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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/73

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CANATH


de deux sacristies et une abside semicirculaire complétaient la construction.

A l’est d’EsSerai, on voit les ruines d’un temple prostyle (fig. 53), mesurant trente mètres de long sur quatorze de large, avec un portique formé de quatre grandes colonnes dont deux seulement sont restées debout, ainsi que les deux plus petites, placées entre les antes, de chaque côté de la porte. Ce monument, par la pureté du style et l'élégance des proportions, est un des morceaux d’architecture les plus remarquables du Hauran ; il appartient aux bonnes époques de l’art, comme l’ont prouvé d’ailleurs les inscriptions qu’y a recueillies M. G. Rey, Voyage dans le Haouran, in-8°, Paris, 1860,

Five years in Damascus, t. ii, p. 90-1 15 ; The Giant cilié » of Bashan, Londres, 1871, p. 39-46 ; G. Rey, Voyage dans le Haouran, p. 128-151.

III. Histoire. — Canath était une ancienne cité amorrhéenne, appartenant au royaume d’Og, roi de Basan, sans doute une des nombreuses villes fortes de ce pays. Deut., iii, 5. Sa position avantageuse en faisait avec Selchaou Salécha ( aujourd’hui Salkhad) un des forts avancés du côté de l’est. Deut., iii, 10. Les « bourgs » qui en dépendaient attestent aussi son importance. Num, xxxii, 42. Aussi dut-elle être enviée par les Israélites au moment de la conquête. Assignée par Moïse à la demi-tribu de Manassé oriental, Num., xxxii, 33, elle fut conquise par

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54. — Temple périptère à Qanaouât. D’après G. Rey.

p. 139-140. À droite de ce temple est un énorme monceau de débris, au milieu desquels gisent des restes de statues. Enfin, à droite de la route, que le même savant vovageur appelle la Voie des tombeaux, on visite un beau temple périptère ( fig. 54), dans une situation ravissante, sur une pente couverte de massifs d’arbrisseaux qui croissent au milieu des fûts et des chapiteaux renversés. Il mesure dix-neuf mètres de long et quatorze de large, et repose sur un soubassement de trois mètres environ de hauteur, auquel on arrive par un escalier, du côté du nord. L’entrée est précédée d’une double rangée de six colonnes ; sur les douze, cinq ont disparu. Dixsept colonnes, d’ordre corinthien et mesurant sept mètres cinquante de haut, entouraient la cella, sans compter celles du portique ; trois seulement sont restées debout. Ce beau monument est attribué à la même époque que le temple prostyle, dont il a le même caractère architectural. Chauvet et Isarnbert, Syrie, Palestine, Paris, 1887, p. 542-544. Cf. J. L. Buiekhardt, Travels in Syria and tlie Holy Land, Londres, 1822, p. 83-86 ; J. L. Porter,

Nobé, probablement de la famille de Machir, fils de Manassé, Num., xxxii, 39-40, pendant qu’un autre descendant du même patriarche s’emparait, dans la même contrée, des villes qu’il appela de son nom « Havoth Jaïr. » Num., xxxii, 41. Nobé imposa lui aussi son nom à la cité vaincue ; mais cette dénominalion dut tomber de bonne heure en désuétude. Il n’est pas sur, en effet, comme nous l’avons dit, que la Nobé de Jud., viii, 11, soit la même que celle de Num., xxxii, 42, et, à une époque inconnue, nous voyons Canath, avec son ancienne appellation, tomber, en même temps que les villes de Jaïr, au pouvoir des Gessurites et des Araméens, voisins de ce pays. I Par., ii, 23. Telle est toute l’histoire biblique de cette ville, dont les monuments n’indiquent la prospérité que sous la domination romaine.

Une inscription araméenne a été copiée dans les ruines d’une église, à Qanaouât, par Burckhardt, Travels, p. 84, et par Seetzen, Reisen durch Syrien, Patâslina, etc., 41n-8°, édit. Kruse, Berlin, 1834, t. î, p. 80. MM. de Vogué et Waddington n’ont pu la retrouver. Les deux copies