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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/595

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CRUCHE — CUIRASSE


les mettent en fuite. Jud., vii, 16, 20. Niebuhr, Beschreibung von Arabien, Copenhague, 1772, p. 304, raconte encore qu’en plein xviii" siècle un chef de tribu arabe employa avec succès le stratagème de Gédéon. Cf. Rosenmûller, Dos alte and neue Morgenland, Leipzig, 1818, t. iii, p. 35.

3° Une cruche servait à la veuve de Sarepta pour y conserver sa farine. III Reg., xvil, 12, 14, 16.

4° L’Ecclésiaste, xil, 6, dans sa description allégorique de la vieillesse, compare le corps frappé par la mort à « la cruche qui se brise à la fontaine », et qui ne peut plus puiser ni garder l’eau. Cette comparaison a passé en français dans un vieux proverbe qu’on trouve déjà au xm 8 siècle : « Tant va le pot au puis, que il quasse, » et qui a cours aujourd’hui sous la forme plus moderne : « Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse. »

Dans trois passages, III Reg., vii, 50 ; IV Reg., xii, 13 (hébreu, 14) ; Jer., lii, 19, les versions traduisent par « cruches » le mot sippôt, qui est le nom de « bassins »

employés au service du Temple.

H. Lesêtre.

CRUCIFIEMENT. Voir Croix et Passion.

    1. CRUCIGER##

CRUCIGER, CREUTZIGER Gaspard, théologien luthérien, né à Leipzig le 1 er janvier 1504, mort à Wittenberg le 16 novembre 1548. Il fut recteur à Magdebourg et professeur de théologie àWittenberg. Il s’attacha aux doctrines de Mélanchton, qui le fit nommer directeur de l’école de SaintJean, à Magdebourg. Après plusieurs années passées dans cette ville, il revint à Wiltenberg et aida Luther dans sa traduction de la Bible. Parmi ses ouvrages nous devons citer : Enarratio in Evangelium Johannis, in-8°, Wittenberg, 1540 ; Commentarius in primant Epistolam ad Timotheum, in-8°, Strasbourg, 1542 ; Commentarius in Epistolam Pauli ad Romanos, in-8°, Wittenberg, 1547. — Voir J. fi. Bossek, Dissertatio de C. Crucigero, in-4°, Leipzig, 1739 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs séparés de l’Église romaine au xvi’siècle, t. i, p. 100 ; Walch, Bibliotheca theologica,

1. iv, p. 646, 680, 718.

B. Heurtebize.

CRUZ (Louis da), jésuite portugais, né à Lisbonne en 1543, mort à Coïmbre le 18 juillet 1604. Il entra chez les Jésuites le 2 décembre 1558, enseigna quatorze ans la rhétorique ; très versé dans la connaissance du grec et de l’hébreu, il professa l’Écriture Sainte ; il fut aussi appliqué à la prédication. On a de lui : Interpretatio poetica latine in centum quinquaginta psalmos, libri quinque, in-12, Ingolstadt, 1597 ; Madrid, 1600 ; Naples, 1601 ; Milan, 1684 ; Venise, 1604 ; Lyon, 1608 ; Cologne, 1612.

C. SOMMERVOGEL.

    1. CRYPTOFERRATENSIS##

CRYPTOFERRATENSIS (CODEX), manuscrit des Épitres de saint Paul, dont il ne reste qu’un feuillet. Il appartient à la bibliothèque de l’abbaye de Grotta-Ferrata, dans les monts Albains, près de Rome, où il est coté Zël. C’est un palimpseste ; l’écriture seconde est grecque, minuscule, et donne un passage de VIliade ; l’écriture première est du VIIe siècle, onciale, sans accents ni esprits. Ce fragment, II Cor., xi, 9-19, désigné parla lettre R dans l’appareil critique des Épitres de saint Paul, a été publié par le P. Cozza, dans ses Sacrorum Bibliorum vetustissima fragmenta, Rome, 1867, p. 332-335. C. R. Gregory, Prolegomena, p. 435. A. Rocchi, Codices Cryptenses, Tusculum, 1882, au manuscrit Z6 1, décrit un manuscrit latin du XVe siècle, qui n’a rien de commun avec le feuillet palimpseste qui nous occupe et que nous avons cherché en vain au catalogue. A-t-il disparu de l’abbaye ? P. Batiffol.

CUIR. Voir Peau et Corroyecr.

    1. CUIRASSE##

CUIRASSE (hébreu : Siryôn, I Sam. [Reg.], xvii, 5, 38 ; Siryân, I [III] Reg., xxii, 34 ; II Par., xviii, 33 ;

siryôn, Jer., xlvi, 4 ; li, 3 ; Septante : 6wp « £ ; Vulgate : lorica, thorax), armure destinée à protéger le corps ou tout au moins le buste contre les coups de l’ennemi.

I. Les cuirasses chez les Juifs. — La cuirasse n’apparaît dans l’armement des Israélites qu’au temps des rois. Saùl portait une cuirasse dont il voulut revêtir David au moment où celui-ci allait combattre Goliath. I Reg. (I Sam.), xvii, 38. Josaphat périt frappé par une flèche au défaut de la cuirasse. II Par., xviii, 33. La Vulgate traduit : inter cervicem et scapulas. Les soldats d’Ozias en étaient revêtus. II Par., xxvi, 14. Elle est encore nommée parmi les armes défensives des compagnons de Néhémie. II Esdr. (Nehem.), iv, "16 (hébreu, 10). Judas Machabée portait également une cuirasse. I Mach., iii, 3. (Dans Job, xli, 17 (hébreu, 18), siryâh paraît signifier plutôt « harpon » que « cuirasse ».) — Aucune description ni aucun détail ne nous est donné par la Sainte Écriture sur les cuirasses en usage chez les Juifs, mais il est évident qu’elles devaient être les mêmes que celles dont se servaient les peuples voisins.

H. Les cuirasses des Philistins. — Le géant Goliath portait une cuirasse faite d’ccailles et pesant cinq mille sicles d’airain. I Reg. (I Sam.), xvii, 5. Les Septante en font une cotte de mailles, mais la Vulgate a traduit avec raison le texte hébreu par lorica squamata. La cuirasse de Goliath devait, en effet, ressembler à celles des Égyptiens et des Assyriens. La version d’Àquila traduit par le terme grec technique- <po).18wTiv. Voir Cotte de mailles.

III. Cuirasses égyptiennes. — La Sainte Écriture ne

419. _ Cuirasse égyptienne provenant da tombeau de ïtamsès III.

Biban et Molouk.

D’après Champollton, Monuments de l’Egypte, t. iii, pi. 262.’parle pas de cuirasses en décrivant l’armement des Egyptiens, mais elle fait allusion à la cotte d’armes de liii, en indiquant la forme des vêtements du grand prêtre. L’éphod devait avoir à l’endroit du cou une ouverture semblable à celle de la (aherâ’, c’est-à-dire de la cotte d’armes faite de lin telle que la portaient les soldats égyptiens. Exod., xxviii, 32 ; xxxix, 23 (Vulgate, 21 ; Septante, xxxvi, 23). Dans ces deux passages, ni la Vulgate ni les Septante ne