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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/601

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CUISINIER — CUISSARD


les pays, l’office de cuisinier. Elles devaient ordinairement moudre le blé à la main, faire cuire le pain et les légumes, préparer le beurre, le fromage et les viandes, comme Sara et Rébecca. Gen., xviii, 6 ; xxvii, 4 ; I Sam. (I Reg.), vin, 13 ; II Sam. (II Reg.), xiii, 8. Les hommes remplissaient cependant aussi l’office de cuisinier, comme Jacob, Gen., xxv, 29 ; cf. Ezech., xlvi, 21 ; c’était même à eux qu’était réservé généralement le soin d’égorger les animaux de boucherie, de les faire cuire, bouillir ou rôtir, comme c’est encore l’usage chez les Bédouins et les fellahs. Gen., xviii, 7 ; I Sam. (I Reg.), ii, 14-16 ; ix, 23. Le seul cuisinier qui soit nommé sous ce titre formel dans l’Écriture est celui de Samuel. I Sam. (I Reg.), ix, 23-24. Le prophète lui donne l’ordre de servir au jeune Saùl, le futur roi d’Israël, l’épaule qu’il lui avait fait réserver. — Nous voyons par cet exemple qu’il n’y avait de cuisiniers proprement dits, c’est-à-dire des hommes faisant profession spéciale de ce métier, que dans les maisons les plus riches. Il dut y en avoir spécialement à la cour des rois. Le même Samuel avait annoncé aux Israélites que, s’ils plaçaient un roi à leur tête, il leur prendrait leurs fils pour son armée et leurs filles pour son service, en particulier comme cuisinières, tabbahôt (nayeipissat ; focariœ) I Sam. (I Reg.), viii, 13. Cette prédiction s’accomplit certainement. Les filles mêmes des rois, comme Thamar, la sœur d’Absalom, s’occupaient de cuisine, II Sam. (II Reg.), xiii, 8-9 ; mais il devait y avoir beaucoup de cuisiniers spéciaux et de cuisinières à la cour, surtout sous des rois tels que Salomon. III Reg., iv, 22-23 (hébreu, v, 2-3). — Les monuments égyptiens représentent fréquemment des scènec culinaires. Les cuisines royales de Ramsès III sont figurées sur son tombeau à Thèbes (fig. 427). Au bas, à droite, le troisième personnage vient de saigner un bœuf, dont le sang coule dans un vase. Un serviteur emporte

mortier des ingrédients qui doivent servir à épicer les mets. Au-dessus, un petit aide de cuisine paraît porter de la vaisselle. Divers ustensiles sont suspendus çà et là ; quelques-uns sont supportés par une corde attachée au sol et qui s’enroule en haut dans des anneaux. — Sur un autre tombeau plus ancien, près des Pyramides de Ghizéh (fig. 428), on voit préparer des oies de deux manières ; elles sont bouillies dans le registre supérieur et rôties dans le registre inférieur. — Un bas-relief assyrien (fig. 429) nous montre aussi la cuisine royale. On y remarque divers serviteurs occupés à préparer les mets et à les faire cuire. Dans toutes ces scènes figurent exclusivement des hommes. Voir Cuisine.

2° Le mot hébreu tabbâl}, venant de la racine iâbaï}, « égorger, » ne signifie pas seulement « cuisinier », mais aussi ci satellite, garde du corps » du roi, Josèphe, Ant. jud., X, x, 3, chargé à l’occasion de l’exécution des sentences capitales. Voir Bourreau, t. i, col. 1895. Sans faire ces distinctions dans le sens de tabbàh, les traducteurs grecs ont rendu par ap^ipaYeipoc, <c chef des cuisiniers, » divers passages de l’Écriture où il est question du chef des satellites ou de la garde du corps du roi d’Egypte (Putiphar, Gen., xxxvii, 30 ; xxxix, 1 ; xli, 10-12), ou bien du roi de Babylone (Nabuzardan, IV Reg., xxv, 8, 11, 18, 20 ; Jer., xlvi [hébreu et Vulgate, xxxix], 9-10 ; xlvii [hébreu et Vulgate, xl], 1, 2, 5 ; Arioch, Dan., ii, 14). Saint Jérôme a traduit partout exactement dans ces passages « chef des satellites » ou « de la milice royale », et il croit, Quxst. heb., t. xxiii, col. 995 (cf. S. Augustin, Qusest. cxxvii in Gen., xxxvii, 30, t. xxxiv, col. 582), que les traducteurs grecs ont entendu la même chose par àp-^inàyeipo ;  ; mais il est plus vraisemblable qu’ils ont voulu désigner par là l’officier qui était chargé de la table royale.’Ap^iptâYeipoc, ëçopoç tti ? (iaiTiXixTJc TpcméÇr) !  ; , lisons-nous dans Pha 130. — Cavalier assyrien recouvert d’une cuirasse et de cuissards. D’après Place, ïïinive et l’Assyrie, pi. 50.

ce sang dans un autre vase, pendant qu’un troisième personnage, à l’extrémité, à droite, découpe un autre bœuf déjà tué. Les morceaux, tels que la tête, une cuisse, etc., sont placés au-dessus. À côté, la viande bout dans un chaudron ; un cuisinier, debout, la retourne ; un second, accroupi, attise le feu. Au milieu de la scène, un serviteur porte un vase plein ; derrière lui, un autre est occupé à trancher avec un couteau un morceau de viande sur une table en grande partie détruite. Enfin, à l’extrémité, un dernier personnage, armé d’un pilon, broie dans un

vorinus, Magnum Dictionariurn, in-f°, Rome, 1523, ꝟ. 83 b. F. Vigouroux.

    1. CUISSARD##

CUISSARD (hébreu : mv ; el}âh ; Septante : xv^uiSe ;  ; Vulgate : ocrese), armure destinée à protéger les cuisses et les jambes des soldats. — Dans la description de l’armement du Philistin Goliath, il est dit que ses jambes étaient couvertes d’une armure d’airain. I Reg. (I Sam.), xvii, 6. Le mot hébreu misehâh signifie un objet qui protège ; les Septante l’ont traduit par xv^jaiSeî, et la Vulgate