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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1114

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EZECHIEL


1. ÉZÉCHIEL, le troisième des quatre grands prophètes (fig. 625).

I. Nom et origine. — Étymologiquement, Ézéchiel signifie, d’après les anciens : « Force de Dieu, » Origène, JTom. 1 in Ezech., t. xiii, col. 672 ; cf. S. Jérôme, In Ezech., 1. xiv, c. xlvii, t. xxv, col. 471 ; ou, mieux, d’après les modernes : « Dieu [celui que Dieu] rend fort. »

ration Fitnd, Quarterly Statament, janvier 1898, p. 55. — Ezéchiel se maria, xxiv, 16, 18, et sa maison devint le rendez-vous des exilés, iii, 15 ; xiv, 1 ; xx, 1 : c’est là qu’il reçut sa mission, c’est là qu’il exerça son difficile ministère. Plusieurs de ses prophéties sont datées. On peut donc tracer sûrement les grandes lignes de sa vie. Voici ce cadre :

€25. — Le prophète Ézéchiel. liasrelief d’une des portes de bronze de Saint-Paul. hors-les-Murs, à Rouie, exécutées a Constantinople vers la fin du xre siècle, et détruites par l’incendie qui suivit la mort de Pie VII. D’après N. M. Nicolai, Délia Basilica di San Paolo, in-f », Borne, 1815, pi. xv.

Gesenius, Thésaurus, p. 464. Voir A. Bertholet, Das Buch Ilesekiel, Fribourg-en-Brisgau, 1897, p. xiv. Il est possible que le prophète n’ait pris ce nom qu’après sa vocation. — Son histoire certaine n’est connue que par son livre. Il était lils de Buzi, un prêtre, et il fut prêtre lui-même. Ezech., i, 3. Peut-être descendait-il de Sadoc, car il le nomme complaisamment. Ezech., XL, 46 ; xliii, 19 ; xliv, 15, 16. On ne sait au juste ni de quel pays il était, ni en quelle année il était né.

II. Captivité, vocation, .ministère. — Il n’avait guère que vingt-cinq ans environ, Ezech., i, 1, cꝟ. 2, lorsque Jérusalem investie, s’élant rendue à Nabuchodonosor, il fut emmené en captivité avec le roi Jéchonias et la fleur de la nation. IV Reg., xxv. 1-2-17 : c’est ce qu’on appela depuis « la transmigration de Babylone ». Matth., i, 11, 12. Il se fixa àTell-Abib (Vulgate : Acervus novarum frugum), prés du fleuve Cliobar. Tell-Abib, iii, 15, est une localité qui n’est pas encore identifiée, mais on peut conclure des documents cunéiformes qu’elle était au sud-est de Babylone, dans le voisinage de Nippour. Les contrats découverts dans les ruines de cette dernière ville démontrent, par les nombreux noms juifs qui y figurent, que beaucoup des captifs de Nabuchodonosor s’étaient établis dans cette région. Le fleuve Ghobar la traversait. C’était un large canal navigable, qui s’appelait eu assyrien nàra Kabarit, comme l’attestent des contrats de Nippour, conservés maintenant au musée de Constantinople et déchiffrés en 1897. Palestine Exjj ! o 5= jour du 4= mois de la 5e année de la transmigration sous Jéeho nias (592)

12o jour

5e jour, 6e mois, 6= année (591).., 10e jour, 5e mois, 7= année (590).. 10= jour, 10= mois, 9= année (588).. 12o jour, 10= mois, 10= année (580. 7e jour, 1er mois, 11e année (586).. 1er jour, 3e mois, — — 1o jour, ( ?) — —

5e jour, 10o mois, — — Ie’jour, 12= mois, — — 15= jour, 12= mois, — — 10e jour, Ie » - mois, 25= année (572). I e1’jour, l=r mois, 27e r.nnée (570).

i, 2 ; i-m, 15. nr, 16-vu.

VIII-XIX. xx -XXIII.

xxiv (xxv ?).

xxix, 1-16 (xxx, 1-13).

xxx, 20-26.

XXXI.

XXVI, 1 (xxviii ?). xxxin, 21 (xxxiv-xxxix).

    1. XXXII##

XXXII, 1-16.

xxxii, 17-32 (xxxm, 1-20 î).

XL-XLVIII. XXIX, 17-21.

Reprenons. Il est appelé au ministère prophétique la cinquième année de sa captivité. Il avait trente ans probablement. J. Knabenbauer, In Ezechielem, Paris, 1890, p. 19-21. Il était sur les rives du Ghobar, lorsque la gloire de Jéhovah lui apparut sur un char mystérieux et lui traça sa mission, qui fut d’annoncer sans crainte à la maison d’Israël, « maison irritante, » « tribus apostates, » la vengeance divine, des chants de deuil, des lamentations et des « hélas », i-m, 11. Il fut ensuite ramené par l’Esprit à Tell-Abib, parmi ses concitoyens, et il y resta en silence pendant sept jours, après lesquels la parole de Dieu lui révéla les responsabilités de vie et de mort que la charge reçue faisait peser sur lui. Telle fut son initiation à l’office de prophète, i-m, . 21. — Il le remplit aussitôt. Étant sorti dans la vallée (Tell-Abib était sur la colline), il lui fut dit de s’enfermer dans sa maison et, lié, d’y rester muet ; puis, au moment marqué, d’y parler. — Prophéties symboliques. — Il dessine la ville assiégée (Jérusalem) sur une brique, et, ayant placé entre elle et lui un plateau de fer, il se couche, le visage tourné et le bras tendu contre cette image, 390 (190 ?) jours sur le côté gauche, et après cela 40 jours sur le côté droit, ceux-ci pour les iniquités de Juda, ceux-là pour Israël. Autre symbole. Il coupe ses cheveux et sa barbe, et, en ayant fait trois parts, il brûle la première au milieu de la ville [dessinée], il frappe la seconde du glaive à l’entour, et la troisième il la jette au vent et la poursuit à coups d’épée. Il s’en réserve quelque chose, qu’il lie dans un coin de son manteau ; il en prend ensuite pour le livrer au feu et garde le reste, iii, 22-v, 4. Nul doute que des actions si extraordinaires, exécutées en un silence expressif, n’aient surexcité extrêmement l’attention des exilés qui les voyaient. — Prophéties verbales. — Il donne en trois prédictions le commentaire des signes qu’il a réalisés. Il ne faut pas qu’on se berce d’un vain espoir. Israël et Juda périront par le glaive, le feu, les bêtes fauves et la famine, et les « monts d’Israël » seront couverts au loin de débris d’autels et d’idoles, avec, épars çà et là, les os de ceux qui les adoraient, v, 5-vu. — Quatorze mois après, encore couché devant la brique symbolique (J. Knabenbauer, In Ezech., p. 89), il a, en présence des vieillards de Juda, ses visiteurs, une vision très nette du péché capital d’Israël et de l’inévitable châtiment qui approche. Vision dramatique, par laquelle, revoyant dans le Temple le char de Jéhovah, il assiste en esprit aux actes d’idolâtrie qui s’y commettent, comme aussi aux scènes d’extermination où ne sont épargnés que ceux qui sont marqués du thav. Il joint à cette vision l’annonce de la conversion et du futur rétablissement d’Israël, vu-xi. — Il paraît avoir fait cette même année