Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/996

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1851
1852
BOOZ — BORITH


de la protéger, mais aussi de l’épouser. Booz le lui promit, à la condition qu’un autre parent plus proche renoncerait à elle. "Voir Lévirat. Il l’invita à rester là où elle s’était couchée et à y dormir en paix jusqu’au matin. Il la congédia ensuite avant que le jour parût, en lui faisant emporter une abondante quantité d’orge et en lui recommandant de tâcher de n’être vue de personne, afin d’éviter tout soupçon injurieux. Ruth, iii, 13-14.

III. La porte de Bethléhem. — Booz se trouva dès le matin à une des portes de Bethléhem, selon la promesse implicitement renfermée dans ce qu’il avait dit à Ruth. C’est à la porte des villes que se rendait la justice et que se traitaient les affaires. Ceux qui passaient pour aller à leurs occupations ou les oisifs qu’on y trouvait à toute heure servaient de témoins et, au besoin, d’arbitres. Lorsque le plus proche parent de Ruth se présenta, soit par hasard, soit sur la sommation de Booz, celui-ci le pria de s’asseoir auprès de lui avec dix anciens de la ville, qu’il invita également à s’approcher et à s’asseoir, pour être témoins de ce qui allait se passer. Ruth, iv, 1-2 ; cf. Gen., XXIII, 10. Il dit alors à cet homme : « Noémi va vendre la portion de champ de notre frère Élimélech… Si tu veux l’avoir par ton droit de plus proche parent, achètele et garde-le ; si tu ne le veux pas, dis-le-moi, afin que je sache ce que j’ai à faire. » Ruth, iv, 3-4. Lé parent s’étant déclaré prêt à prendre la terre, Booz lui fit observer qu’il devait en même temps épouser Ruth ; mais il refusa de devenir acquéreur à cette condition ; il ôta sa chaussure et la donna à Booz en témoignage de la cession de ses droits : c’était un antique usage observé en Israël dans ces sortes d’arrangements entre parents. Ruth, iv, 3-8.

Par le fait de cette reuonciation, Booz se trouvait investi de tous les droits dévolus au plus proche parent ; il prit à témoin les assistants qu’il entrait en possession de tout ce qui avait appartenu à Élimélech et à ses deux fils, Chélion et Mahalon, et qu’il agissait ainsi afin de conserver le nom du défunt dans Israël. Tous répondirent avec les anciens : « Nous en sommes témoins. » Ruth, iv, 9-11. Booz épousa donc Ruth et eut d’elle un fils qu’ils appelèrent Obed, et qui fut le père ou l’ancêtre de Jessé ou Isaï, père de David. Ruth, IV, 13, 17.

Ce qui ressort le plus fortement de l’histoire de Booz, c’est son profond esprit de religion. La première parole qui sort de sa bouche dans ce récit est une parole de foi : « Le Seigneur soit avec vous ! » C’est la salutation Dominus vobiscum, que l’Église a adoptée et qui revient si souvent dans la liturgie. Dans la suite, son langage offre toujours le même accent de piété, sa foi lui montre partout la main de la Providence, Ruth, ii, 12 ; iii, 10, 13, et c’est pour entrer dans l’esprit de la loi qu’il épouse Ruth, iii, 12 ; iv, 10. Les vertus morales étaient chez Booz à la hauteur de la religion envers Dieu ; sa chasteté, son honnêteté, sa prudence, éclatent dans son entretien avec Ruth, iii, 10-12, et répondent à la bonne opinion que Noémi avait de lui. Ruth, iii, 4. Ce qui le touche dans la Moabite, ce n’est ni sa jeunesse ni sa grâce, mais sa vertu et sa piété envers Noémi et son mari défunt. Ruth, ii, 11 ; m, 10, 11. Enfin la bonté dont il fait preuve, les rapports empreints de simplicité et de cordialité qu’il entretient avec ses serviteurs, tout contribue à nous représenter Booz comme un type accompli de la vie patriarcale, selon l’idée la plus élevée que nous nous en faisons. E. Palis.

2. BOOZ (hébreu : bo’az), une des deux colonnes du temple de Jérusalem. I (III) Reg., vii, 21. Voir Colonnes

DU TEMPLE.

    1. BORDES##

BORDES (Jacques de), né à Coutances de la famille de ce nom, fut capucin de la province de Normandie, où il enseigna la théologie et se livra longtemps à la controverse. Il mourut en 1669, à l’âge de soixante-seize ans. Il avait donné au public, entre autres ouvrages : Intelligence des révélations dé saint Jean, in-4°, Rouen, 1639.

Sur le titre du premier volume, le seul que nous ayons rencontré, il est clairement annoncé que l’ouvrage aura quatre parties ; renfermées chacune dans un tome, et celui-ci est dit être la première. Les bibliographes prétendent que les parties suivantes ont paru au même lieu, en 1658, 1659 et 1660. — Sbaraglia, confondant le P. Jacques de Bordes avec un capucin de Bordeaux auteur d’une grammaire hébraïque, la lui attribue à tort. On attribue encore à ce Père un cours de sermons sur l’Apocalypse écrit en langue française, et imprimé en un volume in-folio, à Rouen, par le même libraire, en 1660. Il ne nous a pas été possible de vérifier l’exactitude de ce renseignement. P. Apollinaire.

BORÉE. Nom mythologique et poétique du vent du nord chez les Latins. Ce mot est employé une fois dans la Vulgate, Num., viii, 2, pour désigner le nord. « Donnez l’ordre, traduit saint Jérôme, que les lampes, étant posées du côté opposé au nord [dans le tabernacle], regardent en face la table des pains de proposition. » C’est une paraphrase du texte original, qui ne parle pas du nord.

    1. BORGER Élie Anne##

BORGER Élie Anne, théologien hollandais, né à Joure, dans la Frise, en 1785, et mort à Leyde en 1820. Il termina ses études à l’université de Leyde et y devint professeur, d’abord d’herméneutique sacrée, puis de théologie et de belles-lettres. Parmi un grand nombre d’ouvrages, le plus remarquable de ceux qui regardent l’Écriture Sainte est intitulé : Jnterpretatio Episiolse Pauli ad Galatas, in-8°, Leyde, 1807. E. Levesque.

    1. BORGIANUS##

BORGIANUS ( CODEX). Le collège de la Propagande, à Rome, possède une petite collection de manuscrits orientaux et grecs, et parmi ces manuscrits dix-sept feuillets d’un manuscrit bilingue, c’est à savoir copte et grec, des Évangiles. Ces dix-sept feuillets l’ont partie du manuscrit copte n° 65 de ladite collection. Ils contiennent : Luc, xxii, 20-xxiii, 20 ; Joa., vi, 28-67 ; vii, 6-vin, 31. Le texte parallèle copte manque pour Joa., vi, 59-67, et vm, 23-31. Les feuillets sont de format in-quarto, à deux colonnes par page. L’écriture grecque est onciale et très ressemblante à l’écriture copte, ce qui permet de conjecturer que le grec a été copié par le copte. Le texte copte appartient au dialecte sahidique. On attribue ce manuscrit au Ve siècle. Etienne Borgia, secrétaire de la Propagande, avait acquis ces fragments pour sa collection de Velletri ; ils passèrent avecune partie de la collection au collège de la Propagande. Ils ont été publiés, du moins les fragments de saint Jean, par Giorgi, Fragmentum Evangelii sancti Johannis grsecum copto-thébaicum szeculi iv, Rome, 1789. Plus récemment, ils furent étudiés par Zoëga, Catalogus codicum copticorum gui in museo Borgiano Velitris adservantur, Rome, 1810, p. 184. Tischendorf les collationna intégralement en 1866. — Le même Tischendorf put joindre aux dix-sept feuillets ci-dessus mentionnés quelques autres fragments d’un évangéliaire gréco-copte (sahidique) du vu siècle, appartenante la même collection : Matth., xvi, 13-20 ; Marc, i, 3-8 ; xii, 35-37 ; Joa., xix, 23-27 ; xx, 30-31. — Le manuscrit du Ve siècle est désigné dans l’appareil critique du Nouveau Testament grec par la lettre T », les fragments du vu » par la lettre T d. — Zoëga, planche iii, spécimen xii, a donné un médiocre fac-similé de l’écriture copte de ÎX Le manuscrit T* renferme quelques leçons d’une grande valeur, qui le font ranger par MM. Westcott et Hort dans le groupe dès textes que l’on appelle « antésyriens ». Outre les ouvrages cités plus haut de Giorgi et de Zoëga, voir C. R. Gregory, Prolegomena, p. 391-392, au Novum Testamentum grxce, edit. vm maj., de Tischendorf, Leipzig, 1884-1890.

P. Batiffol.

    1. BORITH##

BORITH, nom hébreu (bôrît, de barâr, qui signifié « purifier » à la forme pihel et hiphil) d’une plante nommée