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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/833

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BATON


dans le Journal asiatique, avril 1890, t. xv, p. 322. Sa longueur, de 1 mètre 20 à 2 mètres, donnait un. air d’importance aux personnes qui le portaient. Il leur servait sans doute de bâton de marche (fig. 461), mais en même temps il marquait leur rang élevé etleursfonctions(fig.464), si bien que, dans les hiéroglyphes, l’homme avec le long bâton à la main, iv, est un déterminatif exprimant l’idée

de supériorité, de souveraineté. On a trouvé de ces bâtons ornés d’inscriptions (fig.'462), de couleurs et de dorures, avec tête sculptée en forme de fleur ; le nom du propriétaire y est inscrit en caractères hiéroglyphiques. Wilkinson, The ancient Egyptians, édit. Birch, t. ii, p. 352.

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462. — Bâtons égyptiens en bols dur. A gauche, fragment de canne, avec images divines et inscriptions hiéroglyphiques. — Au milieu, canne entière, .avec mie petite saillie dans la partie supérieure pour servir d’appui au pouce. L’inscription hiéroglyphique gravée sur le bâton est reproduite à droite en plus gros caractères. — À droite, bâton, avec inscription, en bois d’acacia, recourbé dans la partie supérieure et servant de casse-tête. Cette sorte de massue était uno des principales armes de l’infanterie dans l’ancienne Egypte. D’après Prisse d’Avenues, Monuments égyptiens, pi. xlvi.

Cf. Num., xvii, 2. D’après Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, t. ii, p. 376, une scène du tombeau de Menhotep à Béni -Hassan, représenterait la fabrication de ces bâtons. On voit un ouvrier enlevant les aspérités d’un bâton et taillant l'écorce ; un autre le durcit au feu. un autre le polit. D’autres égyptologues prétendent qu’il s’agit plutôt de la fabrication des bois de lances. Cependant rien n’indique ici qu’il s’agisse d’armes comme on le voit dans d’autres scènes analogues. Les chefs arabes portaient également un long bâton, mais ordinairement plus simple. Le bâton donné en gage à Thamar par Juda, Gen., xxxviii, 18, 25, devait être un insigne de dignité et d’autorité. De même le bâton avec lequel Moïse accomplit ses prodiges, Exod., iv, 2 ; le bâton d’Aaron qui refleurit dans le tabernacle, Num., xvii (voir Verge), le bâton d’Elisée, qu’il confia à son serviteur pour ressusciter

le fils de la Sunamite. IV Reg., IV, 29, 31. Voir aussi Num., xxi, 18 ; Jud., v, 14 (hébreu) ; I Reg., xiv, 27, etc. Quand Joseph eut promis à son père de l’ensevelir dans la Terre Promise, Jacob, d’après les Septante et le syriaque, Gen., xlvii, 31, s’inclina sur la tête du bâton de son fils, voulant par là honorer en lui le maître de l’Egypte. Cette marque d’honneur rappelle un usage égyptien. L’accusé, pour prononcer le serment ordinaire : « Par la vie du Seigneur (du pharaon), » venait se placer debout, la tété inclinée et les mains appuyées sur ie sommet du bâton du magistrat. Chabas, Vols dans les hypogées, dans les Mélanges égyptologiques, me série, t. î, p. 91-92 ; R. S. Poole, Ancient Egypt, dans la Contemporary, Review, mars 1879, p. 752-753. Saint Paul, Hebr., xi, 21, suit la version des Septante. Ces interprètes ont lu maltèh, « bâton, » au lieu de mittâh, « lit, » selon la ponctuation suivie par les Targums, Aquila, Symmaque et le texte massorétique. Cette dernière lecture paraît préférable. Jacob,

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463. — Bâton de berger.

Bas-relief du temple de Derri en Nubie. XIX" dynastie.

D’après Champollion, Monuments de l’Egypte, pi. xl.

trop faible pour se lever et se prosterner contre terre afin d’adorer Dieu et de le remercier, s’incline la face tournée vers le chevet de son lit. Cf. III Reg., i, 47. — Le Sébét, « bâton de commandement, » et son synonyme le niefyôqêh, « bâton de justice, i> jouent un rôle important dans la prophétie de Juda. Ce sont les symboles de l’autorité civile et judiciaire, qui constitue la tribu de Juda en société autonome et qui s’y perpétuera jusqu'à l’arrivée du Messie. Gen., xlix, 10. Le sceptre royal avec toutes ses variétés de longueur, de forme et d’ornementation, tire son origine de ce long bâton, insigne de dignité et d’autorité. Voir Sceptre.

3° Le bâton de correction (sêbét mûsdr), Prov., xxii, 15, est plus court que les deux précédents. On le voit souvent représenté sur les monuments égyptiens, dans la main des surveillants qui suivent de l'œil le travail des ouvriers et frappent ceux qui se relâchent (fig. 457, col. 1499). « Mon bâton est dans ma main, dit l’un d’eux, tu ne dois pas être paresseux. » H. Brugsch, Zeitschrift fur âgyptische Sprache, 1876, p. 77. Les Hébreux, opprimés dans la terre de Gessen, ont connu la dureté de ces chefs de corvée, toujours prêts à frapper. Exod., i, 1? ; Is., x, 24. De même, à la chute de Jérusalem, lorsqu’ils furent traînés en captivité dans la Babylonie, ils connurent le terrible bâton des soldats chargés de les emmener. Voir Captifs. Is., x, 24 ; Mich., iv, 14. La loi d’Israël autorisait l’usage du bâton pour les esclaves et les enfants, mais avec certaines