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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/882

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BEREE DE SYRIE — BERENGAUD


myre, elle acquit plus d’importance encore. Malgré toutes les révolutions politiques qu’elle a eu à subir, malgré les tremblements de terre qui l’ont souvent bouleversée, surtout en 1822, elle est toujours une place de commerce importante, et la route carrossable qui la relie à Alexandretle et qui a été faite ces dernières années est constamment sillonnée par de longues files de chameaux, apportant dans le golte d’Alexandrette, aux paquebots d’Europe, ses propres productions et celles de Diarbékir, de Mossoul et de Bagdad. Le chemin de fer projeté, qui doit la relier à l’Euphrate et à Beyrouth, augmentera encore son importance. — Un certain nombre de commentateurs ont pensé que le ffelbon qui produisait le vin vendu à Tyr, d’après Ezéchiel, xxvii, 18 (texte, hébreu), était la ville d’Alep ; mais c’est un endroit différent, situé dans le voisinage de Damas. Voir Helbôn. — Cf. F. Wûstenfeld, Jâcût’s Reisen, dans la Zeitschrift der Deutschen morgenlândischen Gesellschaft, t. xviii, 1864, p. 448-452 ; G. W. Freytag, Selecta ex historia Halebie codice arabico, in-8°, Paris, 1819 ; A. Schultens, Vita et res gestse Saladini, auctore Bohadino F. Sjeddadi, necnon excerpta ex historia universali Abulfedse, in-f°, Liège, 1732 ; J. Golius, Muhammedis fil. Ketiri Ferganensis, qui vulgo Alfraganus dicitur, Elementa astronomie arabice et latine, in-4°, Amsterdam, 1699, p. 270-276 ; A. Russell, The natural History of Aleppo, containing a description of the city, an account of the climate, 1™ édit., in-4°, Londres, 1756 ; H. Maundrell, À Journey front, Aleppo to Jérusalem, A-D, 1697 (avec une vue d’Alep à cette époque), 6e édit., Oxford, 1740 ; D’Herbelot, Bibliothèque orientale, t. ii, 1786, p. 187 ; M. Devezin, Nachrîchtenûbervleppo und Cypern, dansM.C.Sprengel, Bibliotheken derneuesten und ivichtiglen Reisenbeschreibungen, t. xii, in-8°, Weimar, 1804.

F. Vigouroux.

3. BÉRÉE (Bépota), ville de Macédoine (fig. 487). — Paul et Silas, chassés de Thessalonique par les Juifs, iurieux du succès de la prédication apostolique, furent conduits par les frères chrétiens à Bérée. Là ils trouvèrent des Juifs en grand nombre, plus nobles que ceux de Thessalonique ; dans cet auditoire bien disposé ils firent beaucoup de conversions, soit d’hommes juifs ou grecs, soit de temmes grecques distinguées. Mais des Juifs de Thessalonique, apprenant que saint Paul prêchait à Bérée, vinrent dans cette ville soulever le peuple contre les Apôtres. Les frères firent partir saint Paul dans la direction de la mer, probablement vers Dium, d’où celui-ci se rendit à

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487. — Monnaie de Bérée de Macédoine.

AAEEANAPOY*. Tête d’Alexandre le Grand, casquée, à droite.— KOIN MAKE B NEQ BEPA1QN. Personnage s’avançant vers une table chargée de deux urnes ; û côté, un autel allumé et une oolonne surmontée d’un vase.

Athènes. Act., xvii, 10-15. Un des compagnons de saint Paul, Sopater ( probablement le même que Sosipater, Rom., xvi, 21), était de Bérée. Act., xx, 4.

Bérée, actuellement Verria ou Kara Verria (vilayet de Saloniki, dix mille habitants, d’après E. Reclus, Nouvelle géographie universelle, t. i, p. 177), ville de l’Émathie { Macédoine inférieure), était située au pied du mont Bermios, dans la plaine fertile et bien arrosée de l’Haliacmon. Ptolémée, iii, 13 ; Strabon, vii, 11, p. 330. La table de

Peutinger la place à 30 milles de Pella, et l’itinéraire d’Antonin à 51 milles de Thessalonique. Fondée, disait-on, par la nymphe Bércea, c’était dans l’antiquité une ville assez importante et populeuse. Pendant la guerre du Péloponèse, elle fut prise par les Athéniens. Thucydide, i, 61. Ce fut la première ville qui se donna aux Romains après la bataille de Pydna. Tite Live, xliv, 45. Elle appartint à la tertia regio. Tite Live, xlv, 29. La voie Appienne la traversait. On possède des monnaies de Bérée de l’époque romaine où il est question du xoivbv M « x£86vuv et où la ville porte le titre de néocore.Voir (fig. 487). Cf. Mionnet, t. i, p. 469. Suppl., t. iii, p. 48. Dans une inscription du temps de Nerva, elle est appelée métropole. Delacoulonche, Revue des sociétés savantes, 1858, t. ii, p. 765. En 904, elle fut détruite presque en entier par un tremblement de terre. Successivement placée sous la domination slave et bulgare, elle fit partie, en 1204, du royaume latin de Thessalonique ; puis, en 1394, elle tomba au pouvoir des Turcs. Bérée a été décrite par Leake, Northern Greece, t. iii, p. 290, et par Cousinéry, Voyage dans la Macédoine, t. i, p. 69. On y voit encore quelques ruines grecques, romaines et byzantines, entre autres, des restes d’anciens murs et des moulins de foulons de l’époque romaine.

E. Jacquier.

    1. BERENGAUD##

BERENGAUD, auteur d’un commentaire latin sur l’Apocalypse, Expositio super septem visiones libri Apocalypsis, composé dans l’intervalle du temps écoulé depuis le milieu du ixe siècle jusqu’au XIIe. Cuthbert Tunstall, évêque de Durham, en Angleterre, attribua cet ouvrage à saint Ambroise, et le fit imprimer sous le nom de ce saint docteur, in-8°, Paris, 1548. Plusieurs éditeurs des œuvres de saint Ambroise l’ont imité depuis. Voir col. 452. Dans ce commentaire cependant on cite nommément saint Grégoire le Grand, saint Augustin, saint Jérôme, saint Ambroise lui-même. Il est vrai que ces noms sont omis dans ces éditions ; mais ils se lisent dans les plus anciens et les meilleurs manuscrits. D’ailleurs l’auteur a pris soin d’indiquer son nom à la fin de son travail d’une façon originale. En tête de l’avertissement final, on lit : Quisquis nomen auctoris desideras, litteras expositionûm in capitibus septem Visionum primas attende. NunierUs quatuor vocalium qusc desunt, si grsecas posueris, est LXXXI. Or les initiales des sept visions donnent : BRNGVDS, et les voyelles EEAO font 5 + 5 + 1 + 70 = LXXXI : Berengaudos, pour Berengaudus. Dans un manuscrit in-4°, vélin, du xiie siècle, coté à la bibliothèque d’Angers n » 68, et possédé avant la révolution par les Bénédictins de Saint -Serge de cette ville, les lettres initiales des sept visions se détachent en belles capitales coloriées, et l’avis de l’auteur se lit à la page 169. On avait supprimé l’avertissement final dans les anciennes éditions de saint Ambroise ; les Bénédictins l’ont rétabli et ont restitué ce commentaire à son véritable auteur. Un manuscrit de la Bibliothèque nationale du XIIe siècle (tonds latin, 2467) porte écrit de la même main que le texte : « Auctor hujus libri Berengaudus appellatur. » Quel est ce Berengaud ? Les auteurs de VHistoire littéraire de la France, in-4°, Paris, 1740, t. v, p. 653, et dom Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, édit. Bauzon, t. xii, p. 703, croient que l’auteur du commentaire est un moine bénédictin de Ferrières, que Loup, abbé du monastère, envoya, vers 857, perfectionner ses études à Saint-Germain d’Auxerre, et dont il parle dans ses lettres. Pair, lat., t. cxix, p. 592 et 597. En effet, l’auteur écrit à une époque où le royaume lombard n’existe plus, Patr. lat., t. xvii, col. 914 ; il n’a donc pas paru avant le IXe siècle. De plus, sa connaissance de la règle de saint Benoît, la pureté et la netteté de son style, conviennent bien à un Bénédictin, à un disciple de Loup de Ferrières et d’Heiric d’Auxerre, deux des meilleurs écrivains de ce temps. Enfin les reproches adressés à l’avarice des archidiacres, t. xvii, col. 919, font penser aux conciles du ixe siècle, tenus à Paris, à Chàlons, à Aix-la-Chapelle, où