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CHACAL


Ps. lxii, 11 ; Jpixtov, « serpent, » Jer., rx, 11 ; xxviii (hébreu, li), 34 ; è-/?voç, « hérisson, » Is., xiir, 22 ; <TTpou6ôç, « autruche, » Is., xxxiv, 13 ; xliii, 20 ; Jer., X, 22 ; xxx (hébreu, xlix), 33 ; 6vo-/ivTccjpo ; , Is., xiii, 22 ; xxxiv, 14, et ueipïîv, Is., xliii, 20 ; Jer., xxvii (hébreu, l), 39, deux noms d’animaux fabuleux. Vulgate : vùlpes, Jud., xv, 4 ; Ps. lxii, 11 ; draco, Is., xiii, 21 ; xxxiv, 13 ; xliii, 20 ; Jer., ix, 11 ; x, 22 ; xlix, 33 ; li, 37 ; Mal., i, 3 ; fauni, Jer., l, 39 ; lamia, Is., xxxiv, 14 ; onocenlaurus, Is., xxxiv, 14 ; sirènes, ls., xiii, 22 ; ulula, Is., xiii, 22. I. Description et histoire du chacal. — 1° Le chacal est ua carnassier du genre chien, tenant le milieu entre le loup et le renard (fig. 161). Il ressemble beaucoup par ses caractères au premier de ces animaux. Les deux espèces s’unissent même souvent ensemble, et bon nombre de naturalistes pensent aujourd’hui que toutes nos races de chiens proviennent du chæa 1 Le chacal

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161. — Chacal.

est plus haut sur jambes que le renard. Sa queue est beaucoup moins fournie. Son pelage gris-jaune, foncé en dessus et blanchâtre en dessous, lui a fait donner le nom de canis aureus, « chien doré. » Aristotc, Hisl. anim., ii, 17, et Pline, H. N., Vin, 52, le mentionnent sous le nom de 9w ; , thos. Les Persans l’appellent schagal, dérivé de Sà'âl, et d’où vient le nom français du chacal. L’animal est d’une voracité extrême ; il se nourrit de petites proies, mais va jusqu'à déterrer les cadavres. Aussi est-on obligé de protéger les lombes contre ses atteintes en les recouvrant d'épines ou de grosses pierres. Il ne paraît pas redouter l’homme, et pourtant ne s’attaque jamais à lui. Il exhale une odeur fort désagréable. Quand on le prend jeune, on peut parvenir à l’apprivoiser. Aujourd’hui encore, on rencontre quelquefois, chez les habitants de l’Egypte ou de la Syrie, des chacals qui ont été capturés tout jeunes et demeurent apprivoisés. Fr. Lenormant, Premières civilisations, Paris, 1874, t. i, p. 349, 350. Mais ce fait ne se produit que par exception. Les chacals chassent par bandes nombreuses, à la différence des renards, qui cherchent leur proie individuellement.

2° Le canis aureus abonde dans toutes les régions de l’ancien monde à partir de la Méditerranée, dans toute l’Afrique et dans l’Asie centrale et méridionale. Tristram, Fauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 31. Il pullulait dans l’ancienne Egypte. Sous le premier empire thébain, l’un des nomes du Fayoum y portait même le nom de « nome du chacal ». La prédilection de cet animal pour les réduits souterrains l’avait fait choisir comme le symbole du dieu Anubis, qui présidait à l’ensevelissement des morts et veillait sur le corps momifié. Anubis, en forme de chacal, servait de couvercle aux boites funéraires qui renfermaient les viscères du mort (fig. 162). Orné d’une lête de chacal, on le voit allonger la momie sur son lit funèbre, et ensuite la recevoir à la porte du tombeau (fig. 144, col. 435). Cf. t. i, fig. 423, col. 1405. Pendant leur séjour en Egypte, les Hébreux furent témoins

du culte idolâtrique rendu au chacal Anubis. À l'époque grécoromaine, les Égyptiens représentaient leurs dieux avec des pieds en forme de lêtes de chacal, pour marquer leur agilité. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1895, t. i, p. 113, 149, 179, 180. — En Palestine, les chacals étaient si nombreux dès les anciens temps, qu’ils ont donné leur nom à plusieurs localités : Salebim ou Salaboni, sa’albim ou sa'âlabin, » demeure des chacals, » Jos., xix, 42 ; Jud., i, 35 ; II Reg., xxui, 32 ; III Reg., iv, 9. et Salim, Sa'âlim, « pays des chacals. » I Reg., ix, 4.

II. Le chacal dans la Bible. — Les écrivains sacrés font des allusions fréquentes au chacal et aux particularités

162. — Chacal sur un coffret funéraire égyptien en bois. Musée du Louvre.

qui le caractérisent. 1° Le chacal habite les lieux déserts. — De là lui vient son nom principal de sû'dl. Gesonius, Thésaurus, p. 1457. Quand ils prédisent la ruine d’une ville ou d’une contrée, les prophètes ajoutent qu’elle deviendra le repaire des chacals. C’est ainsi qu’Isaïe écrit, à propos de Babylone : « Les 'iyyîm se répandront dans ses palais, et les tannim dans ses maisons de délices. » Is., xiii, 22. À son tour, Sion sera « la demeure des tannîm, . les bêtes sauvages s’y rencontreront avec les 'iyyîm ». Is., xxxiv, 13, 14. Au temps du Messie, les tannîm glorifieront le Seigneur d’avoir fertilisé le désert, c’est-à-dire que les païens béniront Dieu de leur avoir envoyé la grâce. Is., xliii, 20. Jérémie annonce de son côté qu’on verra les tannîm faire leur séjour à Jérusalem, Jer., ix, 10 (Vulgate, 11), dans les villes de Juda, Jer., x, 22, à Asor, Jer., xlix, 33, et à Babylone, Jer., li, 37, en compagnie des 'iyyîm, Jer., L, 39. Lui-même se désole en contemplant les Sû'âlîm qui errent sur les ruines de Sion, Lam., v, 18, et « les tannîm qui découvrent leurs mamelles pour allaiter leurs petits » à l’endroit où s'élevait Jérusalem. Lam., iv, 3. Un psalmiste s’adresse au Seigneur en ces termes : « Tu nous refoules dans la retraite des tannîm, tu nous enveloppes de l’ombre de la mort. » Ps. xuv (hébreu), 20. Enfin Malachie, I, 3, parle de l’héritage d'Ésaù, abandonné aux tannôf du désert, probablement aux femelles des chacals. Cf. II Esdr., iv, 3 (hébreu, iii, 35). Il est à remarquer que dans ces textes les sû'âlim, les tannîm et les 'iyyîm sont juxtaposés en vertu du parallélisme synonymique, et nullement pour désigner des êtres différant entre eux. Il se pourrait cependant que les tannîm des Lamentations, iv, 3, désignassent d’autres mammifères. Voir Cachalot, col. 6. — Ces comparaisons prophétiques font allusion aux mœurs des chacals, qui habitent, en effet, les cavernes, les creux des ro-