bétique des principaux rabbins et de leurs ouvrages, tiré de Bartolocci. — Voir Richard Simon, Bibliothèque critique, in-12, Paris, 1708, 1. 1, c. xxv ; Jean Le Clerc, Bibliothèque ancienne et moderne, Amsterdam, 1821, t. xvi, ne part., p. 323 ; Morozzo, Cistercii reflorescentis chronologica historia, Turin, 1690 ; J. Petzholdt, Bibliotheca bibliographica, 1866, p. 429. J. Olivieri.’BARUCH. Hébreu : Bârûk, « béni ; » Septante : BapoûxNom de quatre personnages bibliques.
1. BARUCH, prophète, disciple et secrétaire de Jérémie. I. Notice sur Baruch. — Baruch, fils de Nérias, était frère de Saraïas, un haut personnage de la cour de Sédécias. Jer., Ll, 59. On ne sait ni quand ni comment il se lia avec Jérémie. Il apparaît soudain comme son disciple et son secrétaire. Il écrivit sous sa dictée un volume de prophéties, qu’il lut un jour d’une des cellse du temple au peuple assemblé. Joakim, dont le livre traversait les secrets desseins, se le fit apporter, en lut trois ou quatre pages, et le jeta au feu. Il ordonna même d’arrêter l’auteur et l’écrivain, mais Dieu les cacha et les sauva. La même année, peu après, Jérémie prit un autre parchemin, et Baruch y écrivit, outre les prophéties déchirées, d’autres prophéties que son maître lui dicta. Jer., xxxvi, 4-32 ; xlv. Il eut un instant de découragement, mais Dieu releva son courage, en lui promettant la vie sauve, quand viendrait « le jour de Jérusalem ». Ce jour vint, en effet, et le prophète échappa. Il fut même traité avec faveur par Nabuzardan, qui le laissa libre, ainsi que Jérémie, de rester en Judée ou de partir. Il se retira avec son maître à Maspha, où Godolias avait rassemblé les tristes restes des Juifs laissés dans leur pays. Godolias ayant été tué par trahison, la petite colonie voulut fuir en Egypte. Jérémie, consulté, s’y opposa. On rejeta sur Baruch l’opposition du prophète. On passa outre, et on les emmena tous deux à Taphnis, à l’entrée de l’Egypte. Jer., xliii. — Cinq ans après, en 583, Baruch se retrouve à Babylone, où Jérémie sans doute l’avait envoyé. II y lisait, au jour anniversaire de la prise de Jérusalem, un écrit composé par lui, et dont la lecture fit sur les captifs présents un grand effet. Il fut renvoyé avec ce livre, une lettre et quelques offrandes, à Jérusalem, aux frères restés au milieu des ruines. Puis il rejoignit son maître en Egypte. Là s’arrête l’histoire. — La tradition et la légende ajoutent plusieurs traits. ^Voici ce qu’elles disent. Tradition chrétienne : Tous deux, le maître et le disciple, seraient morts en Egypte, lapidés par leurs ingrats concitoyens. Légendes juives : Tous deux auraient été ramenés d’Egypte en Chaldée, en 578, par Nabuchodonosor, et seraient morts à Babylone. Autre légende : Baruch s’y serait réfugié après la mort de Jéfémie, et y serait mort en 576, et même beaucoup plus tard. Autre légende : Il aurait été le maître d’Esdras, lequel ne serait monté en Judée qu’après la mort du vieux prophète. Tout cela est incertain, et même en partie incroyable. Voir Kneucker, Bas Buch Baruch, p. 2-4. — Le livre dit de Baruch est formé d’un écrit dont il est l’auteur, et d’une épltre qui est de Jérémie.
IL Analyse et division du livre. — Il s’ouvre par une courte notice historique, suivie d’une lettre. La notice est de l’auteur lui-même, qui rapporte comment il a lu son livre aux captifs réunis autour de lui, nommément àJéchonias, et comment ils en ont été très émus. La jpHgb0t des exilés eux-mêmes, qui l’envoient par Baruch ^iPlëjïrs frères de Jérusalem ; ils les invitent à offrir à Dieu, dans le temple, un sacrifice ((livva ; hébreu : minhah) avec le peu d’argent qu’on leur remettra ; à prier « pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et pour la vie de Baltassar son fils » ; à lire entre eux, aux jours de fêtes, le livre qui leur sera apporté par Baruch, son auteur (i, 1-14). — D. y a dans ce livre, selon l’opinion commune et ancienne, deux parties distinctes.
La première (i, 15-m, 8) est une prière et une humble confession du peuple repentant. À Jéhovah notre Dieu la justice, à nous et à nos pères la honte et la confusion ; car du jour où nous fûmes tirés de l’Egypte, nous n’avons guère cessé d’être inattentifs, incrédules, insoumis aux prophètes. Nous avons péché par désobéissance. Aussi Dieu a-t-il amené sur nous les maux dont il nous menaçait par ses serviteurs les prophètes ; nous avons été livrés à tous les rois d’alentour, dispersés parmi les peuples ; « mis au-dessous et non pas au-dessus » ( ii, 5). — Nous le confessons, nous avons péché, nous avons agi en impies, ô Jéhovah notre Dieu. Mais arrêtez votre colère, écoutez notre prière, et délivrez-nous à cause de vous et de votre nom, à cause de notre pénitence et des maux extrêmes que nous souffrons dans cette servitude, à cause enfin des promesses que vous avez faites de nous ramener dans le pays de nos pères, pour n’en plus sortir. — Et maintenant, ô Dieu tout-puissant, exaucez-nous. Ayez pitié de nous, parce que vous êtes bon et que nous avouons nos crimes. Oubliez les iniquités de nos pères ; car vous êtes notre Dieu, loué par nous, dispersés et captifs. — Tout porte à croire que cette prière touchante devint très vite familière au peuple affligé. On la répéta partout, et c’est ce qui explique qu’on en retrouve des traces dans Daniel, ix, 6, 15. — La seconde partie (m, 9-v, 9) est une exhortation du prophète au peuple. Le peuple se flétrit (bâlâh) en terre étrangère. Pourquoi ? C’est parce qu’il a abandonné la sagesse. Mais où est-elle, cette sagesse ? qui la connaît ? qui peut la révéler ? Ce ne sont ni les rois et les grands, ni les sages de Théman, ni les peuples qui se livrent au négoce : ils n’ont pas connu la sagesse, ils ne sauraient la révéler. Dieu seul, omniscient, créateur et modérateur du monde, sait où elle repose. Il l’a révélée à Jacob son fils, à Israël son bien-aimé. Puis il l’a fait apparaître sur la terre et converser avec les hommes ; c’est la Loi, c’est le livre des préceptes de Dieu. Soyez sans crainte, ô Israël ! Vous êtes livré au malheur. Jérusalem, que le prophète fait parler, s’en plaint, et aux nations voisines, et à ses fils eux-mêmes, qu’elle dit ne pouvoir pas secourir : ils ont péché, c’est pourquoi Dieu fait tomber sur eux tous les maux. Mais tout cela changera. Les dispersés reviendront d’orient et d’occident, pleins de joie et d’honneur. Jérusalem ensuite est invitée à se revêtir de gloire et de magnificence. Ses fils, qu’elle a vus partir captifs, lui reviendront portés comme sur des trônes. Ils reviendront par des chemins aplanis, ombreux et pleins de lumière : l’allégresse, la miséricorde et la justice de Dieu seront avec eux. Tel est le sujet du livre de Baruch.
III. Unité du livre. — L’analyse qui précède met cette unité hors de doute. Une même pensée domine, en effet, dans les deux parties, et l’une appelle l’autre » l’humiliation et l’aveu de la justice du châtiment se lient naturellement au relèvement et à la gloire. C’est là l’opinion catholique. Plusieurs écrivains affirment le contraire et distinguent dans le livre deux (et même trois) écrits séparés ; mais les raisons sur lesquelles ils s’appuient sont très faibles. Ils disent 1° que la langue et le style sont bien différents dans les deux parties : la première en général ne vaut pas la seconde à cet égard. Soit, mais cette différence admise s’explique autrement que par la diversité d’origine ; on l’explique mieux par la diversité du sujet, ce qui en outre est plus naturel. Ils disent 2° que les références scripturaires ne sont pas les mêmes dans les deux parties : Isaïe est cité dans la première, et Jérémie surtout dans la seconde. Soit, mais cela ne prouve rien. D’ailleurs ce n’est pas absolument exact. Ils disent enfin 3° que l’on constate dans la seconde partie des traces de philosophie grecque et des termes alexandrins qui ne se trouvent pas dans la première. Il n’en est rien, car la philosophie de ce livre est empruntée, non pas aux écrits alexandrins, mais à l’Écriture elle - même, à Job nommément. Quant aux mots