1831
ËPHER — ÉPHÈSE
1832
Quelques-uns l’identifient avec les BenouGhifâr du Hedjâz. Cf. Keil, Genesis, Leipzig, 1878, p. 222. D’autres, après Wetzslein, rapprochent’Êfér de l’arabe’Ofr, qui indique une localité située entre la montagne du Tihâma et Abdn. Cf. Frz. Delitzsch, Neuer Commentar ûber die Genesis, Leipzijg, 1887, p. 347. On a aussi assimilé les descendants d’Epher aux Apparu des inscriptions d’Assurbanipal. Cf. A. Dillmann, Die Genesis, Leipzig, 1892,
P- 310.
2. ÉPHER (Septante : "Açsp ; Codex Alexandrinus : Tayép), troisième fils d’Ezra, peut-être dans la famille de Caleb. I Par., iv, 17.
3. ÉPHER (Septante : ’Oqplp), un des chefs de famille de la tribu de Manassé, àl’est du Jourdain. I Par., v, 24.
4. ÉPHER (#êfér), nom de pays, III Reg., iv, 10, et de ville que la Vulgate écrit Opher dans Josué, XII, 17. Voir Opher 2, t. iv, col. 1828.
- ÉPHÈS DAMMIM##
ÉPHÈS DAMMIM, nom hébreu (’Éfés Dammlm), I Sam. (I Reg.), xvii, 1, d’une localité appelée Dommim dans la Vulgate. Voir Dommim.
- ÉPHÈSE##
ÉPHÈSE ( w E T ri(Toç), ville d’Asie Mineure (fig. 583). Elle occupait à l’embouchure du Caystre, sur la côte de l’Ionie, presque en face de l’Ile de Samos, un des sites les plus heureusement trouvés, comme point de transit,
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583. — Monnaie dTÏphèse.
NEPÛN KAISAP. Buste de Néron, diadème, a droite. — %. AIXMOKAH AOYIOTAA ANQTIIATQ. An bas : NEûKOPQN. Dans le champ : E*. Temple de Diane, vu de côté.
entre l’Orient et l’Occident. Particulièrement célèbre et ilorissante parmi les villes de la confédération Ionique, elle a joué un rôle important dans l’histoire de nos origines chrétiennes.
I. Histoire. — Les Cariens paraissent avoir habité les premiers la vallée du Caystre. Les Phéniciens, y ayant abordé pour y créer un de ces innombrables marchés qu’ils semèrent de bonne heure sur les côtes méditerranéennes, y établirent un sanctuaire en l’honneur d’une divinité féminine adorée sous le symbole de la lune. Pausanias, Vil, ii, 7, nous dit qu’autour de ce sanctuaire se groupèrent les gens du pays, Cariens, Lélèges, Lydiens, le droit d’asile y attirant sans cesse de nouveaux venus. Des prêtresses courageuses et guerrières, les Amazones, achevèrent de constituer la cité naissante. C’est alors que survient avec Androclès, fils de Codrus, l’invasion ionienne. Ephèse sera la principale des douze villes organisées en confédération par les Ioniens. Après avoir successivement subi le joug des Lydiens sous Crésus, des Perses avant et après les guerres médiques, elle renaît pleinement à la vie hellénique sous Alexandre et Lysimaque, celui des successeurs du grand conquérant à qui elle échut en partage. Les Attales de Pergame, en la recevant comme don de la république romaine (190 avant J.-C), se réservent de la rendre aux donateurs après l’avoir agrandie et embellie, et, en 129, elle devient, en effet, la métropole de la province d’Asie, définitivement organisée. Tout gouverneur arrivant de Rome
pour administrer cette riche contrée devait débarquer à Ephèse et y faire son entrée solennelle.
C’est non pas seulement à l’importance de son commerce ou à son goût pour les lettres et les arts qu’Éphèse, alterum lumen Asise, dit Pline, H. N., v, 31, dut de survivre aux nombreuses catastrophes dont elle fut témoin ; c’est surtout à son temple, si hautement vénéré dans le monde entier qu’on se disputait, comme un suprême honneur, d’en être le balayeur ou le gardien, vewxopdç. La ville était essentiellement une ville religieuse, où l’on n’adorait pas seulement la Grande Artémis, mais où sevendaient force amulettes, statues sacrées et combinaisons de lettres magiques, ’Eç£<j « x fpimi.a’cx. Nous en avons retrouvé encore quelques types dans les bazars de Smyrne. Voir Amulette, t. i, fig. 129, col. 528.
Bien que soumise, comme les autres cités de la province, à l’autorité souveraine du proconsul envoyé par Rome, Ephèse s’administrait elle - même selon des traditions toutes grecques, où se révélait sa vieille origine ionienne. Sa constitution civile rappelait, en effet, celle d’Athènes, avec assemblées de notables, (JouXïi, et du peuple, 8-î)[ioç, et un président ou prytane, irpÛTaviç, pour en exécuter les décisions, comme on peut le voir dans un décret cité par Josèphe, Anl. jud., XIX, x, 25. Mais tous ces représentants de l’autorité civile, auxquels il faut joindre le greffier ou l’archiviste, ypay.(iaTeûç, étaient soumis au proconsul, comme celui-ci l’était à l’empereur. Voir l’inscription reproduite par Boeckh, Corpus inscript, grsec, 2966, où l’organisation civile d’Éphèse est encore plus complètement indiquée. En somme, on paraît avoir, de tout temps, joui à Ephèse d’une large indépendance, et si les scélérats venaient s’y abriter dans le péribole du temple, qui avait droit d’asile, d’illustres exilés tels qu’Annibal (Appien, De reb. Syr., iv, 2, 87), et des hommes d’action tels que Cimon, Alcibiade, Lysandre, Agésilas, Alexandre le Grand, les deux Scipion, Lucullus, Sylla, Marc -Antoine, aimèrent à y séjourner.
Dès les premiers siècles avant Jésus-Christ les Juifs s’y étaient établis, et Josèphe, Ant. jud., XIV, x, 11-13, nous a conservé les décrets qu’Hyrcan obtint de Dolabella, pour les dispenser de servir dans les armées romaines et leur laisser toute liberté de suivre leur religion. Il est tout naturel que ce centre populeux, ce milieu très riche à exploiter, ait attiré de très bonne heure l’attention des fils d’Israël, toujours empressés à s’établir partout où ils pouvaient entreprendre quelque commerce lucratif. Généralement les dominateurs des peuples leur faisaient un accueil bienveillant, parce qu’ils trouvaient en eux des sujets très soumis aux pouvoirs publics, et peut-être aussi parce qu’ils s’en servaient pour organiser une police secrète, dont nos gouvernements modernes n’ont pas été les inventeurs. Quoi qu’il en soit, par ces Juifs cosmopolites, Ephèse se trouvait en relations suivies avec Jérusalem. On sait que les fils de la Loi, à certaines dates sacrées, étaient tenus de retourner dans la mère patrie, où ils avaient leurs synagogues spéciales, des parents et souvent de riches propriétés. Voir Act., ii, 9, et vi, 9.
II. Ephèse et l’Évangile. — De là à devenir un des champs les plus directement ouverts, en dehors de la Palestine, aux semeurs de la bonne nouvelle, il n’y avait pour Ephèse qu’un pas. Déjà quelques disciples de Jean-Baptiste, Act., xix, 3, avaient trouvé le moyen d’y recruter des prosélytes du Précurseur. Combien devait-il être plus facile d’y trouver des croyants au Messie lui-même ! H n’est pas impossible que des Juifs de la province d’Asie, ayant entendu, au jour de la Pentecôte, à Jérusalem, les Apôtres parler les langues miraculeuses, et ayant peut-être reçu le baptême, soient passés à Ephèse ou même s’y soient établis, préparant les origines de la petite Église que Paul devait plus tard si heureusement fonder. En tout cas, c’est à propos du second voyage du grand Apôtre qu’Éphèse se trouve pour la première fois nommée dans