Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/861

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1569
1570
BELLE (PORTE) — BELMEN

la porte de Nicanor avec la porte Belle. M. de Vogué, Le Temple de Jérusalem, in-f », Paris, 1861, p. 55. Elles étaient cependant distinctes. Non seulement le texte de Josèphe, rapporté plus haut, indique que la porte Belle était à l’entrée de la cour des femmes, mais alors même que nous n’aurions pas ce renseignement, il est clair que les mendiants, celui qui fut guéri par saint Pierre comme les autres, devaient se tenir à la porte par où passait tout le monde, hommes et femmes, là où ils avaient lieu d’espérer des aumônes plus abondantes. On ne devait pas d’ailleurs tolérer des mendiants dans l’intérieur même des parvis sacrés, entre la cour des hommes et celle des femmes.

On montait par une quinzaine de degrés à la porte où saint Pierre accomplit son miracle. Cf. Josèphe, Bell. jud., S, v, 3, t. iii, p. 243. C’est sur ces marches sans doute que se tenait assis le boiteux, comme les autres infirmes qui vivaient de la charité publique. Cette porte méritait d’être appelée la Belle à cause de sa magnificence. Elle se distinguait par sa grandeur. Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 5, par la richesse de sa matière et par sa décoration. Elle était, d’après ce que nous apprend Josèphe, Bell, jud., V, v, 3, t ii, p. 242, haute dé cinquante coudées et large de quarante (environ soixante et un et cinquante mètres) ; ses deux battants étaient ornés d’épaisses lames d’or et d’argent. — Voir J. E. Prescott, On tke Gâte Beautifui cf the Temple, dans The Journal of sacred Literature, 5° série, t. ii, octobre 1867, p. 33-45 ; 0. Wolf, Der Tempel von Jérusalem, in-4°, Gratz, 1887, p. 89.

F. Vigouroux.

BELLEGARDE (Jean Baptiste Morvan de), prêtre français, né à Piriac, diocèse de Nantes, le 30 août 1648, mort à Paris, dans la communauté de Saint-François-de-Sales, le 26 avril 1734. Il entra chez les Jésuites, d’où il sortit à cause de ses opinions cartésiennes, après seize ans de séjour dans la Compagnie. On a de lui : Apparat de la Bible, ou Introduction à la lecture de l’Écriture Sainte, traduit du latin du P. Lamy, de l’Oratoire, in-8°, Paris, 1697 ; — Livres moraux de l’Ancien Testament, où sont renfermées les maximes de la Sagesse divine, avec les devoirs de la vie civile, in-8°, Paris, 1701. Cet ouvrage se compose de la traduction française des livres sapientiaux de l’Ancien Testament, avec un bon commentaire, des préfaces courtes et substantielles, des sommaires bien rédigés ; une heureuse disposition du texte met constamment en présence le latin de la Vulgate, la traduction et le commentaire. Pour la biographie, voir l’Éloge de Bellegarde, par Tournemine, et l’Extrait d’un’mémoire communiqué par M. de Chaserey, supérieur de la communauté de Saint-François-de-Sales, dans le Mercure de France, novembre 1735, p. 2390 et 2394.

0. Rey.


BELLENGER François, docteur de Sorbonne, né dans le diocèse de Lisieux, mort à Paris le 12 avril 1749, était très versé dans la connaissance des langues anciennes et modernes. Il publia sur les Psaumes un ouvrage fort « stimé, sous le titre : Liber Psalmorum Vulgatse. editionis cum notis in quibus explicatur titulus, occasio et argumentum cujusque Psalmi ; dilucidatur sensus litteralis, paucis altingitur sensus mysticus. Accessit appendix ad notas in qua discutiuntur prœcipuse differentiœ quse occurrunt inter textum hébraicum, Aquilse, Symmachi, Thendotionis, quintse et sextse editionis, paraphrasim chaldaicam, Vulgatam, latinam, hieronymianam, in-4 a, Paris, 1729, sous les initiales U. E. S. F. P. D. F. B. P. L. Une première édition in-4° avait paru en 1727, à Paris. Cet ouvrage a été plusieurs fois réimprimé ; il a été réédité, en particulier, avec certains retranchements, sous le titre de Liber Psalmorum Vulgatse editionis cum notis, in-12, Paris, 1832. B. Hehrtebize.


BELLERMANN Johann Joachim, théologien protestant allemand, né à Erfurt le 23 septembre 1754, mort à Berlin le 25 octobre 1824. Après avoir terminé ses études à


l’université de Gœttingue, il alla, en 1778, en Russie comme précepteur. À son retour, en 1782, il devint professeur de théologie à l’université d’Erfurt. Cette université ayant été supprimée, il fut appelé à Berlin comme directeur du Gymnasium am Grauen Kloster et comme professeur à l’université. Parmi ses œuvres relatives à l’Écriture Sainte, on remarque : Handbuch der biblischen Literatur, 4 in-4°, Erfurt, 1787-1789 ; Versuch. einer Metrik der Hebrâer, Berlin, 1813 ; Urim und Thummim, die àltesten Gemmen, Berlin, 1824. On peut mentionner aussi ses programmes et ses dissertations : De libro Jobi, utrum sit historia an fictio, 1792 ; De libri Jobi indole et artificiosa designatione, 1793 ; De duodecim lapidibus in Jordanis alveo erectis, 1795 ; Ueber die allegorische, metaphorische und mystische Darstellungsweise, 1796, publié aussi’dans les Acta À cademiæ Erfurtensis, 1796 ; De usu palseographise hebraicse ad explicanda sacra Biblia, in-4°, Halle, 1804 (thèse de doctorat). — L’auteur a écrit son autobiographie dans Dos graue Kloster in Berlin, Stùck iv, 1826. Voir H. Bellermann, dans Allgemeine deutsche Bibliographie, t. n (1875), p. 307.

F. Vigodroux.


BELMA, localité citée au livre de Judith, vii, 3, avec. Dothaïn et Béthulie. Les copies grecques transcrivent ce nom sous ces formes diverses : BeXajiiiv, BaX « |ia>v, BsX|iév, BeXjioi[)., A6eX(iai’u., BeX(i, aiv, BsXSafji, BeX81[i (ce dernier peut-être pour BeXu^v ou BsXjiie). Les versions syriaques et arabes écrivent Balma’. Belma, Bélamon, etc., sont certainement le Jéblaam (hébreu : Yble’âm) de Josué, xvii, 11, localité, dans le territoire d’Issachar, qui fut attribuée à la tribu de Manassé. Les Manassites n’arrivèrent pas immédiatement à en déposséder les Chananéens. Jud. ; i, 27. Au livre I er des Paralipomènes, vi, 70 (hébreu, vi, 55), où elle est attribuée aux lévites de la famille de i Caath, elle est nommée Baalam (hébreu : Bil’âm). Ochozias, roi de Juda, fuyant Jéhu, qui venait de tuer devant lui, à Jezraël, Joram, fils d’Achab, passa par Beth-haggàn (grec : BaiOfàv ; Vulgate : domus horti), et fut atteint et mortellement blessé près de Jéblaam, à la montée de Gaver (ma’âlêh-Gùr). IVReg., ix, 27. Lorsque les armées assyriennes conduites par Holopherne menaçaient de s’avancer sur Jérusalem, Belma était une des villes sur lesquelles comptaient les Juifs pour la défense des montagnes. Judith (grec), iv, 4. L’armée assyrienne assiégeant Béthulie occupait en longueur le territoire « depuis Dothaïn jusqu’à Bélamon ». Judith, vii, 3. Belma était à l’une des extrémités de la plaine, près de Béthulie, où avait été enseveli dans une grotte sépulcrale le mari de Judith ; Dothaïn, au côté opposé. Judith, viii, 3. Suivant le pseudo-Épiphane, Vit. Proph., t. xliii, col. 415, le prophète Osée serait originaire de Bélémoth de la tribu d’Issachar, et y aurait été enterré. La Chronique pascale, t. xcii, col. 364, signale la même croyance, mais écrit Bélémon ou Bélémoth.

Saint Jérôme, De situ et loc, au mot Abelmaula, t. xxiii, col. 875, indique un Abelméa sur la route de Néapolis à Scythopolis. Près de la route de Naplouse à Beisàn, la Scythopolis des Grecs, à deux kilomètres sud de Djénin,

— sans doute la Beth-haggân du IVe livré des Rois, — à une lieue nord-est de Tell-Dothàn, sur la limite du Sahel-’Arrabéh, plaine qui commence, au sud, sous ce tell, un peu à l’ouest du chemin montant qui Va de Djénin vers Kabatiéh et cette plaine, on aperçoit une vieille tour croulante s’élevant au milieu de divers débris qui attestent une ancienne localité. Ces ruines sont appelées KhirbetBel’améh ; à trois ou quatre minutes de la ruine, près de la route de Djénin, on trouve un puits nommé Bir-Bel’améh. Dans ce nom et ce site, on reconnaît généralement l’antique Yblé’am ou Bile’am, la Belma du livre de Judith.

L. Heidet.


BELMEN (BIX[i£v), localité mentionnée par le texte grec du livre de Judith, iv, 4, omise dans la Vulgate. Elle est nommée parmi les villes de Samarie entre Bethoron et Jéricho. La version syriaque porte Abelméhula. Voir