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FOURNEAUX — FRANÇAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE

C

de Jérusalem, au nord-ouest, entre le Mur large, I[ Esdr., m, 8, et la porte de la Vallée. II Esdr., iii, 13. Elle est mentionnée II Esdr., iii, 11. Elle fut réparée du temps de Néhémie par Melchias, fils d’Hérem, et Hasub, fils de Phahat Moab. Elle pouvait tirer son nom de la rue des Boulangers, Jer., xxxvii, 21 (hébreu), qui était probablement dans le voisinage. Voir t. i, Boulangers (rue des) 2, col. 1893.

    1. FOYER##

FOYER (hébreu : ’âh, 1er., xxxvi, 22, 23 ; kiyôr, Zach., xii, 6 ; mahetdh, Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 4 ; Septante : lirxâpa, Jer., xxxvi, 22, 23 ; SâXoç, Zach., xii, 6 ; itupeïov, Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 3, 4 [23, 24] ; Vulgate : arula, Jer., xxxvi, 22, 23 ; fax, Zach., xii, G ; ignium receptacula, Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 3), vase destiné à contenir des charbons allumés. Les Septante, en parlant de l’autel, traduisent par êa/ipa, et la Vulgate par arula, « foyer, » le mot hébreu tahat, la partie inférieure. Ritsch, Priscse latinitatis nwnumenta epigraphica, pi. cxi, F, p. 80. Voir Autel, t. i, col. 1270, fig. 370 ; col. 1175, fig. 374 ; col. 1276, fig. 276 et 377, et Holocauste. — Les Hébreux n’avaient pas de cheminées dans les maisons pour se chauffer. Elles étaient inutiles sous un climat sec et généralement doux. Voir Cheminée, col. 650. Quand ils avaient froid, ils se réchauffaient autour d’un brasier établi en plein air ou, quand c’était dans une chambre, placé dans un bassin, comme le brasero des Italiens ou des Espagnols. C’est du reste encore aujourd’hui l’usage dans tout l’Orient. Il est question de foyers établis en plein air dans Marc, xiv, 54, 67 ; Joa., xxi, 9 ; xviii, 18, 25. Il n’est parlé qu’une seule fois dans la Bible d’un foyer destiné à chauffer quelqu’un à l’intérieur d’une maison. Le roi Joakim se chauffe ainsi. Jer., xxxvi, 22, 23. On se servait pour les sacrifices de foyers de ce genre. Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 3. Zacharie, xii, 6, compare les chefs d’Israël à un foyer placé au milieu du bois. — Les musées renferment des foyers portatifs grecs ou romains qui peuvent donner quelque idée de ceux dont se servaient les Hébreux, car aujourd’hui encore la forme est la même dans les pays où il en est fait usage. Museo Borbonico, t. vi, pi. xlv ; Gazette archéologique, 1876, pi. xvii, p. 52 ; Museo Gregoriano, t. i, pi. xiv ; Conze, Jahrbuch derKaiserl. deutsch, archàolog. Instit., t. v, 1890, p. 118. E. Beurlier.

    1. FRACTION DU PAIN##

FRACTION DU PAIN (xXàffiç to0 Sprou ; Vulgate : fractio panis). Les pains chez les Juifs étaient faits en forme de galette mince, ronde et plate, de sorte qu’on les rompait avec les doigts, au lieu de les couper avec un instrument tranchant. De là la locution : y./.iw tov à’ptov, frangere panem. Matlh., xiv, 19, etc. Notre-Seigneur, quand il institua le sacrement de l’Eucharistie, « prit du pain, rendit grâces et é’xXotæ fregit, le rompit. » Malth., xxvi, 26 ; Marc, xiv, 22 ; Luc, xxii, 19 ; I Cor., xi, 24. À cause de cet usage, les termes « fraction du pain » sont employés dans le Nouveau Testament pour désigner le grand sacrement de la loi nouvelle, Luc, ï.xiv, 35 ; Act., ii, 42, et xXào-ai à’ptov, ad frangendum panem, « rompre le pain, » signifie consacrer le corps et le sang du Sauveur et communier. Act., xx, 7 ; I Cor., x, 16. Voir Cène, col. 416. Cf. J. Felten, Die Apostelgeschichte, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1892, p. 94, 374.

    1. FRANCKE Auguste Hermann##

FRANCKE Auguste Hermann, littérateur et philanthrope allemand, luthérien, né à Lubeck le 12 mars 1663, mort à Halle le 8 juin 1727. Il étudia dans diverses villes d’Allemagne et se fit recevoir maître es arts à Leipzig. Après divers voyages, il revint dans cette ville et y fit sur l’Ecriture Sainte des conférences qui lui attirèrent de nombreux élèves. P-steur à Erfurt, il fut accusé de piétrsme ; obligé de quitter ce poste, il se retira à l’université de Halle, où il professa les langues grecque et

orientales. II devint ministre à Glaucha, dans un faubourg de cette ville, puis à SaintUlrich de Halle. Ce fut alors qu’il fonda l’œuvre philanthropique connue sous le nom de Maison des orphelins de Halle. Nous citerons parmi ses nombreux ouvrages : Manuductio ad lectionem Scripturæ Sacrse, in-12, Halle, 1693, désigné assez souvent sous le titre : Commentatio de scopo librorum Veteris ac Novi Testamenti ; Observationes biblicse, in-12, Halle, 1695’: Francke indique les corrections qu’il faudrait apporter à la Bible de Luther ; De emphasibus Sacres Scripturæ, in-4°, Halle, 1698 ; Christus der Kern heiliger Schrift, in-12, Halle, 1702 ; Prselectiones hermeneuticx, in-12, Halle, 1712 ; Introductio ad lectionem prophetarum, in-8°, Halle, 1724. De plus, Francke est l’auteur d’une préface à une édition grecque du Nouveau Testament : Novum Testamentum grœce nunc denuo ad exemplar Oxonii impressum cum prxfatione nova Augusti Ilermanni Franckii, in-8°, Francfort, 1697. Après sa mort furent publiés : Erklàrung der Psalmen Davids, 2 in-4°, Halle, 1730 ; Introductio in psalterium generalis et specialis, in-4°, Halle, 1734. — Voir J. G-. Francke, Leichen-Predigt auf A. H. Francke, in-f°, Halle, 1727 ; Biographie A. H. Francke’s, Slifters des Waisenhauses zu Halle, in-8°, Chemnitz, 1823 ; Guerike, Auguste Hermann Francke, eine Denkschrift zur Sâcularfeier seines Todes, in-8°, Halle, 1827 ; Walch, Bibliotheca theologica, t. iv, p. 204, 211, 497, 793.

B. Heurtebize.
    1. FRANÇAISES##

FRANÇAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE. —

I. Premiers essais ; versions partielles. — Quoique les versions françaises de la Bible ne soient pas les plus anciens monuments de notre langue, la Bible est cependant un des premiers livres qu’on ait essayé de traduire en français. Ces essais datent du commencement du xiie siècle, et ils appartiennent ainsi à l’âge d’or de l’ancienne littérature française. Il n’y en a pas eu à une époque antérieure, et il est démontré que Charlemagne et Louis le Débonnaire n’ont pas ordonné de composer pour leurs sujets une version de la Bible en langue romane. Les glossaires ou vocabulaires bibliques en deux langues, latine et française, qui sont du vme et du ixe siècle, A. Brachet, Grammaire historique de lalangue française, 12e édit., Introduction, p. 33-34, ne démontrent pas, comme on l’a prétendu, l’existence antécédente d’une version. Ils prouvent plutôt le contraire, puisqu’ils devaient servir à des lecteurs de la Vulgate latine, qui avaient besoin de ce secours pour comprendre certains mots difficiles. Or un vocabulaire de cette sorte leur eût été inutile, s’ils avaient eu à leur disposition une version de la Bible. E. Reuss, Fragments littéraires et critiques relatifs à l’histoire de la Bible française, dans la Revue de théologie et de philosophie chrétienne, Strasbourg, t. ii, 1851, p. 5-21. — Nous ne parlerons que des essais de traduction biblique du xii » siècle qui ont été faits en prose, et encore en langue d’oïl seulement. Pour les versions rimées, voir J. Bonnard, Les traductions de la Bible en vers français au moyen âge, in-8°, Paris, 1884, et pour les traductions en langue d’oc, voir Provençales (Versions) de la Bible.

1° Le Psautier normand. — Il existe une double traduction des Psaumes faite dans le dialecte normand aux environs de l’an 1100. Ces deux versions ne dérivent pas directement du texte hébreu ou du grec des Septante ; elles ont été faites sur deux textes latins du Psautier. La plus ancienne correspond au Psalterium hebraieum de saint Jérôme. Elle ne se trouve que dans deux manuscrits. Le premier, le seul complet, est à la bibliothèque de Trinily Collège, à Cambridge, et a été transcrit à l’abbaye de Christ Church, à Cantorbéry, vers 1120, par le moine Eadwin. Le second est à la Bibliothèque Nationale, à Paris, fonds latin, n° 8846. À en juger d’après l’écriture, il date du commencement du xme siècle ; il ne contient que les Psaumes i-xcvm, 6 (Vulgate). Ces deux