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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/610

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CYPRE


par des peuples de race japhétique, puis par des Phéniciens ; la population y était donc très mélangée. Voir CÉTUiiti 1°, t. 466-470. Elle était divisée en un grand nombre de petites principautés indépendantes. Strabon, XIV, VI, 6. Les principales étaient celles de Salamine, de Citium, d’Idalium, d'Âmathonte, de Curium, de Paphos, ] de Marium, de Soli et Lapethus. Sur l’histoire de ces rois et leurs monnaies, voir E. Babelon, Catalogue des mons naies grecques de la Bibliothèque Nationale, Les Perses | Achéménides, p. cxiv-cliv, 83-115, pi. xvi à xxi. — Lors de l’expédition du roi de Perse Cambyse en Egypte, Cypre j fut conquise par lui. Hérodote, iii, 19. Sous Darius, elle i fut comprise avec la Phénicie et la Palestine dans la cinquième satrapie. Hérodote, iii, 91. Au moment de la révolte de l’Ionie, l'île entière secoua le joug des Perses, à l’exception d’Amathonte ; mais les Cypriotes fuient défaits et de nouveau soumis. Hérodote, v, 101-116 ; vii, 90. À la suite de la victoire de Salamine, les Grecs s’emparèrent d’une grande partie de Cypre, Thucydide, i, 94 ; la mort

royaume entre Plolémée VI Philométor et Ptolémée VIII Évergète II Physcon, Cypre fut attribuée au premier ; mais Physcon voulut s’en emparer et demanda aide aux Romains. Ceux-ci envoyèrent une ambassade, mais pas de troupes. Physcon, qui avait débarqué en Cypre, fut défait et dut se contenter de la Cyrénaïque. Polybe, XXXI, xviii, xxv-xxvii ; XXXII, i ; XXXIII, v. Pendant ces discussions, Démétrius I er Soter, roi de Syrie, avait essayé, mais sans succès, de s’emparer de l'île. Polybe, XXXIII, ni, 2. En 117, à l’avènement de Ptolémée X Lathyrus, son jeune frère, Ptolémée XI Alexandre, fut envoyé en Cypre. Quand, en 107, les intrigues de Cléopàtre eurent fait monter Alexandre sur le trône d’Egypte, Lathyrus fut nommé gouverneur de Cypre. Journal of Hellenic Sludies, 1891, p. 195, n" 52. L'île forma un royaume indépendant de 107 à 89 avant J.-C. Alexandre essaya de reprendre l'île sur son frère, mais il fut défait dans une bataille navale où il périt. Strabon, XIV, VI, 6 ; Justin, xxxix, 4 ; Eusèbe, Chronic. Ârm., p. 116. Sous Ptolé Su ?

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445. — L’ile de Cypre. D’après la carte de Peutingcr.

de Cimon empêcha le succès d’une seconde expédition. Thucydide, i, 112. La plus belle période de l’histoire de ce pays est celle pendant laquelle régna Evagoras, roi de Salamine, qui fut un ardent propagateur de la civilisation grecque. En 410, ce roi se rendit indépendant. Corpus inscript. attcarum, t. i, n° 64. Il fut l’allié des Athéniens ; mais, abandonné par eux après le traité d’Antalcidas, il redevint vassal du roi du Perse. Diodore de Sicile, xiv, 98 ; xv, 9 ; Isocrate, Evagoras, 63 ; Ctésias, édit. Didot, p. 58 et 77. Cf. E. Curtius, Histoire grecque, trad. franc., in-8°, Paris, 1882, t. iv, p. 195-197, 265. Quand Alexandre attaqua la Perse, les Cypriotes se joignirent à lui et lui fournirent des vaisseaux pour le siège de Tyr. Arrien, Anab., ii, 20. Dans le partage de l’empire, Cypre fit partie du royaume des Ptolémées. Pendant un court espace de temps Démétrius Poliorcète s’empara de l'île, Diodore de Sicile, xx, 47-53 ; Plutarque, Démétrius, 15-18 ; Justin, xv, 2 ; mais, en 295 avant J.-C, Ptolémée I er Soter reprit Cypre, qui demeura dès lors un des plus beaux joyaux de la couronne d’Egypte. Strabon, XIV, VI, 6. Les Ptolémées tiraient de grands revenus des mines de cuivre et des autres productions de l'île, qui leur offrait en outre un refuge en cas de révolution en Egypte. Cypre et la Cyrénaïque furent leurs dernières possessions en dehors, de l’Egypte proprement dite. L'île avait à sa tête un gouverneur choisi parmi les plus hauts personnages de la cour. Voir Cypriarque. En 168, Antiochus IV Épiphane s’empara de l'île, mais il en fut bientôt chassé par Ptolémée VI Philométor, soutenu par les Romains. Tite-Live, xxv, Il et 12. — Lors de la division du

mée XIII Aulétès, un autre Plolémée, son jeune frère, fut roi de Cypre. Cicéron, Pro Sestio, 26. Sous prétexte que le roi d’Egypte avait favorisé les pirates, les Romains chargèrent M. Cato de s’emparer de Cypre, en 58 avant J.-C. Strabon, XIV, vi, 6 ; Cicéron, Pro domo, xx, 32 ; Pro Sestio, xxvi, 57 ; Velleius Paterculus, ii, 45 ; Dion Cassius, xxxviii, 30 ; Plutarque, Cato minor, xxxiv-xxxix. L’ile fut réunie à la province de Cilicie, mais avec un questeur particulier. Cicéron, Ad famil., xiii, 48 ; Ad Attic., V, xxi, 6. En 47, Cypre fut donné par César à Arsinoé et à Ptolémée, sœur et frère de Cléopàtre, Dion Cassius, xr.ii, 35 ; puis par Antoine aux enfants de Cléopàtre. Dion Cassius, xux, 32, 41 ; Strabon, XIV, VI, 6. En l’an 27 avant J.-C, Cypre fut au nombre des provinces impériales et fut peut-être réunie à la Cilicie. Dion Cassius, un, 12. En 22, elle devint sénatoriale et fut administrée par un proconsul. Dion Cassius, liv, 4 ; Corpus inscript, latin., t. ix, 2845, 2846. Voir.T. Marquardt, Organisation de l’empire romain, t. u (Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. franc, in-S », Paris, 1892, t. îx), p. 328, n. 8. Un certain nombre de critiques reprochaient autrefois à saint Luc de s'être trompé en plaçant un proconsul à Cypre, deWette, Kurigcfasstes exegetisches Handbuch, Apostelgeschcihte, 1841, p. 97 ; mais cette objection venait de leur ignorance de l’administration romaine. Personne ne songerait à la faire aujourd’hui. Le proconsul de Cypre était de rang prétorien, c’est ce qui explique pourquoi Strabon, XIV, VI, 6, dit que la province était encore prétorienne de son temps. Cf. F. Vigouroux, Le Nouveau Testament, 2e édit.,