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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/274

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CHAMOS — CHAMPSNEUFS


les autres l’assimilent à Béelzébub ; d’autres enûn en font une sorte de Mars, dieu de la guerre. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 693. Toutes ces opinions manquent de vraisemblance. On s’accorde assez généralement aujourd’hui à voir dans Chamos une des formes multiples du dieu Baal, la grande divinité chananéenne, à la fois mâle et femelle ( cf. plus haut’Astar-Kamos), qui personnifiait la nature et le soleil. Sur les dieux chananéens en général, voir Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iii, p. 80, 85. Sur le dieu Chamos en particulier, voir Scholz, Gôtzendienst und Zauberwesen, in-8°, Ratisbonne, 1877, p. 176-182.

J. Sauveplane.

1. CHAMP DE BOOZ. À l’est de Bethléhem se trouve sur le chemin qui conduit à la grotte des Bergers une petite plaine fertile à laquelle on a donné ce nom (voir Bethléhem 1, t. i, col. 1695), parce qu’on suppose que c’est le champ, fiuth, ii, 2, qui appartenait à cet ancêtre de David et où alla glaner Ruth. Voir Booz, t. i, col. 1849.

2. CHAMP DES ÉPIS, champ de blé que traversaient Notre -Seigneur et ses Apôtres un jour de sabbat. Matth., xil, 1 ; Marc, ii, 23 ; Luc, vi, 1. Le blé était déjà en épis, et les disciples du Sauveur, ayant faim, cueillirent des épis et en mangèrent le grain, comme le font souvent les Orientaux. Les pharisiens en furent scandalisés, non pas parce que les disciples avaient fait une chose défendue en soi, car elle était autorisée expressément par la loi mosaïque, Deut., xxiii, 25 ; mais parce que, d’après eux, ils avaient par là violé le repos du sabbat. Jésus justifie ses Apôtres en rappelant l’exemple de David, qui avait mangé des pains de proposition parce qu’il avait faim, quoiqu’il ne fût pas prêtre, ce qui ne peut s’excuser que par le besoin dans lequel il se trouvait, I Reg., XXI, 1-6, et il déclare que lui-même, le Fils de l’homme, est le maître du sabbat. Ce champ des épis se trouvait sur le chemin de Capharnaùm à Cana. Il y a encore aujourd’hui sur cette route de vastes champs de blé, mais il est impossible de déterminer exactement à quel endroit se produisit le fait dont le souvenir nous a été conservé par les évangélistes. F. Vigouroux.

3. CHAMP DU FOULON (hébreu : sedêh kôbês ; Septante : àYpô{ toO yvaçico ; , IV Reg., xviii, 17 ; àypô ; toO v.Ma ?éa> ; , ls., vii, 3 ; xxxvi, 2 ; Vulgate : ager fullonis), champ situe près de Jérusalem, et mentionné incidemment dans trois passages de l’Écriture, IV Reg., xviii, 17 ; ls., vii, 3 ; xxxvi, 2, comme donnant son nom à une route (hébreu : mesillâh) qui y conduisait et qui passait près de « l’aqueduc de l’étang supérieur ». C’est sur ce chemin que le prophète Isaïe fut envoyé par Dieu à la rencontre du roi Achaz et qu’il fit entendre la fameuse prédiction de l’Emmanuel, ls., vii, 3 ; c’est là aussi que, sous Ézéchias, s’arrêtèrent les troupes de Sennachérib. IV Reg., xviii, 17 ; ls., xxxvi, 2. Cette route devait longer les murailles de la ville, comme le prouve le colloque du Rabsacès assyrien avec les officiers du roi de Juda. IV Reg., xviii, 20 ; ls., xxxvi, 11. Mais de quel côté se trouvait-elle ? Où était le champ lui-même ? La question est très discutée et dépend de l’emplacement qu’on assigne à la « piscine supérieure ». — Jusqu’ici la plupart des auteurs ont placé les deux scènes bibliques en question à l’ouest de Jérusalem, près de l’aqueduc qui conduisait les eaux du Birket Mamillah à la piscine d’Ezéchias, aujourd’hui Birket Hammam et Bâtrak, « l’étang du Bain du Patriarche, » dans la direction de l’est. « Le chemin du champ du foulon » serait ainsi la route actuelle de Jaffa, près de laquelle, à proximité de certains réservoirs, aurait été l’endroit où les foulons exerçaient leur industrie. Cf. Frz. Delitzsch, Dos Buch Jesaia, Leipzig, 1389, p. 135-136 ; J. Knabenbauer, Comment, in Isaiam prophetam, Paris, 1887, t. i, p. 152. D’autres cependant

préfèrent la partie septentrionale de la ville, et tracent la voie dont nous parlons parallèlement à l’aqueduc qui entrait dans l’intérieur de la cité, non loin de la porte actuelle de Damas. Cf. R. von Riess, Biblische Géographie, Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 76-78 ; Bïbelvtlas, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 23 ; feuille vin. Le « monument du foulon » signalé par Josèphe, Bell, jud., V, iv, 2, au nord-est du troisième mur, a-t-il quelque rapport avec le champ dont nous parlons ? Quelques-uns le croient. Enfin une opinion récente place l’aqueduc d’Ézéchias sur la colline orientale qui est comme le prolongement méridional de la colline du Temple et se trouve resserrée entre la vallée de Tyropœon à l’ouest et celle du Cédron à l’est. Ce canal serait donc le conduit souterrain qui amène les eaux de la Fontaine de la Vierge (Ain Oumm ed-Daradj) à la piscine de Siloé. Cf. Lagrange, Topographie de Jérusalem, dans la Revue biblique, Paris, 1892, p. 33-34. Le « chemin du champ du foulon » aurait ainsi longé le côté est de la ville sainte ; mais rien ne nous dit que le champ lui-même fût près de la piscine supérieure ; rien ne nous révèle non plus dans quelle direction il se trouvait. Cependant, si à la mention du monument indiqué par Josèphe on joint le récit de la mort de saint Jacques, on peut supposer que l’endroit en question n’était pas loin du Temple. Le saint évêque de Jérusalem, en effet, précipité du pinacle du Temple, puis lapidé après sa chute, reçut le dernier coup de la part d’un foulon, qui le frappa à la tête avec l’instrument dont il se servait. Cf. Eusèbe, H. E., ii, 23, t. xx, col. 201. La topographie de l’ancienne Jérusalem est en ce moment l’objet d’études sérieuses ; peut-être les discussions et les fouilles amènerontelles la solution de problèmes aussi difficiles qu’intéressants. Voir Jérusalem, Piscine supérieure, Foulon. On peut lire aussi sur ce sujet Palestine Exploration Fund, Quarterly

Statement, 1891, p. 189-190, 254-256.

A. Legendre.

4. CHAMP DU SANG, traduction, Matth : , xxvii, 8 ; Act., ii, 19, du nom syro-chaldaïque d’IIæelduma, donné au champ qui fut acheté avec les trente deniers pour lesquels Judas avait trahi son maître. Voir Hacéldama.

    1. CHAMPON Régis##

CHAMPON Régis, jésuite français, né à Saint-Étienne - de - Saint - Geoirs (Isère) le 16 juillet 1821, mort à Marseille le 8 décembre 1883. Il entra chez les Jésuites le 13 octobre 1841, enseigna la philosophie, l’hébreu, l’Écriture Sainte et la théologie au grand séminaire d’Aire ( Landes), l’Écriture Sainte et l’hébreu au scolasticat de Lyon, passa quelques années en Syrie, où il professa à Ghazir les humanités, le droit canon, l’histoire ecclésiastique et l’Écriture Sainte, revint en France et continua ses cours d’hébreu et d’Écriture Sainte aux scolasticats de Lyon, d’Aix et de Vais. On a de lui : 1° Épopée christologique des psaumes : exégèse isagogique des psaumes. I. Études préparatoires à l’intelligence des psaumes. II. Les psaumes d’après les poètes français de toutes les époques, 2 in-8°, Paris, 1876. — 2° Essai sur la littérature biblique, in-8°, Paris, 1876. (Ce volume est anonyme.) C. Som.mervogel.

    1. CHAMPSNEUFS##

CHAMPSNEUFS (Pierre des), jésuite français, né à Nantes le 20 mai 1602, mort à Paris le 20 mai 1675. Il entra chez les Jésuites le 8 octobre 1621, professa la rhétorique et la philosophie et fut préfet des études inférieures au collège de Paris. Son véritable nom serait Bariau ou Bourriot. Il a laissé : 1° Maximes évamjéliques recueillies des livres canoniques du Nouveau Testament, Paris, 1647, 1652 ; Vannes, 1691. Les éditions de Paris sont anonymes. L’ouvrage reparut avec le nom de l’auteur sous le titre : Pratique de la véritable dévotion conforme aux maximes évangéliques recueillies de tout le Nouveau Testament, in-8°, Paris, 1652.— 2° Psahni Davidici et sacra Cantica quai Br. Rom. occurrunt.