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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/203

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CÉDRON

CÉILA

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Roubîn, au sud-est de ïebna, au sud-ouest de Tell Djézer et au nord-est d’Esdoud. Voir la carte de la tribu de Juda. R. J. Schwarz, Das heilige Land, i.n-8°, Francfort-surle-Main, 1852, p. 90, prétend que le nom moderne est Kadrun, ce qui correspondrait mieux à l’appellation biblique. Si la terminaison est douteuse, il est de fait que les Arabes de l’Egypte et ceux du sud de la Palestine adoucissent le qof et le ta et prononcent Gadrah, Cf. Guérin, Judée, t. ii, p. 35. C’est pour cela qu’on est porté à identifier cette localité avec l’antique Gédéra, Jos., xv, 36, ville de Juda, mentionnée parmi les cités de « la plaine ». Jos., xv, 33. Voir Gédéra, Gédor.

A. Legendre.
    1. CÉÉLATHA##

CÉÉLATHA (hébreu : Qeliêlâtâh ; Septante : Ma-/.0>-X <18), un des campements des Israélites dans le désert, mentionné entre Ressa et le mont Sépher. Num., xxxiii, 22. Il est absolument inconnu, comme presque tous ceux qui sont énumérés du ꝟ. 16 au ꝟ. 36. La signification du nom, « assemblée, » a fait penser qu’il indique peut-être le lieu d’un rassemblement extraordinaire du peuple. Deux versets plus loin, une autre station est désignée par le même mot, sous une forme peu différente : Maceloth (hébreu : Maqhêlôf ; Septante : Ma’/.r, Xw6). Calmet, Dictionnaire de la Bible, Paris, 1730, t. i, p. 393, croit que Céélatha n’est autre que Céila, ville de la tribu de Juda, Jos., xv, 44, située à l’est d’Éleuthéropolis (Beit-Djibrîn) et au nord-ouest d’Hébron. C’est une opinion insoutenable au double point de vue onomastique et topographique, le dernier nom différant du premier par Vain, et le territoire indiqué se trouvant tout à fait en dehors et bien au-dessus de la route parcourue par les Hébreux. Voir

Céila.

A. Legendre.

1. CEÏLA (hébreu : Qe’ilâh ; Septante : KeïXô). Quelques exégètes le regardent comme le fils de Naham.

I Par., iv, 19. Mais au milieu des obscurités et des altérations de ce texte, on peut affirmer plus probablement que père de Ceïla, apposition du nom Naham, veut dire ici « fondateur de Ceïla ». Ceïla est une ville comme Gédor, Socho, Zanoé, du verset précédent, où se trouve la même expression. Voir Ceïla 2. E. Levesque.

2. CÉILA (hébreu : Qe’ilâh ; Septante : KeiXâjj., Jos., xv, 44 ; ItoXâ, I Reg., xxiii, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 13 ;

II Esdr., iii, 17, 18 ; KeeiXâ, I Reg., xxiii, 12), ville de la tribu de Juda, appartenant au troisième groupe « de la plaine » ou Séphéla, mentionnée entre Nésib et Achzib, Jos., xv, 44, et connue principalement par un épisode de la vie de David. I Reg., xxiii, 1-13. Elle avait été probablement fondée par Naham. I Par., iv, 19. Voir Céila 1. Elle est peut-être nommée sous le nom de Kielté dans les lettres de Tell el-Amarna, n° 106. J. Halévy, Correspondance d’Aménophis, dans le Journal asiatique, novembre-décembre 1891, p. 531. Gesenius, Thésaurus, p. 1225, rapproche l’hébreu nVyp, Qe’ilâh, de

l’arabe àJuM, qal’at, « forteresse ; » ses nouveaux éditeurs, F. Mùhlau etW. Volck, Handwôrterbuch, Leipzig,

1890, p. 752, l’assimilent plus justement à ÂJlslS, qâ’ilat, « montagne longue, » ou « sommet de montagne », suivant Freytag, Lexicon arabico-latinum, Halle, 1835, t. nr, p. 476. Josèphe, Ant. jud., VI, xiii, 1, appelle cette ville KîXXa, et ses habitants K/.XXavoî, KiXXavîxoci. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœllingue, 1870, p. 109, 270, la connaissent sous le nom de IûeiXô, Ceila, et l’identifient avec un bourg appelé encore de leur temps Kr É X « , Cela, situé sur la route d’Éleuthéropolis (Beil-Djibrin ) à Hébron, à dix-sept milles (vingt-cinq kilomètres ) de la première selon l’historien grec, à huit milles seulement (près de douze kilomètres) selon le tra ducteur latin. Or, à peu près à cette dernière distance, dans la direction de l’ouest, non pas, il est vrai, sur la route d’Hébron, mais au nord-ouest de cette ville, on rencontre une localité qui, par son nom et sa position, répond bien à l’antique cité biblique ; c’est Khirbet Qîlâ. Qu’on écrive)£-<£, Qîlâ, avec les explorateurs anglais, Survey of Western Palestine, Naine lists. Londres, 1881, p. 400, ou "%^, Kîlâ, avec V. Guérin, Judée, t. iii, p. 341, la correspondance onomastique est suffisante. D’un autre côté, cet endroit rentre parfaitement dans l’ensemble du groupe, dont les noms les mieux connus sont : Nésib (Beit Nousîb), Achzib (Ain el-Kezbéh) et Marésa (Khirbet Mer’asch). Voir la carte de la tribu de Juda. Saint Jérôme avait donc raison de corriger Eusèbe, dont l’indication semblerait plutôt se rapporter à Beit Kâhel, village plus rapproché d’Hébron. Cette identification est admise par V. Guérin, Judée, t. iii, p. 341 ; R. von Riess, Bibelvtlas, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 17 ; les auteurs anglais, G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Nantes and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 109 ; le Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. iii, p. 314, et la plupart des auteurs. Quelques-uns cependant la croient inacceptable, parce que Khirbet Qîlâ se trouve dans la montagne de Juda, tandis que Céila est donnée comme une ville <( de la plaine » ou de la Séphéla. Cf. Riehm, Handwôrterbuch des Biblischen Altertums, Leipzig, 1884, t. i, p. 819, art. Kegila. Mais la difficulté est la même pour presque toutes les villes du même groupe, dont plusieurs cependant sont identifiées avec de sérieuses probabilités. D’ailleurs, dans l’ignorance où nous sommes des principes sur lesquels étaient établies les anciennes frontières, pouvons-nous affirmer que la Séphéla n’allait pas au delà de la plaine proprement dite ? Le district occupé par ce troisième groupe, ayant au maximum une altitude de 500 mètres, est à une hauteur moyenne entre la partie basse du pays et « la montagne » ou l’arête principale qui, de Jérusalem à Hébron, va de 800 à près de 1 000 mètres.

Khirbet Qîlâ occupe le sommet d’une haute colline, qui domine l’ouadi el-Biar. « Le plateau supérieur, maintenant livré à la culture sur plusieurs points, était autrefois couvert d’habitations. Un certain nombre d’entre elles sont encore debout ; elles ont été bâties probablement avec des matériaux antiques ; elles ne paraissent point elles-mêmes antérieures à l’époque musulmane, à l’exception d’une seule, qui est souterraine, et dont la voûte en plein cintre, construite en belles pierres de taille, accuse une date plus ancienne. Un mur d’enceinte environnait jadis ce plateau ; il n’en subsiste plus que des arasements. Sur les flancs d’une colline voisine, vers le nord, plusieurs tombeaux antiques pratiqués dans le roc ont appartenu, selon toute vraisemblance, à la nécropole de la petite ville. » V. Guérin, Judée, t. iii, p. 341.

A l’époque de David, Céila était une ville forte, I Reg., xxm, 7 ; la vallée qui l’avoisine était d’une grande fertilité, ce qui explique que les Philistins soient venus « piller ses aires ». I Reg., xxiii, 1. Quand on annonça au héros fugitif qu’elle était attaquée par ces éternels ennemis d’Israël, il commença par consulter le Seigneur ; puis, , après avoir reçu la promesse de la victoire, il rassura ses compagnons effrayés ; enfin, il marcha au secours de la ville, qu’il délivra. Mais, au lieu de la récompense, c’est l’épreuve qui attendait le libérateur. Saiil, apprenant qu’il était « entré, enfermé dans une ville où il y a des portes et des serrures », > 7, crut voir là une occasion favorable pour s’emparer de sa personne, a II ordonna donc à tout le peuple de descendre à Céila pour combattre, assiéger David et ses hommes. » ꝟ. 8. Celui-ci, certain, d’après l’oracle divin consulté, que les habitants de Céila eux-mêmes, dans leur ingratitude, étaient prêts à le trahir et à le livrer, sortit avec ses six cents braves, et se remit à errer dans le désert, et Saiil dissimula ses