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FIL — FIL À PLOMB


oTTap-ciov), pour qu’on reconnaisse sa maison et qu’on l’épargne. — 4. Le mot hût est employé dans la description des colonnes du Temple de Salomon, I (III) Reg., VII, 15, et Jer., iii, 21, mais la signification en est controversée. D’après les uns, il faut le prendre dans le sens propre : « un fil de douze coudées » mesurait la circonférence des deux colonnes. D’après les autres, dont l’opinion est plus vraisemblable et plus communément adoptée, hût signifie par métaphore un ornement, en forme de filet ou de cordon, qui faisait le tour de la colonne et avait douze coudées de longueur. Voir les filets des colonnes égyptiennes reproduites à l’article Colonnes du Temple de Jérusalem, col. 856. — 5. L’Ecclésiaste, iv, 12, compare deux amis qui se soutiennent mutuellement à un hût ham-mesullâs (Septante : to uwapTiov svTpitov ; Vulgate : funiculus triplex) ou cordon à triple fil qui ne se rompt pas facilement. — 6. Le Cantique, iv, 3, dit que les lèvres de l’épouse sont comme luit has-sânî, o un fil de pourpre » (Septante : uitapn’ov ; Vulgate : vitta coccinea). — Outre le mot hût, qui désigne simplement le fil, il existe en hébreu quelques autres mots qui désignent des espèces particulières de fils.

2° Le fil tordu s’appelait en hébreu gâdîl, mot qui n’est employé qu’au pluriel gedîlim. — 1. Il se dit dans le Deutéronome, xxii, 12, de glands ou touffes formées de fils coupés : « Tu te feras, dit Moïse aux Israélites, des gedîlim aux quatre coins du vêtement dont tu te couvres » (Septante : arpen-à ; Vulgate : funiculos in fimbriis). Num., xv, 38-39, ces houppes de fils sont appelées sisit et sont destinées à rappeler aux Israélites les commandements de Dieu. Dans ce passage, il est prescrit d’attacher au sîsit « un fil de pourpre violette » (petîl [voir le 3°] tekêlét) pour frapper davantage le regard. Voir Frange.

— 2. Par métaphore, gedilim signifie I (III) Reg., vii, 17, les « festons » qui ornent les chapiteaux des colonnes du Temple de Jérusalem, gedilim ma’âsêh sarserôt, littéralement « des fils (ou cordons), œuvre (en forme de) chaînes ». (Non traduit dans les Septante ; Vulgate : in modum… catenarum.)

3° Le fil s’appelle aussi en hébreu pâtîl, de la racine pâtal, « tordre. » — 1. Il se dit, Exod., xxxix, 3, des fils d’or dont on se servit pour brocher des étoffes précieuses (Vulgate : fila). Les Septante expliquent, qu’on découpa les lames d’or comme des cheveux pour en former ces (ils : Ka zz[i, rfi-/] xà 7r&Ta).a toû -/p’jaîou rpr/eç. — Ordinairement le mot pàtil signifie un ensemble de fils, un cordon. — 2. Gen., xxxviii, 18, 25, c’est le cordon auquel est suspendu le sceau de Juda (Septante et Vulgate, inexactement : ip^foxo ; , armilla). Ce sceau devait avoir la forme d’un petit cylindre, comme les cylindres-sceaux qu’on a trouvés en si grand nombre en Assyrie et en Chaldée ; ils sont percés dans le sens de leur longueur d’un trou dans lequel on passait un cordon pour les attacher. Voir Sceau. — 3’. Exod., xxviii, 28, 37 ; xxxix, 21, le pelil (ekêléf est le cordon de pourpre violette (Vulgate : villa hyacinthina) qui sert à attacher les anneaux du rational ou pectoral aux anneaux de l’éphod (la Vulgate, Exod., xxxix, 21, a abrégé le texte hébreu). — 4. Exod., xxxix, 31 (Vulgate, 30), le petil tekêlét ou vitta hyacinthina tient fixée sur la tiare d’Aaron la lame d’or sur laquelle sont gravés les mots « Consacré à Jéhovah ». — 5. Num., xv, 38, le pefil tekêlét, vitta hyacinthina, est attaché au fisit (voir plus haut). — 6. Num., xix, 15, pâtîl désigne le cordon avec lequel le couvercle d’un vase est attaché (Vulgate : ligatura). — 7. Dans les Juges, xvi, 9, les sept cordes neuves avec lesquelles Dalila avait fait lier Samson et qu’il brisa sans etfort sont comparées à un pelil han-ne’ôret, à un « cordon (Vulgate : filum) d’étoupes ».

— 8. Dans Ézéchiel, xl, 3, le petîl pistîm (Vulgate : funiculus lineus) est un cordeau de lin qui sert à mesurer.

4° Le mot’êtûn désigne un fil de lin très fin, comme on le filait en Egypte. Ou s’en servait pour faire de belle

| couvertures de lit, hâtûbôt’êtûn Misraïm, dont il est

! question dans les Proverbes, vii, 16. (Septante : ày.zi| tmioi ; … toï ; an’AifJTCTOu ; Vulgate : tapetibus pictis ex

J &gypto.) Le mot’êtûn peut signifier l’étoffe même, faiie avec le fin lin d’Egypte. Cf. le grec ô6&vt).

5° Enfin les fils avec lesquels l’araignée tisse sa toile sont appelés en hébreu qûrîm. Is., Lix, 5, 6. (Septante : <Jt6 ;  ; Vulgate : telrn). — Sur là manière dont on fabriquait le fil, voir Fileuse, Fuseau. F. Vigouroux.

2. FIL À PLOMB, instrument consistant en un morceau de plomb suspendu à un fil et servant à vérifier si un objet est placé verticalement ( voir Équerre, fig. 598, col. 1902). Il a été connu dès une haute antiquité. Pline, H. N., vii, 56, 198, édit. Teubner, 1870, t. ii, p. 50, en attribue l’invention à Dédale. On en a trouvé de nombreux spécimens anciens, en particulier à Pompéi, dans la boutique d’un maçon (fig. 657). Voir D. Monaco, Les monuments du Musée national de Naples, in-f°, Naples, 1879, pi. 134, d. Le fil à plomb porte plusieurs noms dans l’Écriture. — 1° Il est appelé dans Amos, vii, 7-8, ’ânâk, mot qui signifie proprement « plomb », et par extension « (il à plomb » dans ce passage du prophète, d’après l’explication commune des interprètes modernes. Gesenius, Thésaurus, p. 125. « Jéhovah, dit Amos, me fit voir (cette vision) : Adonaï se tenait sur un mur [fait] au fil à plomb (’ânâk ; Septante : à8â[ia ; , « diamant ; » Vulgate : trulla, « truelle » ), et dans sa main était un-fil à plomb. Et Jéhovah me dit : Que vois-tu, Amos ? Et je lui répondis : Un fil à plomb. Et Adonaï me dit : Voici que je vais mettre le fil à plomb au milieu de mon peuple, et je ne l’épargnerai plus, » c’est-à-dire, je ne lui pardonnerai plus aucune irrégularité, aucune faute, de même que

le maçon, qui vérifie avec le fil à plomb la muraille qu’il construit, n’y souffre aucun creux n’y aucune proéminence.

Structuram… ad perpendiculum res pondère oportet, dit Pline, H. N.,

xxxvi, 51, 172, édit. Teubner, 1897, t. v, p. 369. — 2° Une image analogue se retrouve dans II (IV) Reg., xxi, 13. Les prophètes, du temps de Manassé, à cause des prévarications de ce roi àç Juda, font entendre les menaces suivantes, en parlant au nom de Jéhovah : « J’étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et 657.— Fila plomb le poids (mUqôléf ; Septante : ib <jtà8- de Pompéi. [j.iov ; Vulgate : pondus) de la maison Musée national d’Achab. » Ce qui revient à dire : Je me dc Naples. servirai des rois de Samarie pour châtier tout ce qui n’est pas conforme à la règle dans Jérusalem. La même expression se lit avec une simple différence de vocalisation, dans un sens à peu près semblable, Is., xxviii, 17 : « Je rendrai le jugement au cordeau et la justice au poids (hébreu : misqéléf ; Septante : <j7h8ji<5’j ;  ; Vulgate : mensura). » Dans ces deux passages, certains hébraïsants, Gesenius, Thésaurus, p. 1476, croient que misqôlét et misqéléf signifient « fil à plomb », parce que le plomb qui est attaché au fil est « un poids » qui fait tomber verticalement le fil ; d’autres rendent simplement ce terme par l’expression plus générale de « poids ». — 3° Le fil à plomb est plus clairement désigné dans un passage de Zacharie, iv, 10, où le prophète nous représente Zorobabel tenant à la main’ébén bedîl (XiOov xôv xaou’.ïépivov, lapident stanneum), « une pierre (poids) d’étain, » pendant qu’il s’occupe à la reconstruction du temple de Jérusalem. Le mot’ébén signifiait en hébreu « pierre » et « poids », parce