Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/615

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1179
1180
CYRÈNE


pl. 40 (fig. 451). L’histoire do la ville de Cyrèrie se confond avec celle de la Cyrénaïque. Voir plus bas, Histoire de la Cyrénaïque.

II. Description de la Cyrénaïque. — La Cyrénaïque est le pays soumis à l’influence de la ville de Cyrène depuis la grande Syrte, c’est-à-dire depuis les frontières carthaginoises à l’ouest, jusqu’à celles d’Egypte à l’est. Les limites de ce côté n’étaient pas nettement déterminées. On les plaçait tantôt à la grande Chersonèse, tantôt à la grande Catabathmus, suivant qu’on comprenait ou non la Marmarique dans la Cyrénaïque. Au sud, le pays avait pour frontières l’oasis de Phanazia. Strabon, XVII, i, 13 ; Scylax, Peripl., 108, dans les Geographici grand minores, édit. Didot, 1855, t. i, p. 82-83 ; Stadias ..al’. I. s.^

___ i =r i

[[File: [Image à insérer] |300px]]
451. — Plan de la villo de Cyrène.

mos, 34-85, Geogr. grsec. min., t. i, p. 440-457 ; Salluste, Jugurtha, 19 ; Pline, H. N., v, 28, 31.-39. Au nord, le pays était baigné par la mer de Libye. Le district occupé par les Grecs ne comprenait que le littoral et le plateau de Barcé. — La forme générale de la Cyrénaïque est celle d’un segment de cercle (fig. 452) dont la corde entre le cap Boreum et la grande Chersonèse a environ 240 kilomètres de long, et l’arc environ 320 kilomètres. — Le climat est un des plus agréables qui existent sur la surface du globe. Le centre de la région est occupé par un plateau qui descend vers la côte par une succession de terrasses couvertes de verdure. Des torrents coupent çà et là ce plateau, et les ravins à travers lesquels ils coulent sont ornés de la plus riche végétation. Les pluies y sont abondantes, et la brise du nord rafraîchit l’atmosphère. Les montagnes du sud la préservent des sables et des vents chauds du désert. Les productions du sol sont nombreuses et variées. Hérodote, iv, 199 ; Diodore, iii, 49. Parmi ces produits, les anciens mentionnent le viii, l’huile, des fruits de toute nature, notamment des figues et des dattes, des concombres, des truffes, du safran, du miel, etc. Diodore, m, 49 ; Pline, H. N., v, 33 ; un, 102, 111 ; xviii, 186 ; xx, 7 ; xxi, 31 ; Théophraste, Hist. plant., iii, 15 ; Synésius, Epistol., 133, 147, Patr. gr., t. lxvi, col. 1521, 1548. Des fleurs on extrayait des parfums exquis. Théophraste, Hist. plant., vi, 6 ; Pline, H. N., xxi, 19, 31 ; Athénée, xv, 29, 38. La plus célèbre des plantes du pays était le silphium (fig. 453), qui produisait une gomme-résine. Hérodote, iv, 169 ; Dioscoride, iii, 84 ; Théophraste, Hist. plant., vi, 3 ; Arrien, Anab., m. 2 ; Strabon, XVII, ii, 22 ; Athénée, iii, 58. Cette plante avait disparu au temps de

Pline le Jeune. H. N., xxii, 100. Elle a été de nouveau découverte par le botaniste anglais Falkoner, dans le Cachemire du nord. Numismatische Zeilschrift, 1872, p. 430. Le silphium est souvent représenté au revers des monnaies de la Cyrénaïque. Eckhel, Doct. numor., vi, p. 373 ; L. Millier, Numismatique de l’ancienne Afrique, t. i, Les monnaies de la Cyrénaïque, in-4o, Copenhague, 1860, p. 13, 16, 31, 101, 109. Les Cyréné.ens faisaient aussi une grande exportation de laine, et la célèbre coupe d’Arcésilas (fig. 454) représente ce roi présidant, non à la vente du silphium comme l’ont cru certains auteurs (E. Curtius, Histoire grecque, trad. franc., in-8o, Paris, 1880, t. i, p. 572), mais à celle de la laine. O. Rayet et Max. Collignon, Histoire de la céramique grecque, in-8°, Paris,

o Cyrène

jSarce.

  • u

r’de

RÉ NAÏQUE Z, 6

J-e

L.Thnaiier, deff

[[File: [Image à insérer] |300px]]
452. — Carte de la Cyrénaïque.

p. 81-84, fig. 43. On y faisait aussi l’élevage des chevaux, surtout dans les villes de Cyrène et de Barcé. Pindare, Pythie, iv, 2 ; Athénée, iii, 58 ; Diodore, xvii, 49 ; Svnésius, Epist., 40, t. lxvi, col. 1366. Le pays était souvent ravagé par les sauterelles. Pline, H. N., xi, 10 ? ;

453. — Le silphium sur une monnaie de Cyrène. Tête de Jupiter Ammon, à droite, ceinte d’un étroit bandeau. — ^. Tige de silphium. Dans le champ, l’inscription : [KT]PA-NAIOI rétrograde, en quatre lignes. (Le I final est lié à l’o.)

Tite-Live, Epist. lx ; Synésius, Epist., 58, t. lxvi, col. 1400. La Cyrénaïque était habitée primitivement par des tribus libyques, Hérodote, iv, 171 ; Diodore de Sicile, iii, 48 ; Ptolémée, IV, iv, 10 ; mais elles furent refoulées au sud par les Grecs de Théra, qui établirent une colonie à Cyrène au commencement du vne siècle avant J.-C. E. Curtius, Histoire grecque, t. i, p. 572, n. 1. Cette ville, son port Apollonia, Teuchira, Evespérides et Barcé, qui furent fondées ensuite, formèrent une confédération que l’on appela la Pentapole.