est inconnue. Comme il n’est pas question, de lui à l’époque du second voyage de Néhémie à Jérusalem, la trente-deuxième année d’Artaxerxès Longuemain (433), on peut admettre qu’il était mort en Judée avant 433, ou bien qu’il était retourné en Babylonie. D’après Josèphe, Ant. jud., XI, v, 5, il serait mort à Jérusalem ; mais cet historien paraît mal renseigné sur la fin du célèbre réformateur, car il le fait mourir avant l’arrivée de Néhémie en Palestine, ce qui est en contradiction formelle avec II Esdr., ii, 1 ; viii, 1. D’après une tradition juive, il serait mort à Babylone, à l’âge de cent vingt ans ; d’après une autre tradition, c’est en revenant de Jérusalem à Suse, à la cour d’Artaxerxès, qu’il aurait terminé sa vie, dans le cours de son voyage, à Zamzoumou, sur le Tigre, près du confluent de ce fleuve avec
moire tous les livres hébreux de l’Ancien Testament, qui avaient été perdus. Cette fable trouva créance, même chez quelques Pères de l’Église. Voir J. Fabricius, Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti, ccxxxiv, 2e édit., Hambourg, 17-22, t. ii, p. 1156-1160. — 3° Les auteurs juifs du moyen âge ont fait d’Esdras le président de ce qu’ils appellent la Grande Synagogue, n’rnin tidm, kenéséf hag-gedôlâh ; mais tout est controversé au sujet de cette institution, même son existence. Voir Canon, col. 140. — 4° La substitution de l’écriture carrée à l’ancienne écriture phénicienne, dans la transcription des Livres Saints, fut l’œuvre d’Esdras, d’après le Talmud, Sanhédrin, c. 2. Cf. S. Jérôme, Prolog, galeat., t. xix, col. 548-549. Il est néanmoins plus admissible que l’écriture hébraïque se modifia insensiblement et se trans 603. — Tombeau d’Esdras, snr les bords du Tigre, d’après une tradition Juive.
l’Euphrate. A. Layard, Nineveh and Babylon, 1853, p. 501-502. On voit là un tombeau qui porte son nom (fig. 603), et qui est depuis des siècles un lieu de pèlerinage pour les Juifs. — Esdras est l’auteur du livre qui porte son nom (I Esdras). On lui attribue aussi la rédaction des Paralipomènes ; quelques-uns ont cru, mais sans raison, qu’il avait également composé les deux derniers livres des Rois. Quant aux livres apocryphes connus sous les noms de troisième livre d’Esdras et d’Apocalypse ou quatrième livre d’Esdras, voir plus loin, col. 1948, et t. i, col. 765.
II. Légendes sur Esdras. — Esdras avait joué un rôle important à son époque, et les réformes qu’il avait introduites parmi les Juifs revenus de la captivité lui avaient acquis une telle réputation, que la légende ne tarda pas à s’emparer de sa personne et à en faire comme un second Moïse. Voir Jost, Geschichte des Isrælilen, Berlin, 1828-1847, t. iii, p. 44. — 1° On lui attribua, et avec quelque raison sans doute, une grande part dans la fixation du canon de l’Ancie.n Testament (Voir Canon, col. 138-140). — 2° Un livre apocryphe, le quatrième livre d’Esdras, xiv, 22-47, raconte qu’il dicta de îné forma d’elle-même avec le temps par variations graduelles. Voir Écriture, col. 1581-1582. On pourrait seulement supposer qu’Esdras autorisa officiellement, dans la transcription des Livres Saints, l’emploi de l’écriture carrée, déjà usitée dans l’usage profane. — Quant à l’invention des points-voyelles, dont on a voulu faire aussi honneur à Esdras ( voir Fabricius, Codex pseudepigraphus V. T., ccxxxv, p. 1160-1161), elle lui est de beaucoup postérieure, parce que ces points n’existaient pas encore lorsque saint Jérôme fit sa traduction de l’Ancien Testament. — 5° Les traditions juives attribuent à Esdras, probablement avec plus de raison, une part importantedans l’organisation des synagogues. On dit que ce fut lui qui établit le janir, tôrgoman, drogman ou « interprète », chargé de traduire et d’expliquer au peuple les Livres Saints. Megilla, f » 74. Voir Synagogue. — 6° Certains rationalistes de nos jours ont abusé des fablesjuives sur Esdras pour lui attribuer, sans preuves, la rédaction définitive du Pentateuque et du livre de Josué. Voir Pentateuque. F. Vigouroux.
2. ESDRAS, prêtre qui revint de Babylone avec Zoro-