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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/653

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DAN (VILLE)


trionale de la Terre Sainte, dans la locution bien connue : « depuis Dan jusqu’à Bersabée. » Josèphe l’appelle Aâva, Ant. jud., V, III, 1, et Aivov, Ant. jud., i, X, 1. I. Situation et description. — L’Écriture et les auteurs anciens nous donnent sur sa situation des détails précis, qui nous permettent de l’identifier avec certitude, bien qu’elle ait complètement disparu (fig. 470). Outre la locution que nous venons de mentionner, et qui fixe sa place à l’extrémité nord du pays deChanaan, d’autres passages de la Bible nous la montrent sur le territoire de Nephthali, avec Ahion, dont le nom est rappelé par celui de Merdj’Ayoun, vallée fertile, située entre le Nahr Hasbàui et. le Léontès, et avec A.bel - Beth - Maacha, aujour Dan, « fleuve de Dan. » ) Le voisinage de Panéas a fait confondre par quelques auteurs ces deux villes parfaitement distinctes. Cf. Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 919. D’après le Talmud de Babylone, Megillâh, 6 a, Panéas serait également identique avec la Lésem biblique ; mais le Targum de Jérusalem, Gen., xiv, 14, rend le mot Dan par Dan de Qisriôn, « Dan de Césarée, » c’est-à-dire près de Césarée (Banias). Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 236. Ajoutons que, dans les Listes de Karnak, Laïs, appelée Louisa (n° 31), vient immédiatement avant Azor, Ilouzar (n° 32), dont elle ne devait pas par là même être très éloignée. Cf. A. Mariette, Les Listes géographiques des

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470. — Tell el-Qadi.

d’hui Abil el-Kamh, village élevé sur une colline, à l’est du Derdarâh, petit affluent du Jourdain, et à une heure et demie environ au nord-ouest de Tell el-Qadi. III Reg., xv, 20 ; II Par., xvi, 4. Voir la carte de Nephthali. Probablement colonie sidonienne, elle était cependant loin de la métropole, Jud., xviii, 7, 28, dans une contrée d’une merveilleuse fertilité, Jud., xviii, 9, 10, « dans la vallée qui était près de Beth-Rohob » (Septante : èv t>j xiii).â81 toû ot’xou’Paie, « dans la vallée de la maison de Raab ; » Vulgate : « dans la région de Rohob » ), Jud., xviii, 28 ; malheureusement cette dernière indication est trop obscure pour que nous puissions en tirer parti. Voir Rohob. Josèphe nous la représente « non loin du Liban et des sources du petit Jourdain, dans la grande plaine et à un jour de marche de Sidon ». Ant. jud., V, iii, 1 ; I, x, 1 ; VIII, vin, 4. Enfin Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 114, 249, signalent « le bourg (xûiu), viculus) de Dan à quatre milles (six kilomètres) de Panéas (Banias), sur le chemin de Tyr, limite septentrionale de la Judée, et d’où sort le Jourdain ». (Saint Jérôme en tire même une fausse étymologie du Jourdain : Ior pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 23 ; G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, p. 5, extrait du Journal of Transactions of the Victoria Institute, or philosophical Society of Great Britain, 1887, t. XX, p. 301. Tous ces détails nous conduisent sûrement à l’emplacement de Dan, c’est-à-dire à Tell el-Qadi, dont le nom même, « colline du juge, » reproduit la signification du mot hébreu. Situé au sud-est de Sidon, dont il est séparé par la base méridionale du Liban, cet endroit se trouve au-dessous et à l’ouest de Banias, l’ancienne Césarée de Philippe, et est un des plus pittoresques de la Palestine. Le tell ou monticule s’élève, pour ainsi dire, au pied de l’Hermon, à deux ou trois kilomètres de l’angle sud-ouest. De forme quadrangulaire, avec coins arrondis, il peut avoir treize cents mètres de pourtour, sa plus grande longueur s’étendant de l’est à l’ouest (voir fig. 471). Il repose sur deux, étages inégaux de la plaine, ce qui donne à sa face nord une simple élévation de dix à douze mètres, tandis que celle du sud domine d’une hauteur de plus de vingt mètres. Son sommet, qui se relève un peu vers l’est,