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BARDANE — BARIA

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D’après J. Gærtner, De fmctïbus et seminibus plantarum, 3 in-4°, Stuttgart, 1788-1807, t. ii, p. 379, elle est, parmi les herbes, une des plus élevées et des plus robustes, puisqu’elle atteint d’un mètre à un mètre trente centimètres. Sa racine est en forme de pivot, longue, grosse, charnue, noire en dehors, blanche en dedans, d’une saveur douceâtre, nauséeuse, et d’une odeur désagréable, qui devient encore plus caractérisée par la dessiccation. Il est peu de plantes dont les feuilles, surtout les inférieures, soient si larges : ce sont elles qui lui ont valu le nom à’Oreille-de -Géant ; elles ont un support long, et sont en forme de cœur ou arrondies -échancrées à la base, d’un vert brun en dessus, blanchâtres et un peu cotonneuses en dessous, à côtes proéminentes ; celles de la tige sont successivement moins grandes et de forme ovale. Sa tige, épaisse, robuste, souvent purpurine, garnie d’un duvet frisé et rugueux, est terminée par des rameaux portant des grappes de fleurs rougeàtres. Les fleurs sont réunies en petits globules entourés eux-mêmes d’écaillés accrochantes, d’où la plante tire son nom. Les graines sont légèrement aplaties, grisâtres et surmontées d’une courte aigrette blanche. On fait grand usage de la bardane en médecine. Deux espèces principales sont à citer : la petite bardane ou Lappa minor, si commune en Europe, mais qui ne vient pas en Palestine. On y trouve seulement là grande bardane ou Lappa major (fig. 452), <mi, d’après E. Boissier, Flora orientalis, 5 in-8°, Genève, 1867-1884, t. iii, p. 457, vient dans le Liban. C’est l’espèce qui a les feuilles d’une ampleur si extraordinaire.

— La bardane n’est d’ailleurs nommée que dans la Vulgate, Ose., IX, 6 ; x, 8 ; le texte original n’en fait pas mention. Dans le premier passage, Ose., IX, 6, l’hébreu porte : « le hôah poussera dans leurs tentes [des Israélites emmenés en captivité]. » Le mot hôah est un terme générique qui désigne toute espèce d’épines et de ronces (Septante : axavôai) ; la Vulgate elle-même l’a traduit .ailleurs par « épine ». Prov., xxvi, 9 ; Cant. ii, 2. — Dans le second passage, Ose., x, 8, le mot lappa est la traduction de l’hébreu qôs, qui a aussi le sens générique d’épines (Septante : àxavOai). Saint Jérôme a rendu lui-même qôs par « épines ». Gen., iii, 18 ; Is., xxxii, 13, etc.

M. Gandoger.

    1. BARDIN Pierre##

BARDIN Pierre, né à Rouen en 1590, mort en 1637. Mathématicien et théologien, il fut membre de l’Académie française. Il se noya en portant secours à d’Humières, son ancien élève, devenu son bienfaiteur. Il a iaissé plusieurs ouvrages d’un style assez incorrect ; nous ne mentionnerons que les deux suivants : Essai sur l’Ecclésiaste de Salomon, in-8°, Paris, 1626 ; Pensées morales sur l’Ecclésiaste, in-8°, Paris, 1629. — Voir U. Maynard, L’Académie française, dans la Bibliographie catholique, année 1864., t. xxxii, p. 497.

B. Heurtebize.
    1. BARED##

BARED (hébreu : Beréd, « grêle » ; Septante : Bapâ8), iils de Suthala et descendant d’Éphraïm. I Par., vii, 20.

    1. BARELTA##

BARELTA, né à Padoue, professa la théologie à Venise. Il vivait encore en 1542. On a de lui : Concilium IPauli, seu selectiones contradictionum occurrentium in

Epistolis Pauli, in-8°, Venise, 1544.

B. Heurtebize.

BAR-HÉBR/EUS, écrivain syriaque, jacobite, né en 1226 à Mélitène (aujourd’hui Malatia, en Asie Mineure), mort à Maragha en 1286. Son véritable nom était Grégoire Abou’l Faradj ; le surnom de Bar-Hébræus ou « fils de l’Hébreu s, par lequel on le désigne généralement, lui vient de ce que son père Aaron, qui exerçait la médecine à Mélitène, était un Juif converti. De bonne heure il étudia la théologie, la philosophie et la médecine, en même temps que le grec et l’arabe. En 1244, il émigra avec ses parents à Antioche, où il compléta ses études et débuta dans la vie monastique. Il alla -ensuite à Tripoli, pour se perfectionner dans la rhéto rique et la médecine ; il y était, à peine installé, que le patriarche syrien Ignace II le rappela pour le faire évêque de Gubas, près de Mélitène, son pays natal. Il avait alors vingt ans. En 1253, il fut promu au siège important d’Alep, et en 1264 le patriarche Ignace III l’éleva à la dignité de rnaphrien ou primat. Il mourut à Maragha, dans l’Aderbaïdjan, en 1286. Son corps fut transporté et enseveli au couvent de Saint -Matthieu (Mâr Mattaï, sur le mont Makloub, près de Mossoul), où l’on voit encore son tombeau. Voir Badger, The Nestorians and their rituals, Londres, 1852, t. i, p. 97.

Les nombreux écrits de Bar-Hébrseus se rapportent aux sujets les plus divers : à la philosophie, aux mathématiques, à l’astronomie, à la médecine, à la grammaire, à l’histoire et à la théologie. On n’a de lui qu’un seul ouvrage sur l’Écriture Sainte ; il est intitulé Ausar Râzê, « Grenier des mystères » (Horremn mysleriorurn). C’est un commentaire de l’Ancien et du Nouveau Testament. Après des remarques préliminaires sur la valeur relative de la Peschito et de la version des Septante, l’auteur aborde l’interprétation des diiférentes parties de l’Écriture Sainte dans l’ordre suivant : le Pentateuque, Josué, les Juges, le premier et le second livre de Samuel, les Psaumes, le premier et le second livre des Bois, les Proverbes, l’Ecclésiastique, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, la Sagesse, Ruth, l’histoire de Susaiine, Job, Isaïe, les douze petits Prophètes, Jérémie avec les Lamentations, Ézécbiel, Daniel avec les histoires de Bel et du Dragon, les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres de saint Jacques, de saint Pierre et de saint Jean, et enfin les quatorze Épitres de saint Paul. Avant de donner l’exposé doctrinal de chaque passage, l’auteur en fait la critique textuelle, prenant pour base le texte de la Peschito, qu’il discute et corrige d’après le texte hébreu, les Septante et d’autres versions grecques ( Symmaque, Théodotion, Aquila, les Hexaples d’Origène) ou orientales ( héracléenne, arménienne, copte) ; il fait même appel à la version, samaritaine pour le chapitre iv de la Genèse. Il note scrupuleusement les variantes des éditions monophysites et nestoriennes. L’exposé doctrinal n’accuse pas moins d’érudition. Bar-Hébræus montre qu’il était familier avec les plus grands écrivains ecclésiastiques des différentes écoles. Parmi les Grecs, il cite Origène, saint Épiphane, saint Basile, saint Athanase, saint Jean Chrysostome, saint Grégoire de Nazianze, saint Cyrille d’Alexandrie, Sévère d’Antioche, Théodore de Mopsueste ; parmi les auteurs syriaques : saint Éphrem, Jacques de Sarug, Moïse BarCéphas, Jacques d’Édesse, Philoxène de Mabug et d’autres moins connus. — L’ouvrage est accompagné de dix tableaux qui se rapportent pour la plupart aux questions généalogiques et chronologiques. En chronologie, Bar-Hébrseus se rallie aux Septante, et compte comme eux quatre mille huit cent quatre-vingt-deux ans d’Adam à Moïse. — Nous n’avons pas encore une édition complète de V Ausar Râzë. On trouvera dans la Litteratura de la Brevis linguss syriacse grammatica, Carlsruhe et Leipzig, 1881, p. 31-32, l’indication des parties ou plutôt des parcelles qui en ont été publiées. Les manuscrits connus de cet ouvrage sont : Cod. Vat. clxx et cclxxxii ; Palat. Medic. xxvi ; Bodl. Hunt. 1 ; Brit. Mus. Add. 7186, 21580, 23596 ; Berlin, Alt. Best, U, Sachau 134 ; Gôttingen, Orient 18 a ; Cambridge, coll. of S. P. C. K. — Voir Wright, dans la Cyclopedia Britannica, 9e édit., article Syriac Literature, t. xxii (1887), p. 853 ; Le Quien, Oriens christianus, t. ii, p. 1412, 1500, 1510 ; Assemani, Bibliotheca orientalis, t. ii, p. 278-284.

P. Hyvernat.

BARIA. Hébreu : Berî’âh, « fils du malheur » (3, b, pour p, 6e » ) ; Septante : Bepiâ. Nom de quatre Israélites.

1. BARIA, quatrième fils d’Aser. I Par., vil, 30, 31. La Vulgate le nomme Béria, Gen., xlvi, 17, et Brié, Num.,