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FRAYEUR — FRERE


au Thabor, Marc, ix, 5 ; des Apôtres qui voient Jésus marcher sur les eaux, Jlatth., xiv, 26 ; des gardes du sépulcre au moment de la résurrection, Malth., xxviii, 4 ; des saintes femmes quand elles arrivent au tombeau, Marc, xvi, 8 ; des disciples d’Emmaûs quand les saintes femmes leur parlent de la résurrection, Luc, xxiv, 22, et des Apôtres assemblés quand Jésus ressuscité se montre à eux. Luc, xxiv, 37. — La vue des grands miracles excite ordinairement l’effroi des spectateurs. Luc, i, 65 ; iv, 36 ; v, 26 ; vii, 46 ; viii, 37 ; Act., ii, 43 ; v, 5, 11 ; xix, 17. — 4° Saint Luc mentionne encore la frayeur de Moïse devant le buisson ardent, Act., vii, 32 ; cf. Hebr., xii, 21 ; de Saul terrassé sur le chemin de Damas, Act., ix, 6 ; de Corneille à l’apparition de l’ange, Act., x, 4 ; du geôlier de Philippes quand il croit Paul et Silas échappés, Act., xvi, 29, et de Félix, quand Paul parle de certaines vérités. Act., xxiv, 25. — 5° Saint Paul recommande aux chrétiens de ne pas se laisser effrayer par leurs adversaires. Phil., i, 8 ; II Thess., ii, 2. Il les exhorte à travailler à leur salut avec crainte et tremblement, ^stà < ?ôêou xal Tpôjtou, cum metu et tremore, Phil., ii, 12, parce que, si le salut est assuré du côté de Dieu, il ne l’est pas du côté de l’homme, qui peut toujours faillir

à la grâce.

H. Lesêtre.
    1. FREIN##

FREIN (Vulgate : frenurn). Notre version latine a traduit par « frein « plusieurs mots hébreux distincts : hébreu : métég, résén, yétér, mesillôt. Voir sur ces différents mots et leur signification Harnais et fig. 104, 105, t. iii, col. 432-433

    1. FRELON##

FRELON (hébreu : sir’âh ; Septante : acprixîx ; Vulgate : crabro), insecte de l’espèce Guêpe. Voir Guêpe. Le frelon (fig. 700), plus grand que la guêpe ordinaire, atteint une longueur de deux centimètres et demi. Il construit son nid dans les trous des murailles ou des rochers, dans les creux des arbres, et même, en Palestine, dans le sol.

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700. — Lo frelon.

Mais ces nids ne contiennent jamais plus de deux cents insectes. Les frelons ont un aiguillon plus fort que celui des abeilles et possédant à sa base un réservoir à venin. Ils pillent les ruches des abeilles, après avoir tué ces animaux, et se nourrissent ordinairement d’insectes ou de viande. Ils n’attaquent pas l’homme les premiers ; mais, si celui-ci les dérange, principalement au moment de la grande chaleur de la journée, où ils sont plus irritables, ils fondent sur lui, le piquent cruellement et peuvent même causer sa mort. Ils font périr de même le cheval ou l’animal qui a eu l’imprudence de mettre le pied sur leur nid. Cf. Aristophane, Vesp., IlOi ; Pline, H. N., xi, 16, 24 ; Virgile, Georg., iii, 148 ; Ammien Marcellin, xxiv, 8. — La Sainte Écriture parle quatre fois des frelons, mais toujours à propos de la même circonstance. Dieu annonce qu’il enverra des frelons pour chasser


devant les Hébreux les Hévéens, les Chananéens et les Héthéens, non pas en une seule année, mais peu à peu, à mesure que les nouveaux arrivés se multiplieront. Exod., xxiii, 28-30. La même promesse est répétée dans le Deutéronome, vii, 20. L’accomplissement en est constaté dans Josué, xxiv, 12, et dans la Sagesse, XII, 8. Ce dernier livre parle en général de guêpes, açijy.ix, vespa. Comme dans le premier passage le Seigneur dit qu’il enverra devant les Hébreux sa terreur et les frelons, plusieurs auteurs ont pensé qu’il est ici question des frelons dans un sens purement symbolique. L’hébreu sir’âh signifierait métaphoriquement « terreur », comme les mots o’aTpo ; et sestms signifient à la fois « taon » et « douleur, fureur ». Gesenius, Thésaurus, p. 1186 ; Bochart, Hierozoicon, Leipzig, 1796, t. iii, p. 407-409 ; Rosenmiiller, In Exodum, Leipzig, 1795, p. 567, etc. La version arabe traduit sir’âh par « terreur », et saint Augustin interprète dans le sens métaphorique les passages où il est parlé de frelons. Quxst. in Heptateuch., ii, 93 ; vi, 27 ; t. xxxiv, col. 630, 789. — C’est cependant dans le sens littéral qu’il faut entendre le mot sir’âh dans les quatre passages. De Hummelauer, In Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 246. Après avoir soutenu le sens métaphorique, Rosenmùller, Josua, Leipzig, 1833, p. 438, est revenu au sens littéral pour les raisons suivantes. Presque toutes les versions anciennes traduisent par « frelons ». La Sainte Écriture, qui parle dans les mêmes passages de terreur et de frelons, n’aurait pas entendu le second terme dans le sens du premier, expliquant ainsi un mot clair par une métaphore obscure. Sans doute, la suite du récit n’indique pas en quelle circonstance la menace du Seigneur s’est accomplie. Mais que de fois n’est-il pas fait allusion à des événements que l’histoire sacrée a passés sous silence ?

— Ajoutons que Je texte de l’Exode, xxiii, 30, dit que les frelons feront disparaître les Chananéens peu à peu. Cette disparition a demandé des années pour s’accomplir ; il n’y avait donc pas lieu d’en parler comme d’un fait d’extermination par les armes ou par un fléau de courte durée. En cette occasion, le Seigneur se sert d’agents naturels pour accomplir son œuvre, et, pour que nous sachions qu’il est intervenu, il faut que l’écrivain sacré nous le révèle. Car les frelons pullulaient en certains endroits de Palestine et y commettaient de terribles ravages contre les animaux, et sans doute aussi contre les hommes. Une ville située à mi-chemin entre Jérusalem et la Méditerranée, sur la frontière de Dan et de Juda, en avait gardé le nom de Çâr’âh, Sapaâ, Saraa, « lieu des frelons, » et Élien, Hist. animal., ix, 28, raconte que les Phasélites, peuple d’origine chananéenne, furent chassés de chez eux par les frelons. Non loin de Saraa, à l’ouest, se trouvait Accaron, la ville où les Philistins adoraient le dieu-mouche, Béelzébub. Cf. t. i, col. 1547. Peut-être faut-il voir quelque relation entre le châtiment infligé aux Chananéens au moyen des frelons, et la part qu’ils pouvaient prendre au culte de l’idole philistine. — Cf. Tristram, The natural hislory of Ihe Bible, Londres, 1889, p. 322 ; Wood, Bible animais, Londres, 1881,

p. 613-616.

H. Lesêtre.
    1. FRÈRE##

FRÈRE (hébreu : ’dh, d’où’ahàvâh, « fraternité, » Zach., xi, 14 ; chaldéen : ’ait ; Septante : àêôÀçô ;  ; Vulgate : [rater), nom qui sert à désigner les enfants du même père ou de la même mère.

I. Divers sens du mot « frère » en hébreu. — 1° Le mot’âh ou àSEXcpôc se lit environ un millier de fois dans la Sainte Écriture. Il n’est pris dans son acception littérale qu’un assez petit nombre de fois, quand il est question des frères proprement dits, Caïn et Abel, Gen., iv, 2 ; Ésaù et Jacob, Gen., xxvii, 6 ; les fils de Jacob, Gen., xxxvii, 13, 14 ; Moïse et Aaron, Exod., iv, 14 ; les fils de David, III Reg., i, 9 ; les sept frères Machabées, II Jlach., vii, 1 ; Pierre et André, Matth., iv, 18 ; Jacques et Jean. Matth., iv, 21, etc. — 2° Dans les autres textes,

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