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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1189

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FOIRE — FOLENGIO

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y. 12, 14, 16, 18 (19), 22 ; la Yulgate par nundinse, « foire, » y. 12, 17, 19 ; par forum (même sens que àyoçi), y. 14 (voir Forum) ; par mercatus, « marché, » y. 16, 22 ; par thesauri, « trésors, » richesses, marchandises, y. 27 ; par negotiationes, « transactions commerciales, . » y. 33. Le mot’izbônhn peut avoir les différents sens que lui a donnés saint Jérôme ; il signifie proprement « marchandises », de la racine’âzab, <c laisser, » « ce qu’on laisse, ce qu’on donne en échange d’un autre objet. » Quelques lexicographes modernes, J. Fùrst, Hebràisches Handivôrterbuch, 1863, t. ii, p. 130, etc., ne veulent pas reconnaître à ce mot d’autre signification ; néanmoins il semble bien signifier aussi, comme l’ont compris les anciens interprètes, la foire ou le marché dans lequel on vend les marchandises apportées de divers pays, y. 12, 14, 16, 19, 22, et aussi, avec les marchandises qu’on y vend, le gain qu’on en retire, ꝟ. 27, 33. Gesenius, Thésaurus, p.’1064. Dans ce même chapitre xxvil du prophète, le mot ma’ârâb, « échange, trafic, » est également employé neuf fois, xxvii, 9, 13, 17, 19, 25, 27 (deux fois), 33, 34. On ne le lit avec cette signification, de même que Hzbônim, que dans ce seul endroit de la Bible, et il est employé à peu près comme synonyme de’izbônîm. Il a le sens propre d’échange de marchandises, de trafic, y. 9, 27 ; celui de foire, marché où l’on vend les marchandises, y. 19, et peut-être, 13, 17 ; celui de gain, de richesses acquises par le trafic, y. 27% 33, 34. Gesenius, Thésaurus, p. 1009.

Les foires sont aujourd’hui nombreuses et très fréquentées en Orient. Il en a probablement toujours été de même. Certains endroits portent le nom de Souq, « foire, » à cause des foires célèbres qui s’y tiennent. Voir Abila, t. i, col. 50. — Thomson a très bien décrit, The Land and the Book, in-8°, Londres, 1876, p. 442443, les foires d’Orient. Ce qu’elles sont aujourd’hui, elles ont du l’être dans l’antiquité. « Le lundi de chaque semaine une grande foire se tient dans les khans (d’El-Toudjar ou des Marchands, au nord-est de Nazareth, sur la route de Tibériade). Pendant plusieurs heures, la scène est très animée et très pittoresque… Des milliers de personnes s’assemblent de tous les points du pays pour vendre, troquer ou acheter. On apporte le coton en balles de Naplouse ; l’orge, le froment, le sésame de Houléh, du Hauran et de la plaine d’Esdrelon. De Galaad, de Basan et des régions environnantes viennent lès chevaux et les ânes, les brebis et les bêtes à cornes, avec le fromage, le lait aigri (léberi), l’huile, le miel et autres articles semblables. On trouve là aussi les objets les plus variés : poulets, œufs, figues, raisins secs et raisins frais, pommes, melons et toute espèce de fruits et de légumes selon les saisons. Les colporteurs étalent leurs paquets de marchandises séductrices ; le joaillier, ses bijoux ; le tailleur, ses habits légèrement cousus ; le cordonnier, sa provision de sandales à poil velu et de bottes de cuir jaune ou rouge. Le forgeron avec ses outils, ses clous et ses fers de cheval travaille avec profit pendant quelques heures. De même le sellier avec ses harnais grossiers et ses étoffes aux gaies couleurs. Tous les métiers populaires y sont représentés. Le bruit est incessant, et à distance on croirait entendre comme de grandes vagues. Chaque marchand crie sa marchandise de toute la force de sa voix, les poulets gloussent, les ânes braient et se battent, les chiens aboient. Tout ce qui est vivant contribue pour sa part à ce vacarme confus et indescriptible. C’est inaintenantune comédie compliquéeen pleineaction, où chaque acteur fait de son mieux et est pleinement satisfait de la manière dont il remplit son rôle. Le peuple a de nombreuses raisons pour conserver ces rassemblements antiques et si curieux. Hommes, femmes, enfants, tous ont reçu comme en héritage le goût du trafic, et toutes les classes se réunissent à cette grande Bourse pour s’entretenir de l’état des marchés, depuis le prix d’un concombre jusqu’à celui du coton ou d’un cheval de vingt nulle

francs de Hauran. En outre, tout Arabe est un homme qui s’occupe de politique, et des groupes se forment aux alentours de la cohue pour discuter les actes du pouvoir, le dernier firman du sultan ou le nouveau tribut demandé par l’émir local. S’abaissant à des sujets d’un ordre inférieur, ces foires sont des rendez-vous de commérages et de scandales. On y rencontre ses amis ; on y raconte les nouvelles, les mariages, les naissances, les morts et tous les incidents et accidents divers qui se produisent entre ces intervalles de la vie humaine. En un mot, ces foires suppléent à plusieurs des institutions de nos sociétés plus civilisées. Elles sont comme la gazette quotidienne, … l’occasion de se réunir en famille, des jours de fêle et de réjouissance et de plus un moyen de gagner de l’argent. » — C’est parce que les foires sont pour les Orientaux une espèce de fête que saint Jérôme a traduit le mot l.iag, « fête, » par nundinse, « foire, » dans Ézéchiel, xlvi, 11 ; mais le prophète veut parler dans ce passage des fêtes religieuses. — Les foires de Tyr devaient offrir d’ailleurs un spectacle analogue à celui des foires modernes, mais plus vivant encore et plus animé, parce que la foule était plus nombreuse, les marchandises plus précieuses et les négociations plus importantes. Voir Marché.

F. VlGOtiROUX.

    1. FOINARD Frédéric Maurice##

FOINARD Frédéric Maurice, prêtre, né à Conches en Normandie vers 1683, mort à Paris le 19 mars 17, 43. Il fut curé à Calais et devint ensuite sous-principal de collège du Plessis, à Paris. Il est célèbre par son projet d’un nouveau bréviaire ecclésiastique, composé avec des textes de l’Écriture Sainte. Parmi ses ouvrages : La Genèse en latin et en français, avec une explication du sens littéral et du sens spirituel, tirée de l’Écriture et de la tradition, in-4°, Paris, 1732, ouvrage qui fut supprimé à cause des idées étranges de l’auteur sur le sens spirituel ; La clef des Psaumes, ou l’occasion précise à laquelle ils ont été composés, avec les preuves sur lesquelles on s’appuie, les objections que l’on peut faire et les réponses à ces objections, in-12, Paris, 1740. Ce petit volume n’est que l’introduction à l’ouvrage suivant : Les Psaumes dans l’ordre historique, nouvellement traduits de l’hébreu et insérés dans l’histoire de David et dans les autres histoires de l’Écriture Sainte auxquelles ils ont rapport, avec des arguments et des sommaires qui en marquent l’occasion précise et le sujet, et des prières à la fin de chaque psaume, tirées d’anciens manuscrits du Vatican, lesquels en renferment l’abrégé et en font recueillir le fruit ; on y a joint une table historique et géographique où l’on explique les noms des lieux et des personnes dont il est parlé dans les Psaumes, et plusieurs autres tables qui peuvent rendre l’usage de ce livre plus commode et plus utile, in-12, Paris, 1742. — Voir Moréri, Grand Dictionnaire historique, t. v (1759), p. 204 ; Quérard, La France littéraire, t. iii, p. 146 ; dom Guéranger, Institutions liturgiques

(2 « ëdit.), t. ii, p. 224.

B. Heurtebize.
    1. FOLENGIO ou FOLENGO Jean-Baptiste##

FOLENGIO ou FOLENGO Jean-Baptiste, théologien de l’ordre de Saint -Benoît, né à Mantoue en 1490, mort à Rome le 5 octobre 1559. Il embrassa la vie monastique à l’abbaye de Saint-Benoit de Mantoue, le 18 avril 1512, devint prieur de ce monastère et abbé de Notre-Dame de Pyro, dans la Marche Trévisane. Zélé pour la discipline, il fut envoyé par Paul IV visiter les abbayes d’Espagne. Il composa In omnes Psalmos Davidis conimentaria, in-f°, Padoue, 1542, commentaire fort apprécié par ses contemporains. Son ouvrage Commentaria in omnes canonicas Epistolas Apostolorum et in primant Joannis, in-8°, Anvers, 1546, fut mis à l’index comme favorisant les erreurs de Luther. — Voir Armellini, Bibliotheca BénédictineCasinensis, 2e partie, p. 23 ; Ziegelbauer, Historia rei litterariee Ord. S. Benedicti, t. ii, p. 54 : t. iv, p. 34, 52 ; Tiraboschi. Storia délia letlera~ tv.ra Ualiana, t. su, p. 583. B. Heurtebize,