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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/934

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1797
1798
ENGADDI


sacra, Gœttingue, 1870, p. 119, 254, nous disent que de leur temps il y avait encore « près de la mer Morte un gros bourg des Juifs appelé Engaddi, d’où venait le baume ». Le nom a subsisté jusqu’à nos jours exactement sous la même forme et avec la même signification : l’arabe ^Jj ». çrs ?, ’Aïn Djedi, « la fontaine

du chevreau, » n’est que la traduction ou la transcription littérale de l’hébreu m J’7, ’En Gèdî. On croit aussi

retrouver le premier élément d’Asasonthamar, Hasâsôn, l’ïïn, dans le nom d’une vallée située au nord d"Aïn

Djedi, Vouadi Hasâsâ, Lo Lo^..

II. Description. — Aïn Djédi est actuellement une

degrés ; elles sont très chargées de carbonate de chaux, malgré leur grande limpidité. Primitivement plus abondantes et plus calcarifères qu’aujourd’hui, elles ont déposé sur tout leur parcours de grandes masses de travertins ou de tufs concrétionnés, qui ont comblé les bassins artificiels destinés à les recevoir dans l’antiquité. Les pierres des bords et du fond sont toutes noires par la présence d’une grande quantité de mollusques : Neritina Michonii, Melanopsis proemorsa, M. Saulcyi, M. rubripun data. De nombreux crabes d’eau douce habitent sous les pierres et au milieu des racines. Ces sources ne renferment point de poissons. Elles forment un ruisseau qui, à sa sortie de terre, coule au milieu d’un épais fourré d’arbustes et de plantes à l’aspect tropical, de

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571. — Fontaine d’Engaddi. D’après une photographie.

oasis située entre Vouadi Sideir au nord et Vouadi e-Areidjéh au sud. Elle occupe un plateau étroit, espèce de terrasse suspendue à plus de 120 mètres au-dessus du rivage de la mer Morte (fig. 571). Ce plateau est entouré à l’ouest et au nord par un immense cirque formé de hauts escarpements crétacés, dont nous donnons ici (fig. 572) les différentes assises géologiques, d’après M. Lartet (dans de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Paris [sans date], t. iii, p. 78, pi. v, fig. 3). Les rochers, qui ressemblent beaucoup à ceux de la Gemmi, dans le Valais, sont formés par un calcaire rose, très dur et très poli, reposant sur de puissantes couches dolomitiques. Le chemin de Bethléhem, qui se déroule en lacets le long de ces falaises, descend par une pente effrayante, dangereuse même pour les bêtes de somme ; du plateau à la mer, il faut encore une demi-heure. La source naît sous un rocher presque plat et peu épais, comme la dalle d’un dolmen celtique. Les eaux, très pures, ont une température assez élevée, vingtsept

roseaux gigantesques (Arundo donax). Ce qui donne au paysage un caractère particulier, ce sont les acacias seyâls, qui produisent la gomme arabique et dont le bois a la dureté du fer ; cette espèce se rencontre au Sinaï, en Arabie et dans certaines parties de la Tunisie. Voir Acacia, t. i, p. 101. On trouve encore, comme dans la plaine du Jourdain, le Zizyphus spina Christi, hérissé d’épines aiguës comme de fines pointes, qui rendent les fourrés absolument impénétrables. Le long du ruisseau on voit des lauriers-roses (Nerium oleander), des malvacées très vigoureuses (Sida niutica) et de très beaux tamaris (Tamarix tenuifolius). À côté s’élève le henné (Lawsonia alba), le kôfér du Cantique des cantiques, i, 13 (hébreu, 14). Voir Henné. — Les palmiers étaient autrefois très nombreux à Engaddi, comme l’indique le nom primitif d’Asasonthamar, et comme l’attestent Josèphe, Ant. jud., IX, i, 2, et Pline, H. N., v, 17. Il n’en reste rien aujourd’hui, pas plus que des vignes qui firent autrefois sa célébrité. Cant., i, 13. Des murs en