BÉTHACAREM — BÉTHANIE
de circonférence à la base, élevé de cent vingt mètres au-dessus de la plaine environnante (fig. 496). Le plateau qui couronne ce cône tronqué mesure trois cents mètres de pourtour et a été creusé intérieurement en forme d’amphithéâtre ou de cratère ; il renferme les ruines de diverses constructions. Là étaient la ville d’Hérodia et la forteresse d’Hérodium, fondées par Hérode le Grand. Par , sa position entre Teqou’a et Jérusalem, par sa cime appropriée à l’érection d’un signal, Jer., vi, 1, par son nom même de Djebel Foureidis (hébreu : dths, Pardès ;
TtapâSenroç), « montagne du Paradis, du Jardin, » analogue à celui de Bê( hah-hérém, « maison de la vigne, » cette éminence semblerait devoir représenter l’emplacement de la ville dont parlent Jérémie et le second livre d’Esdras. Miihlau, dans Riehm’s Handwôrterbuch des Biblischen Altertums, Leipzig, 1884, 1. 1, p. 176. On peut voir aussi, sur « la montagne des Francs », C. Schick, Der Frankenberg, dans la Zeitschrift des deutschen Palàslina-Vereins, Leipzig, 1880, t. iii, p. 88-99. Cependant le silence de Josèphe, qui a décrit l’Hérodium, Ant. jud., XIV, xiii, 9 ; XV, ix, 4 ; Bell.jud., i, xiii, 8 ; xxi, 10, et celui de saint Jérôme sur l’existence d’une ville antérieure à celle d’Hérode diminuent singulièrement la valeur de cette hypothèse. V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 130-131. — Conder, Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1881, p. 271, a pfoposé d’identifier Béthacarem avec Aïn Kàrim, village situé à une faible distance à l’ouest de Jérusalem, et dont le nom signifie « source de vignobles » ou « source généreuse, abondante ». Il y a bien quelque correspondance entre les deux noms, mais Ain Kârim ne peut vraiment être désigné comme étant entre Teqou’a et Jérusalem ; et en outre, comme il est dominé par d’autres hauteurs, quoique placé au-dessus d’une vallée, . on ne peut dire avec exactitude qu’il soit sur une montagne. On l’identifie généralement avec la Kape’n des Septante. Jos., xv, 59. Voir Karem. A. Legëndre.
BETHAGLA. Voir Bethhagla.
- BÉTHANAN##
BÉTHANAN (hébreu : Bêt-Biânânj « maison de grâce ; » Septante : Bqflavctv), ville soumise à l’intendance de Bendécar, un des douze préfets chargés, sous Salomon, de fournir aux dépenses de la table royale. III Reg., iv, 9. La Vulgate en fait une localité distincte de celle qui la précède dans le texte, c’est-à-dire Élon ; de même quelques manuscrits hébreux portent la conjonction vav, « et », tandis qu’on lit dans le plus grand nombre : ve’Êlôn Bêt-R~ânân. Cf. B. Kennicott, Vêtus Testamentum heb., Oxford, 1776, t. i, p. 609 ; J.-B. de Rossi, Variée lectiones Veteris Testamenti, Parme, 1785, t. ii, p. 205. La paraphrase chaldaïque, les versions syriaque et arabe ont traduit, conformément au texte original, par « ’Êlôn de Bêt-Hanan » ou « ’Êlôn qui est en Beit-Hanan ». Les Septante ont ajouté Juç, « jusqu’à, » ’EXwv é’wc Br]6avàv, et cela sans motif suffisant, puisqu’il faudrait min, « depuis, » avant le premier mot. Si l’on accepte la leçon de la Vulgate, il faut chercher Béthanan dans un rayon dont les principaux points sont déterminés par le contexte : Salebim, probablement Selbit, dans la tribu de Dan ; Bethsamès, aujourd’hui’Aïn Schems, sur les confins de Dan et de Juda ; Élpn, de la tribu de Dan, dont la position est incertaine. Or, à l’est de Selbit et au nord-ouest de Jérusalem se trouve le village de Beit’Anân, qui, par son nom et par sa position, peut répondre à la cité dont nous parlons. Conder, Handbook to the Bible, Londres, 1887, p. 410. Le heth hébreu se change quelquefois en aïn arabe, et pn-n’3, Bêf-Biânân, est devenu (jUft <^**j> Beit’Anân, comme jiïn n>3, Bêt Hôrôn, Béthoron, est
devenu > » * <^**J, Beit’Our. Cette localité appartient à la tribu de Benjamin, mais il est à remarquer que les circonscriptions territoriales indiquées III Reg., iv, 8-19,
ne correspondaient pas exactement au territoire de chaquetribu ; on avait dû plutôt avoir égard à la fertilité relative de chaque contrée pour l’équitable distribution des charges. Beit’Anân rentre bien dans le district assigné i. Bendécar. III Beg., iv, 9. C’est un petit village de six cents habitants, situé sur une éminence ; on y remarque, vers. l’ouest, les restes d’un khàn, et, vers l’est, une source. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. iii, p. 16. — Quelques auteurs cependant ont proposé d’identifier Béthanan avec Beit ffanoun, à deux heures au nord —est de Gaza, visité par Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 35, et V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. ii, p. 175. Ce bourg est trop éloigné des villes de la circonscription, et l’identification ne serait acceptable que dans le cas où la leçon des Septante : « depuis Élon jusqu’à Béthanan, » représenterait le texte primitif. D’autres placent la cité biblique à Khirbet Hanounéh, à huit kilomètres à l’est de Beit Nebâla. R. von Riess, Bibelvtlas, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 6. A. Legëndre.
- BÉTHANATH##
BÉTHANATH (hébreu : Bêf-’Ànât ; Septante : Ba168a|il, Jos., xix, 38 ; BaiÛavâx, BaidevéO, Jud., i, 33), une des « villes fortes » de la tribu de Nephthali, Jos., xix, 38, dont les Israélites ne chassèrent pas les premiers habitants chananéens. Jud., i, 33. Ce nom semble faire allusion au culte de la déesse Anat, qui remonte aux plus anciennes époques des peuples sémitiques et devait exister dans la terre de Chanaan avant la conquête des Hébreux. Cf. J. Halévy, Journal asiatique, 7 8 série, t. xiii, 1879, p. 208. Eusèbe, Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 236, mentionne, au mot Br, 9ava6â, le bourg de BaTavata, distant de quinze milles (environ vingt-deux kilomètres) de Césarée, et passant pour posséder des eaux médicinales. Reland, Palssstina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 629, et d’autres après lui supposent qu’il faut lire ici Dio-Césarée (l’ancienne Séphoris, aujourd’hui Seffouriyèh) au lieu de Césarée. Ce renseignement n’en reste pas moins obscur pour nous, d’autant plus qu’à un autre mot, p. 224, ’Aveîp, « de la tribu d’Aser, » Eusèbe indique le village de Baixoavaia à la même distance de Césarée, vers l’est, et renfermant les mêmes bains.
La plupart des auteurs modernes identifient Béthanath avec un village situé à neuf kilomètres à l’ouest de Qadès et appelé * Ainîtha par les uns, Survey of Western Palestine, Name lists, Londres, 1881, p. 66 ; ’Ainâtâ par d’autres, R. von Riess, Bibel —Atlas, 2e édit., Fribourgen-Brisgau, 1887, p. 5 ; et’Anata par M. V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. ii, p. 374. La première partie du mot, c’est-à-dire Beth, est tombée, comme dans plusieurs autres noms. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heutigen Palâstina und Syrien, dans la Zeitschrift des Deutschen Palastina-Vereins, Leipzig, 1893, t. xvi, p. 1, 23. Il y a convenance au point de vue de l’onomastique et de la position. Béthanath est mentionnée dans Josué, xix, 38, immédiatement après Horem, Magdalel et Jéron ; or Horem se retrouve probablement à Khirbet Harah, au nord de’Ainîtha ; Magdalel, à Medjeidel, au nord-ouest, et Jéron à Yaroun, au sud. Voir Nephthali, tribu et carte. —’Ainîtha « renferme environ quatre cents habitants, soit musulmans, soit métoualis. Un certain nombre de maisons détruites annoncent qu’il était autrefois plus considérable que de nos jours. Un puits dont l’eau est intarissable et excellente passe pour être antique, ainsi qu’un grand bassin demicirculaire creusé dans les flancs d’une colline calcaire, blanche et tendre comme de la craie. Un second puits, situé non loin de là, doit dater également de l’antiquité ». V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 374. A. Legëndre.
- BETHANIE##
BETHANIE (B-riÔama). Lés Évangiles nomment deux Béthanie : « Béthanie à quinze stades de Jérusalem, » et « Béthanie au delà du Jourdain ».