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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1187

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FLUTE — FOI


i>uur, une flûte et une harpe ; et ils prophétiseront. » — Elle accompagne la marche joyeuse, Is., xxx, 29 : « Vous serez dans l’allégresse du cœur, comme un homme qui s’avance au son de la flûte pour venir à la montagne du Seigneur ; » les chants, III Reg., i, 40 : « Tout le peuple monta à la suite de Sadoc, en jouant de la flûte et en donnant les marques d’une grande joie ; » elle se joint à la harpe, Eccli., XL, 21 : aùXb ; xai ^aXi^pLov yS é jvou<t’. fiiXï], selon le procédé importé d’Asie chez les Orientaux et spécialement en honneur chez les Alexandrins ( voir Athénée, Deipnos, , xxiv, p. 176 ; xxv, p. 183) ; au tambourin, Judith, iii, 10 (Vulgate) : « Ils reçurent Holopherne

avec des couronnes et

des torches, en formant

des danses avec des tam bourins et des flûtes. » —

On en jouait dans les

festins et les réjouissances,

Is., v, 12 : « La harpe,

le nable, le tambourin, la

flûte et le vin sont dans

vos festins. » Job, xxi,

12. Son absence est un

signe de désolation. Job,

xxx, 31 ; IMach., iii, 45 : « Dans Jérusalem dé serte…, la flûte et la ci thare ont cessé. » Apoc,

xviii, 22. — Jérémie,

xlviii, 36, fait allusion

au son vibrant de cet

instrument : « Mon cœur

tintera comme des flûtes

sur Moab. » Enfin la flûte

se rencontre, à cause de

sa signification religieuse,

dans la célébration des

funérailles. Matth., rx, 23 ;

Luc, vii, 32. — L’apôtre

saint Paul, empruntant à

la musique une compa raison, dit que si la flûte

ou la harpe n’émettent

que des sons incertains,

l’auditeur ne reconnaîtra

pas la nature de la mé lodie. I Cor., 7.

Sauf la mention du’ûgâb dans l’énumération

instrumentale du Psaume

cl, 4, et l’indication au

titre du Psaume v des nehîlôt, la Bible ne parle pas de l’usage de la flûte dans les cérémonies du Temple. La nomenclature des catégories de musiciens, chanteurs, harpistes, joueurs de nable et d’instruments de percussion, I Par., xxv, ne comprend pas de flûtistes. En fait, les flûtes proprement dites, à cause de leur sonorité perçante, ne s’emploient jamais qu’en nombre très restreint dans tout ensemble orchestral. Maimonide, commentant un texte de la Mischna, relatif au second Temple ( Erachin, 10 a), rapporte que l’on se servait aux fêtes solennelles de Pâques ou de la Pentecôte, dans le Temple comme dans les maisons privées, de flûtes de roseau, abûb, en petit nombre ; dans tous les cas, il ne s’en trouvait jamais plus de douze, et souvent on les jouait en solo, abûb yëlâdî. J. Weiss, Die musikalUchen Instrumente in den heiligen Schriften, p. 83.

Les aù).o£ étaient une partie indispensable du culte païen. Les premiers fidèles, qui consacrèrent dans les peintures des catacombes la lyre ainsi que le type d’Orphée, n’acceptèrent pas l’emploi des flûtes dans les cérémonies chrétiennes (S. Jérôme, Epist. liv, ad Furriiam, t. xxii, col. 556), malgré l’usage biblique. Chez « 75. — Flûtes représentées sur

une stèle punique.

Musée Saint - Louia - de - Cartnage.

les Juifs, cet instrument resta en usage dans les funérailles, et, d’après les rabbins (Maimonide, More nebukhim, 14, 23), le convoi du plus pauvre Israélite devait être accompagné au moins d’une pleureuse et de deux flûtes. J. Parisot.

FOI (hébreu : ’êniûn, ’ëmûnâh ; Septante et Nouveau Testament : ?t£<ttiç ; Vulgate : fides), se rencontre fréquemment dans l’Écriture, surtout dans le Nouveau Testament, et y est employé dans différentes acceptions.

I. Sens divers. — Ce mot désigne quelquefois une vertu de la volonté qui fait tenir les promesses ; il a alors le sens de sincérité ou fidélité. C’est dans cette acception que saint Paul emploie le terme de tiîsti ; toû ©eû’j. Rom., iii, 3. D’autres fois il a une signification dérivée de la précédente et désigne, non plus la fidélité aux promesses, mais les promesses elles-mêmes. C’est dans ce sens que saint Paul, I Tim., v, 8, 12, selon la plupart des commentateurs, parle de ceux qui ont trahi leur foi. Il désigne encore la probité ou l’honnêteté, dans le sens où l’on dit qu’un dépôt est confié à la foi du dépositaire. Lev., vi, 2. Dans d’autres passages, il a le sens de confiance ou ferme espérance. Jac, i, 6. C’est dans ce sens que Notre-Seigneur appelle saint Pierre « homme de peu de foi ». Matth., xiv, 31. Cette dernière signification est celle que les protestants attribuent à la foi théologale, par laquelle ils entendent l’assurance ou la confiance que les péchés leur sont pardonnes. Contre eux, l’Ecriture distingue formellement (dans ITim., iii, 13) la confiance de la foi, comme l’effet de sa cause. Le mot « foi » désigne encore un assentiment de l’intelligence par lequel on croit que ce qui a été promis s’accomplira, ou que ce qui a été dit est vrai, à cause de l’autorité de celui qui a parlé ou fait la promesse. Eccli., xxix, 19 ; Matth., ix, 28. Il est pris en saint Paul pour signifier la rectitude de la conscience. Rom., xiv, 23.

IL La foi vertu théologale. — 1° Dans son acception la plus stricte, la foi, d’après l’Écriture, est une vertu surnaturelle au moyen de laquelle l’homme adhère, sans hésitation et sans crainte, aux vérités révélées par Dieu et proposées comme telles par l’Église. Hebr., xi, 1. Dans ce sens, la foi est un don de Dieu, Eph., ii, 8, ou, comme disent les théologiens après les conciles de Vienne et de Trente, une vertu infuse. Cf. I Cor., xiii, 13 ; Eph., i, 17 ; Col., i, 23. Avec ou sans cette foi habituelle, l’homme, au moyen de la grâce actuelle, produit des actes et des œuvres de foi, que l’Écriture appelle « la vie de la foi ». Rom., i, 17 ; Gal., iii, 11. — Par extension et en passant du subjectif à l’objectif, le mot « foi » désigne l’ensemble des vérités révélées par Dieu, et que nous devons croire pour être sauvés. Apoc, ii, 13. On donne alors au mot « foi s le même sens que Evangelium, Gal., i, 11 ; Eph., i, 13 ; Verbum Dei, I Thess., Il, 13 ; Testimonium Dei, I Joa., v, 9. Quelquefois le mot « foi » désigne toute la religion, Gal., iii, 23, et spécialement le mystère de l’Incarnation. Gal., iii, 25. — Si l’objet adéquat de la vertu théologale de foi se compose de toutes les vérités révélées, Dieu lui-même est l’objet formel et principal de la foi, Marc, xi, 22 ; Joa., xiv, 1 ; Eph., iv, 5 ; I Thess., i, 8 ; Hebr., vi, 1 ; xi, 6, et aussi Jésus-Christ, résumé de toute la doctrine de la foi. Joa., xi, 25, 26, 27, 44 ; xiv, 1, 2 ; Rom., iii, 22, 26 ; Gal., ii, 16. — 2° La foi doit s’épanouir en actes extérieurs, II Cor., iv, 13 ; Rom., x, 9 ; cf. Matth., x, 32 ; en œuvres saintes. I Cor., xiii, 2 ; Gal., v, 6 ; Jac, ii, 14, 17, 26. Cette vertu, inférieure à la charité, I Cor., xiii, 13, est la source des plus grands miracles, Matth., xvii, 19. Elle est au-dessus des dostrines humaines, comme la sagesse de Dieu est au-dessus de la sagesse de l’homme. I Cor., ii, 5 ; cf. Gal., i, II ; I Thess., ii, 13 ; I Joa., v, 9. Nécessaire à l’homme en cette vie pour plaire à Dieu, Hebr., xi, 6, elle ne subsiste plus dans le ciel, où elle est remplacée par la vision, I Cor., xiii, 10, 12, tandis que la chanté subsiste en