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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/432

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COLÈRE — COLLIER

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    1. COLÈRE##

COLÈRE (hébreu : ’af, de ânaf, « respirer par le nez, » parce que la colère se manifeste par une respiration précipitée ; Septante : ôpf r) ; Vulgate : ira, iracundia). 1° Cette passion considérée comme un mouvement désordonné de l’âme est condamnée en plusieurs endroits de la Sainte Écriture. Ps. xxxvi, 8 ; Eccle., vii, 10 ; Matth., v, 22 ; Rom., xii, 19 ; Ephes., iv, 31 ; Jac, i, 19. Il ne dépend pas de l’homme de ne pas éprouver des mouvements de colère, mais le sage doit les dominer et les réprimer. Prov., xii, 16. Il faut éviter non seulement la colère, mais les hommes portés à la colère. Prov., xxii, 24, 25. Les effets de la colère sont comparés à ceux d’un feu dévorant, Prov., xxvi, 21, ou au poids insupportable d’une lourde pierre. Prov., xxvii, 3. Les plus fréquents de ces effets sont les querelles engendrées par la colère. Prov., xxvii, 3, 4 ; xxix, 22 ; xxx, 33. Elle abrège la vie, Eccli., xxx, 26 ; elle est comptée parmi les œuvres de la chair. Gal., v, 20. Pour être un vrai chrétien, Col., iii, 8, à plus forte raison pour être un digne évêque, il faut y avoir renoncé, Tit., i, 7 ; car elle est opposée à la justification. Jac, i, 19, 20. D’ailleurs elle est la source de toute sorte d’autres péchés. Prov., xv, 18 ; xxix, 22. Elle est si pernicieuse, qu’elle mérite d’être appelée folie. Prov., xiv, 17 ; Eccle., vii, 10.

2° La colère est considérée quelquefois comme une simple impatience de l’impie sous le coup des châtiments divins, et elle est condamnée encore ici comme une folie, car personne n’a le droit de se révolter ainsi contre Dieu. C’est dans ce sens que la colère tue l’irascible en le mettant en état de mort spirituelle devant Dieu. Job, v, 2. Selon une interprétation du Psaume IV, 5, il est permis à l’homme, dans certaines limites de respect et de soumission à l’égard de Dieu, de se fâcher à cause des peines qui lui arrivent.

3° La Sainte Écriture attribue souvent à Dieu des mouvements de colère, qui ne peuvent signifier que des œuvres de justice à l’égard des créatures. Par ses châtiments, en effet, Dieu réprime la malice des impies et venge la vertu outragée. Exod., xv, 7 ; Num., xvi, 46 ; III Reg., xi, 9 ; II Par., xix, 2 ; xxv, 15 ; xxxiv, 25 ; II Esdr., ix, 26, 27 ; Job, xlii, 7 ; Ps. ii, 12 ; Rom., i, 18 ; ii, 5-6. D’autres fois de simples épreuves envoyées aux justes sont représentées comme des effets de la colère de Dieu, bien qu’en réalité elles ne soient que des manifestations de sa bonté. Ainsi les épreuves que Job attribuait à la colère divine lui étaient envoyées pour éprouver et manifester sa vertu. Job, xiv, 13 ; xix, 11, etc. David repentant demandait à Dieu de ne plus exercer contre lui sa colère, dont il avait encouru les rigueurs à cause de ses péchés passés. Ps. vi, 2. Les signes de la colère divine sont empruntés aux manifestations de la colère humaine. Ils sont même plus effrayants encore. Il est dit, par exemple, de Dieu irrité, que la fumée s’échappe de ses narines, qu’un feu dévorant sort de sa bouche, II Reg., xxii, 8, 9 ; Ps. xvii, 9, qu’il foule aux pieds l’objet de ss colère, Is., lxiii, 3, 6. La colère de Dieu est comparée à une baliste qui envoie des projectiles meurtriers au milieu des ennemis. Sap., v, 23. Elle est aussi comparée à un vin que doivent boire ceux contre lesquels Dieu est irrité. Cette expression « le vin de la colère de Dieu » est répétée plusieurs fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Ps. lxxiv, 9 ; Is., li, 17 ; lxiii, 6 ; Jer., xxv, 15 ; Ezech., xxiii, 32-34 ; Apoc, xiv, 8, 10 ; xvi, 19. De là est venue la métaphore du « pressoir du vin de la colère de Dieu ». Apoc, xix, 15. La colère divine, à cause de l’étendue de ses effets, est encore comparée à un immense lac. Apoc, xiv, 19. Elle s’exercera surtout au jugement dernier, qui est appelé le « jour de la colère ». Rom., ii, 5. C’est dans ce sens qu’elle est appelée, sans autre détermination, « la colère à venir. » Matth., iii, 7 ; Luc, iii, 7. La colère de l’Agneau, dont il est question Apoc, vi, 16, signifie le jugement exercé par Jésus-Christ, l’agneau de Dieu, à la lin des temps. P. Renard.


    1. COLERIGDE Henri Jacques##

COLERIGDE Henri Jacques, jésuite anglais, né à Londres le 20 septembre 1822, mort à Roehampton le 14 avril 1893. Entré dans la Compagnie le 7 septembre 1857, étant déjà prêtre, il enseigna l’Écriture Sainte à St. Bruno’s, et dirigea la revue The Month, de 1866 à 1880. Il publia, en 1869, un ouvrage ascétique : Vila vitx nostrae meditantibus proposita, dont il donna un commentaire en anglais, en 22 volumes, de 1874 à 1892, sous ce titre : The Life of our life. Les quatre premiers forment Introductory volumes ; les 5e -7e, The holy Infancy ; les 8 « -18 « , The public Life ; les 19° -22 « , The first Days of holy Week. Cet ouvrage estimé a été traduit en français par le P. Petit, S. J., et par l’abbé Mazoyer ; cette traduction vient d’être achevée. On a donné en allemand : Die Menschwerdung des Sohnes Gottes, oder Erwâgungen ûber die Geheimnisse der neuen Monate von der Geburt unseres Herrn, in-8°, Ratisbonne, 1888. — Le P. Coleridge a encore publié : The Theology of the Parables, Londres, 1871 ; Chapters on, the Payables, in-8°, Londres, 1889 ; — dans The Month : Structure of St. Matthew’s Gospel, t. xxm ; Studies of St. Paul, t. xxxvi ; — dans The Messenger of the Sacred Heart, qu’il dirigea plusieurs années : St. Paul studied in his Epistles, en 1881-1882 ; St. Paul and the Corinthians, en 1883. C. Sommervogel.

    1. COLIAS##

COLIAS (hébreu : Qôlàyâh, « voix de Yâh, » abréviation de Jéhovah), père du faux prophète Achab, à l’époque de la captivité. Jer., xxix, 21. Au chapitre xxxvi des Septante, qui correspond au xxix de l’hébreu, ce nom est omis.

    1. COLLIER##

COLLIER (hébreu : râbîd, Gen., XLi, 41 ; Ezech., xvi, 11 ; ’ânaq, Jud., viii, 26 ; Cant., rx, 9 ; Prov., i, 9 ; Uarûzîm, Cant., i, 10 [Vulgate, 9] ; chaldéen : hamenîkà’, Dan., v, 7, 16 ; Septante ixXoiô ; , Gen., xii, 42 ; Eccli., vi, 25, 30 ; nàflE|ia, Ezech., xvi, 11 ; icEpîfle|ia, Jud., viii, 26 ; ynjvi’ffxoc, Jud., viii, 26 ; ôp[u’<ry.o ; , Cant., i, 10 [Vulgate, 9] ; vu, 1 [hébreu, 2] ; Vulgate : torques, Gen., xli, 42 ; Prov., [, 9 ; Ezech., xvi, 11 ; Dan., v, 7, 16, 29 ; monile, Cant., i, 9 [hébreu, 10]). Cercle de métal, chaîne ou cordon de pierres et d’ornements de métal ou de verre, placé autour du cou. Le collier était tantôt un signe d’autorité, Gen., xli. 42, tantôt un simple ornement. Il est impossible de distinguer les formes du collier d’après les mots hébreux qui servent à le désigner. Dans les Septante, le mot xâSefia, qui traduit le mot râbîd, dans fczéchiel, xvi, 11, sert à rendre le mot netifôp, « pendants, » dans Isaïe, iii, 19. Dans les Juges, viii, 26, ce mot est traduit parij.T|vt(rxo ; . Le même mot hébreu est traduit dans la Vulgate par torques, Jud., viii, 26 ; Is., iii, 19, comme les mots râbîd, Gen., xli, 42 ; Ezech., xvi, 11 ; et’ânaq, Prov., i, 9. Dans la Vulgate, le mot monile traduit le mot /ia<"ûztni, Cant., i, 9 (hébreu, 10) ; dans d’autres endroits, il est employé au pluriel pour désigner les bijoux en général, en hébreu keli, Cant., vii, 1 (hébreu, 2) ; Jer., [v, 30, ou la parure, ’âdi. Voir Bijou. Dans le Cantique des cantiques, iv, 9, la Vulgate a traduit le mot’ânaq par crinis. Voir Cheveu.

1° Colliers des Hébreux. — La Bible fait allusion aux colliers portés par les hommes dans des comparaisons. Prov., i, 9. Il y est parlé expressément des colliers de femmes, Ezech., xvi, ll ; Cant., i, 10 (Vulgate, 9) ; iv, 9 ; vu, 2 (Vulgate, ! ), et des pendants des colliers. Is., iii, 19. Mais l’Écriture ne nous donne de détails ni sur la forme de ces colliers, ni sur la matière dont ils étaient faits. Nous pouvons cependant nous faire une idée des colliers portés par les femmes juives, comme des autres bijoux, en étudiantceux des peuples avec lesquels les Israélites furent en contact, c’est-à-dire des Égyptiens, des Assyriens, des Babyloniens, dont nous parlerons plus loin, des Perses et des Phéniciens. Ce dernier peuple colportait ses bijoux sur toutes les côtes de la Méditerranée. On

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