belles des captives, Deut., xxi, 11 ; à condition qu’elles ne fussent pas de la race des Chananéens. Deut., xx, 16. Malgré cela l’Écriture rappelle à l’homme la fragilité de la beauté du corps, et le met en défiance contre les illusions de son cœur. Prov., xxxi, 30. Si elle compare la beauté humaine à celle de la nature représentée par la verdure des prairies, elle déclare que celle-ci est supérieure à la première, parce que la beauté des (jhoses inanimées n’est pas comme celle des êtres humains une source de tentations et de désordres. Eccli., XL, 22. On trouve la même pensée dans d’autres passages. Eccli., ix, 5. ; xxv, 28 ; xxxvi, 21. De la beauté extérieure l’Écriture s’élève à la beauté morale. Ps. xliv, 3 ; Eccli., xxvi, 19, 21. Elle déclare que sans le jugement
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468. — Notre -Seigneur Jésus-Christ.
Catacombe de Sainte - Domitille. D’après Bottarl, Sculture
e pitture sagre, t. ii, pi. lxx.
de l’esprit la beauté de la femmen’est rien : elle n’est qu’ « un anneau d’or aux narines d’une truie ». Prov., xi, 22.
2° La beauté, diez les Juifs, était non seulement appréciée chez les femmes, mais aussi chez les hommes, et particulièrement chez ceux qui avaient un rang élevé, comme les rois, I Reg., IX, 2 ; Ps. xliv, 3, 5, les princes et les grands officiers du royaume, II Reg., xiv, 25, dont on aimait à voir la haute stature, la vigueur et la corpulence. Un homme mal fait était réputé incapable d’une grande élévation d’esprit et d’actions d’éclat. C’est d’après cette manière de juger que Nabuchddonosor ordonna de choisir les plus beaux des jeunes Juifs captifs à Babylone, pour en faire des officiers de son palais. Dan., i, 4. La beauté des hommes est marquée dans l’Écriture par des traits spéciaux. Moïse compare la beauté de Joseph à celle du premier-né d’un taureau. Deut., xxxiii, 17. Dans la description qui est faite du jeune David, I Reg., xvi, 12 ; xvii, 42, la couleur blonde de ses cheveux est donnée comme un trait de beauté. L’abondance de la chevelure était plus recherchée encore que la couleur. JJ Reg., xiv, 25, 26. Elle était regardée comme la gloire du corps, Num., vi, 5 ; Ezech., xliv, 20, tandis que la calvitie était tenue pour un opprobre. IV Reg., Il, 23. La doctrine chrétienne apprit plus tard aux hommes à dédaigner ce vain ornement, et saint Paul, en ordonnant aux femmes de laisser croître leur chevelure et de la cultiver, déclare que, pour les hommes, c’est une ignominie d’en faire autant. I Cor., xi, 14, 15. D’autres expressions métaphoriques désignent la beauté des hommes, sans qu’on puisse dire exactement
à quels traits corporels elles répondent. Lam., iv, 7. .Salomon, qui est donné dans l’Écriture comme un homme d’une grande beauté, III Reg., i, 6, est probablement le personnage auquel ont été empruntés les traits du Cantique des cantiques, qui désignent la beauté de l’époux. D’après cette description, Salomon aurait été beau « comme les cèdres du Liban », Cant., v, 15 ; son teint « blanc et vermeil », v, 10, ses yeux semblables en douceur à ceux de la colombe, v, 12 ; ses lèvres comparables à la grâce du lis, ruisselantes de myrrhe, v, 13 ; ses cheveux flexibles comme des palmes et noirs comme le plumage du corbeau, v, 11. Le résumé de ces images, difficiles à interpréter dans le détail, est que Salomon était « le plus beau des enfants des hommes ». Cf. Ps. xliv, 3. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 1882, t. iii, p. 433-434.
3° Les éléments de la beauté humaine, telle qu’elle était conçue chez les Juifs, se trouvèrent-ils réunis en Notre -Seigneur Jésus-Christ, de manière à faire de lui, même extérieurement, le plus beau des hommes ? Aucune représentation authentique des traits du Verbe incarné ne nous a été transmise, et les Évangiles, ainsi que les autres documents contemporains, sont muets sur ce sujet. Les premières représentations que nous avons de lui remontent au plus au second siècle (fig. 468). Plusieurs Pères des premiers siècles, surtout parmi les Grecs, prenant trop à la lettre et dans un sens trop général certaines expressions des prophètes, particulièrement d’Isaïe, lii, 14 ; lui, 2-4, relatives à la Passion, et de saint Paul, Phil., ii, 7, ont soutenu que Notre-Seigneur avait un extérieur humilié et presque repoussant. C’est à partir de saint Jean Chrysostome surtout que l’on commença à s’éloigner de cet enseignement, pour soutenir au contraire la beauté physique de Notre-Seigneur. Cf. le Ps. xliv, 3, qui est messianique. Cette opinion a prévalu, en ce sens du moins que si le visage d’un homme reflète la beauté spirituelle de son âme, JésusChrist a dû être le plus beau des enfants des hommes. Beauté qui n’avait rien de charnel ni d’efféminé, mais qui était plutôt grave et austère. Voir Rio, L’art chrétien, Introd. , 1874, t. i, p. 41-42 ; Landriot, Le Christ de la tradition, Paris, 1865, t. ii, p. 214-221 ; cf. S. Jérôme, Epist. lxv ad Principiam Virginem, 8, t. xxii, col. 627 ; Suarez, De Incarnalione, q. 14, art. 4, disp. 32 ; t. xviii, p. 173-174 ; F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, p. 434-437 ; J. A. van Steenkiste, De pulchritudine Jesu corporali, dans son Evangelium secundum Matthseum, 3e édit., Bruges, 1882, t. iv, p. 1464-1468. Voir Jésus -Christ.
P. Renard.
- BEAUXAMIS Thomas##
BEAUXAMIS Thomas (en latin : Bellamicus, Pulcher amicus), religieux carme de la province de Melun, né à Paris, mort dans cette ville en 1589. Dès l’an 1567, docteur de l’Université de Paris, il passait pour être le théologien le plus remarquable de son époque. Vicaire général de l’ordre pour la province d’Albi, prieur du couvent de Paris, ambassadeur, prédicateur de la cour sous Catherine de Médicis, Charles IX et Henri III, il devint enfin ministre, et fit aux hérétiques une guerre acharnée par sa parole et par ses écrits. On a de lui : 1° Homilise in oninia qux per Quadragesimam leguntur Evangélia, in-8°, Paris, 1567, et Anvers, 1569. — 2° In sacrosancta Cœnx mysteria, Passionem et Resurrectionem D. N. J. C. homilise et tabulée, annexis quibusdam scholiis, ex primis Ecclesise Patribus, in-8’", Paris, 1570, et Anvers, 1573. — 3° Promissio camis et sanguinis Christi in Eucharistia, in-8°, Paris, 1582 ; — 4° Homiliarum pars secunda quadragesirnalium, in-8°, Paris, 1567, et Anvers, 1569 ; Venise, 1572. — 5° Homiliæ xxiia in Abachuck (sic) prophetam, in-8°, Paris, 1578. — 6° Commentaria in evangelicam historiam, 4 in-f », Paris, 1583 ; in-f°, Lyon, 1594. Ouvrage non terminé. Il devait avoir un tome iv, qui n’a pas été composé. — Ces commentaires sur l’harmonie évangélique ont été