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CONCORDANCES DE LA BIBLE


les parties qui présentent un sens complet. Les formes verbales sont classées d’après les temps et les personnes ; ainsi abbrevio est subdivisé en abbrevians, abbreviatus, etc. Les noms sont rangés selon les cas ; les particules les plus usuelles sont omises. Des abréviations et des sigles ou signes conventionnels évitent les répétitions et gagnent de la place.

La plus récente édition complète des Concordances latines est celle de F. P. Dutripon : Concordantiæ Bibliorum sacrorum Vulgatæ editionis… notis historicis, geographicis, chronicis locuplelatæ, in-4°, Paris, 1838. Elle comprend vingt mille versets de plus que les autres et distingue avec soin les différents noms propres, ce qu’on ne faisait pas dans les éditions antérieures ; elle a été imprimée pour la septième fois en 1880. Une revision en a été publiée par G. Tonini, à Prato, en 1861. Signalons enfin le Concordantiarum S. Scripturæ manuale des trois jésuites, H. de Raze, Ed. de Lachaud et J. B. Flandrin, in-8°, Lyon, 1852 ; 13e édition, Paris, 1895 ; il omet un grand nombre de passages bibliques, se bornant à faire un choix, et il ne suit pas dans ses citations l’ordre des livres bibliques, comme la plupart des Concordances, mais l’ordre grammatical des cas pour les mots déclinables, et des temps pour les verbes ; M. Bechis, Totius Sacrée Scripturse Concordantiæ juxta Vulgatse editionis exemplar prœter alphabeticum ordinem in grammaticalem redaclx, 2 in-4°, Turin, 1887 ; C. Legrand, Concordantiœ librorum N. T. D. N. J. C., juxta Vulgatam editionem, in-8°, Bruges, 1889 ; V. Coornært, Concordantiœ librorum Veleris et Novi Teslamenti juxta Vulgatam editionem ad usum Prœdicatorum (choix de textes), in-8°. Paris et Bruges, 1892. — Il n’existe malheureusement encore aucune Concordance latine indiquant quel est le mot hébreu ou grec du texte original que traduit le terme latin.

n. concordances hébraïques. — L’utilité des Concordances latines engagea des savants à entreprendre le même travail sur les textes originaux de la Bible. La première Concordance hébraïque eut pour auteur un juif de Provence, R. Isaac Mardochée Nathan, fils de Kalohymos. Dans la préface, il a fait connaître les raisons pour lesquelles il composa cet ouvrage. Les chrétiens au milieu desquels il vivait soulevaient sans cesse contre le judaïsme des objections qu’il ne pouvait résoudre. Il cherchait les moyens de leur répondre, lorsqu’une Concordance latine tomba entre ses mains ; elle lui servit, dit-il, à triompher des attaques de ses adversaires. L’avantage qu’il en avait retiré lui fit prendre la résolution de préparer une pareille Concordance du texte hébraïque. Il la commença en 1438, et, avec l’aide de nombreux collaborateurs, il la termina en 1448. Il adopta la division des chapitres de la Vulgate ; mais il ajouta l’indication des versets massorétiques, qu’il avait comptés et dont il avait noté dans une table générale le nombre en chaque chapitre. Son œuvre fut imprimée pour la première fois à Venise, en 1523, par Daniel Bomberg, sous le titre de Mê’ir netib, a. La lumière de la voie, » c’est- à-dire Concordance. Le mot Concordantia est transcrit dans le titre en caractères rabbiniques. Isaac suit l’ordre des racines hébraïques, disposées alphabétiquement. Elles sont accompagnées d’une explication écrite en caractères hébreux. Si une racine a plusieurs significations, elles sont distinguées par les lettres N, 3, etc. Tous les dérivés sont cités sans autre ordre que celui des livres do l’Ancien Testament, et suivis des références qui indiquent le chapitre et le verset d’où ils sont tirés.

Ainsi 3’3N se lit k4 : r^™, c’est-à-dire Exode, ix, 31.

Isaac avait laissé de côté les noms propres, les particules et les mots chaldéens. De nouvelles éditions furent publiées à Venise, en 1564, et à Baie, en 1581. Reuchlin en avait fait une traduction latine fort défectueuse, qui fut imprimée à Bâle, en 1566, sous ce litre : Concordantia rum hebraicarum capita quse sunt de vocum expositionibus a R. Mardochœo Nathan conscripta. La bibliothèque Bodléienne d’Oxford en possède une autre traduction latine manuscrite par Nicolas Fuller.

Un religieux franciscain, Marius de Calasio, prépara une seconde Concordance hébraïque. Voir t. ii, col. 54-55. Le ministre général de l’ordre, Bénigne de Gênes, chargea le P. Michel-Ange de Saint-Romule de l’éditer. Elle parut à Rome, en 1621 et 1622, en 4 vol. in-f°, et elle est intitulée Concordantiæ Sacrorum Bibliorum hebraicorum, in quibus chaldaicæ etiam librorum Esdræ et Danielis suo loco inseruntur. Le plan est le même que celui de Nathan, mais il est complété. Les explications hébraïques des racines sont reproduites, traduites en latin et parfois augmentées. Les mots des langues apparentées à l’hébreu sont cités et expliqués. Une version latine, ordinairement empruntée à Santés Pagnin, accompagne tous les passages bibliques. En marge, on lit les variantes de la Vulgate et des Septante. Une liste des noms propres a été dressée à la fin du quatrième volume. Des rééditions ont été faites à Cologne, en 1646, et à Rome, en 1657. Celle qui parut à Londres, 1747-1749, sous la direction de Guillaume Romaine, contient les particules hébraïques et remplace la version latine des Septante par le texte grec de l’édition de Grabe.

Jean Buxtorf le père conçut le dessein de disposer dans un ordre nouveau les Concordances hébraïques. La mort l’empêcha d’achever son œuvre, qui fut continuée par son fils et parut à Bàle, en 1632, sous ce titre : Concordantiœ Bibliorum hebraicæ, nova et arlificiosa methodo dispositœ. Voir t. i, col. 1981. Le fond de l’ouvrage est emprunté à Isaac Nathan. Il est enrichi de quelques mots nouveaux et de plusieurs centaines de passages qui avaient été précédemment omis. Les interprétations des racines hébraïques sont reproduites, puis accompagnées d’une traduction latine faite par Buxtorf l’ancien. Mais la principale amélioration consiste dans la disposition des dérivés. Au lieu d’être cités pêle-mêle suivant l’ordre des livres de la Bible, ils sont distingués et classés : les verbes précèdent les substantifs et sont rangés d’après les conjugaisons, les temps, les modes, le nombre, la personne et le genre ; les diverses formes des noms sont réunies et séparées les unes des autres par une croix. Un supplément important contient la Concordance de tous les mots chaldaïques de l’Ancien Testament. Les particules, qui manquaient en partie, ont été ajoutées dans la nouvelle édition de B. Bær : J. Buxtorf, Concordantiœ Bibliorum hebraicæ et chaldaicæ, in- 4°, Stettin, 1847. Elles avaient déjà été réunies et groupées suivant leurs diverses significations par Christian Nolde : Concordantiœ particularum ebrœo-chaldaicarum, in-4°, Copenhague, 1675 et 1679. Une meilleure édition a paru à Iéna, en 1734. Elle a été préparée par Jean Godefroy Tympe, et publiée par son frère, Simon Benoît Tympe. Elle contenait à part la concordance des pronoms hébreux et chaldaïques. Les noms propres ont été recueillis par Hiller, Onomasticon sacrum, in-4°, Tubingue, 1706, et par Simonis, Onomasticon Veteris Testamenti, in-f°, Halle, 1745. Un abrégé de la Concordance de Buxtorf fut publié à Wittemberg, en 1653 : Manuale Concordantiarum hebrœobiblicarum, in-4 s. Un autre, rédigé par Christian Rave, est intitulé : Fons Sion sive Concordantiarum hebraicarum et chaldaicarum J. Buxtorfii epitome ad instar lexici, in-8°, Berlin et Francfort, 1677. John Taylor publia en Angleterre : Jiebrew Concordance adapled to the English Bible, disposed after the manner of Buxtorf, 2 in-f », Londres, 1754-1757.

La Concordance hébraïque de Jules Furst : psS -, sin unpn, « Trésor de la langue sainte, » ou Librorum sacrorum Veteris Testamenti Concordantiæ hebraicæ atque chaldaicæ, Leipzig, in-f°, 1837-1840, est supérieure aux précédentes. Elle corrige celle de Buxtorf en six cents endroits et la complète par l’addition de plusieurs milliers