par le bain de l’eau dans la parole de vie.

2° Effets produits par le baptême. — Ces effets sont exprimés dans les textes où l’Écriture enseigne que le baptême nous donne une nouvelle vie, la vie surnaturelle, Joa., iii, 5 ; qu’il remet tous les péchés, Act., ii, 38 ; xxii, 16 ; Eph., v, 26 ; qu’il assure le salut. Marc, xvi, 16. Le sacrement de baptême produit la grâce, sanctifiante avec un cachet particulier, celui d’une nouvelle naissance, la naissance à la vie surnaturelle de la grâce, qui est la vie de Jésus-Christ et de Dieu en nous, qui nous rend enfants de Dieu à la suite de Jésus-Christ, qui nous constitue les cohéritiers de son royaume. Aussi le baptême est-il appelé le « bain de la régénération », Tit., m, 5 ; « l’eau qui nous donne une nouvelle naissance, » Joa., iii, 5, et il est présenté comme nous rendant « fils de Dieu », et « nous revêtant de Jésus-Christ ». Gal., m, 26, 27.

VI. Ministre du baptême. — L’Écriture nous raconte plusieurs baptêmes. Il ressort de ses récits qu’au siècle apostolique le sacrement de la régénération était conféré par diverses classes de personnes. Jésus-Christ ne baptisait point lui-même, mais faisairbaptiser par ses Apôtres. Joa., iv, 2. Après la Pentecôte, les Apôtres laissaient d’ordinaire à des ministres inférieurs le soin de baptiser, afin de pouvoir se livrer tout entiers à la prédication. Saint Pierre fit baptiser le centurion Corneille et sa maison. Act., x, 48. Saint Paul disait qu’il n’avait pas été envoyé par Jésus-Christ pour baptiser, , mais pour évangéliser. I Cor., i, 17. Le diacre Philippe baptisa Simon le Magicien avec un grand nombre de personnes de Samarie. Act., viii, 12, 13. Il baptisa aussi l’eunuque de la reine Candace. Act., viii, 38. Saint Paul fut baptisé à Damas par Ananie, Act., ix, 18, qui paraît avoir été un simple laïque. Voir Ananie 7.

VII. Sujet du baptême. — On appelle sujets du baptême les personnes qui peuvent recevoir ce sacrement. Parmi les premiers chrétiens, il s’en trouva d’abord qui crurent que le baptême devait être réservé aux Juifs. Aussi, lorsque fut venu le moment de baptiser le centurion Corneille, le premier des Gentils qui se fit chrétien, Dieu envoya-t-il une vision à saint Pierre et fit-il descendre miraculeusement le Saint-Esprit sur Corneille et sa famille, pour montrer que l’Église était ouverte aux païens aussi bien qu’aux Juifs. Act., x. De son côté, Pierre justifia devant ses frères la conduite qu’il avait tenue en cette circonstance. Act., xi, 1-18. Mais sauf les judaïsants, que saint Paul combattait, tous les fidèles comprirent bientôt que l’Évangile devait être prêché à tous les hommes, et que tous aussi avaient droit au baptême, suivant la parole du Sauveur : « Allez enseigner toutes les nations, et baptisez-les. » Matth., xxviii, 19. —Voir Chardon, Histoire des sacrements, dans Migne, Cursus completus théologies, t. xx, col. 1-159 ; Duchesne, Origines du culte chrétien, ch. ix, Paris, 1889, p. 281-329 ; Corblet, Histoire dogmatique, liturgique et archéologique du sacrement de baptême, 2 in-8°, Paris, 1881-1882.

A. Vacant.

2. BAPTÊME DES MORTS. Le baptême ne peut être reçu par procureur. À plus forte raison ne peut-on le recevoir pour ceux qui sont morts. Cependant, pour prouver la résurrection des morts, saint Paul dit, I Cor., XV, 29 : « Que feront ceux qui seront baptisés pour les morts (Û7tèp twv vexpwv, c’est-à-dire à la place ou en

faveur des morts), si certainement les morts ne ressuscitent pas ? Pourquoi sont-ils baptisés pour eux ? » Ce passage est un de ceux qui ont le plus exercé les exégètes, et on l’a interprété d’un grand nombre de manières. On admet d’ordinaire que saint Paul s’y sert d’un argument ad hominem, fondé sur une pratique qu’il n’entend pas approuver, celle de se faire baptiser pour ceux qui étaient morts sans recevoir le baptême. Il est sûr que les fidèles qui suivaient les enseignements de saint Paul ne se conformaient pas à cette pratique ; car, après la phrase que nous venons de citer, l’Apôtre ajoute, I Cor., xv, 30 : « Et pourquoi nous-mêmes (il xaî ïineïï) nous exposons-nous au danger à toute heure ? » Manière de parler qui montre. que ni saint Paul, ni les disciples auxquels il s’adressait, ne se faisaient baptiser pour les morts. Ceux qui tenaient cette conduite appartenaient donc à une secte séparée. Nous savons par Tertullien, Contra Marcionem, v, 10, t. ii, col. 495, et saint Jean Chrysostome, In I Cor., nom. XL, t. lxi, col. 347, que les Marcionites avaient cette coutume, et il y a lieu de penser qu’ils la tenaient de la secte à laquelle saint Paul lait ici allusion. Saint Épiphane croit, Hmres., xxviii, 6, t. xli, col. 383, que cette secte était celle des Cérinthiens.

On trouvera dans Calmet, Dissertation sur le baptême pour les morts, dans les Dissertations qui peuvent servir de prolégomènes de-l’Ecriture Sainte, Paris, 1720, t. iii, p. 338-355, les diverses interprétations qu’on a données du passage de saint Paul que nous venons d’expliquer. Celle que nous avons adoptée., à la suite du plus grand nombre des Pères et des exégètes, est j croyons - nous, la seule qui respecte le sens naturel des paroles de l’Apôtre.

A. Vacant.

    1. BAPTISTA Gregorio##

BAPTISTA Gregorio, bénédictin, théologien portugais, né à Funchal, dans l’île de Madère, vivait dans la première moitié du xvif siècle. Il devint prédicateur général de son ordre en Portugal, et passa à l’ordre des Franciscains.. Il a composé des Annotationes in caput xiii Evangelii secundum Joannem, divisées en trois parties. La première partie seule a été publiée, in-f », Coïmbre, 1621. — Voir B. Machado, Bibliotheca lusitana, t. H (1747), p. 410 ; Ziegelbauer, Historia rei literariœ ordinis sancti Benedicti, Vienne, 1754, t. iv, p. 49.

B. Heurtebize.
    1. BAPTISTE##

BAPTISTE, surnom donné à Jean, le précurseur du Messie, parce qu’il baptisait dans le Jourdain. Voir Jean-Baptiste.

BAR (Jean de), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né à Reims vers 1700, mort à Paris, au monastère des Blancs - Manteaux, le 25 novembre 1767. Ami et compagnon d’études de dom Maur d’Antine, il recueillit son héritage littéraire et prépara une édition remaniée des Pseaumes traduits sur l’hébreu (voir Antine ) ; mais la mort le prévint avant qu’il eût pu livrer à l’impression ce Psautier, dont le manuscrit passa aux mains de dom Clémencet, et ne fut jamais publié.

J. Parisot.

BARA. Nom de deux personnages dans la Vulgate.

1. BARA (hébreu : Béra’; Septante : BaXXâ), roi de Sodome, un des cinq rois de la Pentapole assujettis à Chodorlahomor, et révoltés contre lui après douze ans de soumission. Bara fut défait par le roi d’Élam ; dans sa fuite, il tomba dans les puits de bitume de la vallée de Siddim et y périt. Gen., xiv, 2-10.

2. BARA (hébreu : Ba’arâ’, « embrasement ; » Septante : y] BaaSâ ; Codex Alexandrinus ; Baapâ), une des femmes de Saharaïm, descendant de Benjamin, qu’il répudia. I Par., vui, 8.

BARABBAS. Les manuscrits grecs écrivent ce mot de quatre manières différentes : Bapdcëoa ; , liapàga ; , Bap I. - 48