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FAUNES — FELIX


36. — Satyre. D’après Montfaucon, L’antiquité expliquée, t. i, part. 2, 1719, pi. clxix, fig. 3.

corps terminé en pieds de chèvres, » (fig. 636), capables même de parler pour déclarer qu’on les a regardés à tort comme des divinités ; mais au demeurant des bètes, ou des hommes. Le saint docteur n’est pas fixé, bien qu’il

rapporte qu’on ait

amené un de ces

êtres à Alexandrie.

En tout cas, il ne

prétend nullement

en avoir vu. Vita

S.Pauli, 8, t. xxiii,

col. 23. Ailleurs, In

Isaiani, v, 13, t.

xxiv, col. 159, il

appelle les faunes « hommesdesbois ».

Ceci prouve que le

sens du mot’iyyîm

était perdu pour

les anciens traduc teurs. Au mot fau hi, saint Jérôme

ajoute le quuhfica lif ficarii, habitant

près des figuiers ou

sous les figuiers. Au

fruit du figuier s’at tachait, chez les

Grecs et les Ro mains, une idée de

lubricité. Cf. Bailly Egger, Diction naire grec-fran çais, Paris, 1895, p. 1816, crùxov ; Freund, Dictionnaire de la langue latine, trad. Theil, Paris, 1866, t. i, p. 1078, 1079, ficarius, ficus. Saint Jérôme aura probablement ajouté ce qualificatif pour caractériser les faunes, tels que les concevaient les païens. Certains manuscrits remplacent ficarii par sicarii, « armés de poignards ». On s’explique aisément le changement sous la plume des copistes. Toutefois sicarii n’a pas de sens acceptable en cet endroit, à moins que les copistes ne l’aient dérivé du grec crûxov, « figue, » contrairement d’ailleurs à toutes les règles. Voir Animaux fabuleux, t. i. col. 612. H. Lesêtbe.

FAUTE. Voir Péché.

FAUX, instrument pour couper l’herbe et le blé. Voir Faulx.

FAUXBAUM 1ER de Galaad, nom donné à l’arbre que les Arabes appellent aujourd’hui zakkum, parce qu’il produit une espèce de baume qu’en tirent les Arabes de Jéricho, mais différent du baume véritable de Galaad. On appelle aussi cet arbre balanite. Voir Balanite, 1. 1, col. 1407.

FAUX PROPHÈTE. Voir Prophète.

FAVORI. On traduit quelquefois parce mot le titre d’AMi DU roi. Voir 1. 1, col. 479-480. Voir aussi Aman, t. i, col. 433.

FÉLIBIEN Jacques, théologien français, né à Chartres en 1636, mort dans la même ville le 23 novembre 1716. Il se livra très jeune à l’étude de l’Écriture Sainte, et fit au séminaire de Chartres des conférences sur les Livres Saints, alors qu’il n’était encore que diacre. Curé de Vineuil, près de Blois, en 1668, chanoine de la cathédrale de Chartres en 1689, il fut enfin nommé archidiacre de Vendôme le 2 juillet 1695, et conserva cette charge jusqu’à sa mort. Il a laissé un certain nombre d’ouvrages, soit imprimés, soit manuscrits, parmi lesquels on peut citer : Le Symbole des Apôtres expliqué par l’Écriture

Sainte, in-12, Blois, 1696 ; Commentarium in Oseam, in-4°, Chartres, 1702 ; Pentatéuchus historiens, sive quinque libri historici, Josue, Judices, Rulh, primus et secundus Regum, cum commentariis, ex fonte hebraico, versione Septuaginta inlerpretum, et variis auctoribus collectus, in-4°, Chartres, 1703. Ces deux derniers ne sont que des parties d’un commentaire latin sur l’Ancien Testament, qui devait former six volumes et servir de continuation à celui de Jansénius, évêque d’Ypres, et dont la suite n’a pas été imprimée. Dans le dernier ouvrage cité, plusieurs passages ayant suscité des contestations de la part des théologiens de son temps, l’auteur supprima de lui-même les passages en question pour mettre fin aux débats. — Voir L. Moréri, Le grand Dictionnaire historique, édit. de 1759, t. v, p. 71.

A. Régnier.


FÉLIX ($ ?, ).t$), procurateur de la Judée, de l’an 52 à l’an 60. C’est devant lui que comparut saint Paul après son arrestation à Jérusalem par le tribun Lysias. Act., XXIII, 21. Félix écouta les accusations du grand prêtre Ananias et le discours de l’avocat Tertullus, qu’Ananias avait amené avec lui ; mais le procurateur connaissait la haine des Juifs contre saint Paul, et il remit le jugement de l’affaire à l’arrivée du tribun Lysias. II ordonna de garder saint Paul, tout en lui laissant une certaine liberté. Quelques jours après, devant sa femme Drusilla, qui était Juive, il fit parler l’Apôtre. Quand il l’entendit discourir sur la justice, la tempérance et sur le jugement futur, il eut peur et l’interrompit. Il le maintint cependant deux ans en prison, s’entretenant de temps en temps avec lui et espérant toujours en tirer quelque argent. Act., xxiv, 1-xxv, 2.

Félix avait été nommé gouverneur de la Judée en 52, à la requête du grand prêtre Jonathas. Il était frère de Pallas, l’un des affranchis favoris de Claude. Josèphe, Ant. jud., XX, viii, 5 ; Bell.jud., II, xii, 6. C’était un personnage peu estimable. Affranchi lui-même de la famille impériale, et très probablement d’Antonia, mère de l’empereur, il portait le nom d’Antonius. Tacite, Hist., , 9. Il reçut en même temps que le gouvernement de la province celui des corps de troupe qui y tenaient garnison. Suétone, Claud., 28. Ce fait inouï jusque-là s’explique par la puissance des affranchis sur l’empereur. O. Hirschfeld, SUzungsberichte der Berliner À kademie, 1889, p. 423. 11 était à la fois cruel et débauché. Tacite, Hist., v, 9. Il avait été marié trois fois. Deux de ses femmes sont connues : l’une d’elles, petite-fille du triumvir Marc-Antoine, l’avait fait parent de Claude ; une autre, Drusilla, l’avait rendu gendre d’Agrippa I", malgré la loi de Moïse, qui interdisait à une Juive d’épouser un païen. Act., xxiv, 24 ; Josèphe, Bell.jud., II, xiii, 2 ; cf. Ant. jud., XX, viii, 5. Voir Drusille, col. 1505. La vie publique de Félix fut ce qu’avait été sa vie privée. H se croyait le droit de commettre impunément tous les crimes. Sous son gouvernement, la haine des Juifs contre Rome ne fit que grandir. Le parti des fanatiques, appelés Zélotes, prit une extension considérable. Félix s’empara par trahison de leur chef et l’envoya à Rome avec plusieurs de ses partisans. Josèphe, Bell, jud., II, xiii, 2 ; cf. Ant. jud., XX, viii, 5. Il fit crucifier un grand nombre de brigands et avec eux tous ceux dont il voulait se défaire. Une secte plus redoutable se forma alors, celle des sicaires, sous le poignard desquels périt le grand prêtre Jonathas, qui avait fait nommer Félix. Josèphe, Ant. jud., XX, viii, 5 ; Bell.jud., II, xiii, 3. Sous le gouvernement du même procurateur éclata une révolte excitée par un Juif égyptien. Quatre mille hommes se rendirent à la montagne des Oliviers, dans l’espoir de voir tomber les murs de Jérusalem et d’entrer en vainqueurs dans la cité sainte. La garnison romaine les mit en fuite, mais ne put s’emparer de leur chef. Josèphe, Ant. jud., XX, viii, 6 ; Bell.jud., II, xiii, 5. Tout d’abord le tribun Lysias, en arrêtant saint Paul, avait cru s’emparer de cet Égyptien. Act., xxi, 36. Voir Égyptien 7, col. 1622. — Pendant la captivité de saint Paul,