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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/936

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BETHSAIDE


regardée comme l’abside d’une église, a servi à confirmer cette opinion. Elle est la plus commune aujourd’hui. Au P. Nau, on a montré les restes de Bethsaïde au pied de là montagne assez haute qui termine la plaine du Ghoueir et s’élève jusqu’à Tibériade. Voyage nouveau de la Terre Sainte, 1679, p. 588-590. Le P. Surius, récollet, président du Saint-Sépulcre en 1644, trouve derrière le château de Magdalum, vers l’occident, quelques maisons de Bethsaïde. Le pieux pèlerin, Bruxelles, 1666, 1. ii, c. xi, p. 324. On n’allègue aucun argument solide pour appuyer ces diverses identifications.

Bethsaïde à l’orient du Jourdain a été identifiée par Seetzen, Smith, Robinson et d’autres, avec Et-Thell,

construction et la rive, un large dumm offre un ombrage aux caravanes de passage (fig. 518).

Et-Thell est trop éloignée du lac pour réaliser l’indication de Josèphe, qui place non seulement le village^ de Bethsaïde, mais aussi Julias, « sur le lac, » tpôç-qj Xîuiviri ; il faut plutôt y reconnaître la Thella de cet historien.’Aussi l’identification d’Et-Thell avec Bethsaïde est-elle rejetée par plusieurs palestinologues. M. G. Schumacher propose à la place El-Mes’adiéh. TheJaulân, p. 221 et 245. C’est un petit village dans la plaine d’El-Batihah, à deux cents pas de la rive est du lac et à un kilomètre au delà d’El-’Aradj. Il est bâti sur une légère élévation artificielle du terrain, pour que les eaux, qui pendant l’hiver

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519. — El-Mes’adiéh. D’après une photographie de M. L. Heidet.

grand village dont nous avons déjà parlé, situé sur une colline dominant la plaine El-Batihah, à un kilomètre à l’est du Jourdain et deux au nord du lac de Génésareth. L’étendue des ruines sur lesquelles est bâti le village moderne, sa situation forte et en amont de l’embouchure du Jourdain, les dires des Bédouins du pays, que cette localité aurait été jadis une ville importante, sont les motifs de cette identification. On a présenté aussi Ed-Dikéh, autre village sur le Jourdain, à un bon kilomètre plus au nord qu’Et-Thell. Voir Amstrong, loc. cit. Tout en acceptant Et-Thell pour la cité bâtie par le tétrarque Philippe, M. V. Guérin pense que le village primitif de Bethsaïde, « la maison de la pêche, » doit être cherché plus près du lac, et très probablement au Khirbet El-’Aradj. Galilée, 1. 1, p. 322-338. Cette ruine assez étendue, où l’on remarque de beaux blocs de basalte taillés, est à environ un kilomètre à l’est de l’embouchure du Jourdain, à douze ou c quiuze pas du lac. Une voie romaine passait dans le voisinage. Mohammed-Saïd Pacha y a tait élever une maison pour abriter les pèlerins musulmans. Un bouquet de palmiers s’épanouit à côté. Entre cette

baignent cette partie de la plaine, en l’entourant, ne l’inondent pas. Ses maisons sont d’assez pauvres huttes, habitées seulement aux jours mauvais par quelques familles des Bédouins Thellaouish, qui ordinairement campent dans la plaine aux alentours. Selon ces Bédouins, qui l’appellent khirbet, le village est ancien ; on n’y voit cependant aucun reste de constructions de quelque importance. La campagne est ornée de quelques belles touffes de palmiers, restes sans doute d’anciennes plantations (fig. 519).

C’est dans l’un de ces deux Khirbet, El-Mes’adiéh ou El-’Aradj, que l’ancienne tradition chrétienne voit Bethsaïde. Le nom de Mes’adiéh pourrait dériver de Bethsaïda : le 6 et m se sont souvent remplacés, comme dans Yamna pour Yabna, Thibnah pour Thamna, et les autres permutations ne sont pas sans exemples. Les distances, les sept milles romains des Sept - Fontaines ( dix kilomètres ou dix kilomètres et demi), cinq milles de Capharnaûm ( sept kilomètres et demi) et quatre milles du moyen âge ou deux lieues de Kersa, lui conviennent aussi exactement que possible. Mais les mesures des an-