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GRÉGOIRE DE NYSSE — GRÊLE


Samuel, mais le démon qui apparut à Saul, — 5° El ; t » )v Èît ! Ypaij>T)v râv ipaX[*ûv, « du titre des psaumes, » t. xliv, col. 432-608. Ce traité divisé en deux parties explique d’abord le but, l’ordre et la division des psaumes, que Grégoire partage en cinq livres, puis vient une interprétation des titres des psaumes. — 6° On a aussi de saint Grégoire un commentaire complet sur le Psaume vi, t. xliv, col. 608-616. — 7° Les huit homélies sur l’Ecclésiaste, i, 1-m, 13, t. xliv, col. 616-753, partent de l’idée que Grégoire s’était laite du but poursuivi dans ce livre de la Bible. Il le croit composé pour élever l’esprit au-dessus des sens et l’arracher aux choses inférieures. Toutes les interprétations proposées cadrent avec cette idée préconçue et tendent à stimuler l’âme à atteindre la vie surnaturelle. — 8° Dans les quinze homélies sur le Cantique des cantiques, t. xliv, col. 7561120, Grégoire s’attache à retrouver le sens mystique de cette partie de la Bible. — 9° Cinq homélies sur l’oraison dominicale s’tç trjv xpaaiw/ry, t. xliv, col. 1120-1193, font valoir les qualités de la prière et fournissent un commentaire très ample de la prière du Christ. — 10° Une autre contribution à l’exégèse du Nouveau Testament se trouve dans les huit homélies sur les béatitudes d ; tejç jj-axapiaiio-jç, t. xliv, col. 1193-1301, qui expliquent le passage de saint Matthieu, v, 1-12. On a parfois attribué à saint Grégoire de Nysse un commentaire assez court sur I Cor., xv, 28, t. xliv, col. 1304-25, mais cette attribution a été contestée, et à juste titre.

J. Van den Gheyn.

    1. GRÉGOIRE LE GRAND (Saint)##


5. GRÉGOIRE LE GRAND (Saint), pape de 590 à 604. Né à Rome en 540, il suivit d’abord, comme fils de patrice romain, la carrière de la politique, et dès avant 571, il remplissait les fonctions de préteur de la ville de Rome. Il embrassa ensuite la vie monastique sous l’habit de saint Benoit. Créé cardinal par le pape Benoît I er, il fut, en 578, envoyé à Constantinople en qualité d’aprocrisiaire, et en 590, à la mort du pape Pelage, il devint son successeur dans la chaire de saint Pierre. Il mourut en 606. Ce grand pape a laissé un grand nombre d’écrits où l’exégèse tient une place assez restreinte. Nous avons toutefois à signaler : 1° Expositio in librum Job sive Moraliurn libri XXXV, t. lxxv, col. 509-1162 ; t. lxxvi, col, 9-782. C’est une œuvre considérable, qui fut commencée à Constantinople et achevée à Rome. Grégoire lui-même, dans la lettre d’envoi de son travail à Léandre de Séville, en explique le but, qui est de donner du livre de Job une interprétation à la fois historique, typique et morale. L’explication historique est assez maigre, et cède le pas aux considérations spéculatives et surtout aux dissertations morales. — 2° Homilix xxii in Ezechielem, t. lxxvi, col. 785-1072. Ces homélies divisées en deux livres fournissent de la prophétie d’Ezéchiel une interprétation mystique et morale. Les douze homélies du livre I commentent les trois premiers chapitres et les trois premiers versets du chapitre iv. Le livre II est tout entier consacré à l’interprétation du chapitre XL de la prophétie. — 3° Homiliss XL in Evangelia, t. lxxvi, col. 1075-1312. Ces homélies donnent l’explication des évangiles des dimanches et des fêtes : elles eurent si grand succès qu’elles furent pour la plupart insérées dans l’office comme leçons des matines. Sur ces homélies et les manuscrits qui nous en restent, voir Grisar, Die Stationsfeier und der erste rômische Ordo, dans la Zeitschrift fur katholische Théologie, t. ix, 1885, p. 396409. J. Van den Ghetn.

    1. GRÉGOIRE LE THAUMATURGE (Saint)##


6. GRÉGOIRE LE THAUMATURGE (Saint), évêque de Néocésarée. Il naquit dans cette ville vers 210 et s’appelait Théodore. À l’âge de quatorze ans, après la mort de son père, il partit pour Césarée en Palestine, où il fut l’élève d’Origène pendant cinq ans. Aussi l’influence de ce maître est-elle sensible dans les écrits de Grégoire, et déjà Eusèbe l’a constaté. H. E., vi, 30, t. xx, col. 590.

Origène poussa du reste son disciple à s’occuper d’exégèse et. lui adressa une lettre, t. xi, col. 87, où il lui donne certaines instructions pour ses travaux. Vers 233, Grégoire fut nommé évêque de sa ville natale. En 250, il. dut fuir devant la pésécution de Dèce, mais il reprit son siège épiscopal en 257. On voit, en 264, son nom figurer parmi les signataires du concile d’Antioche ; c’est la dernière date positive fournie par l’histoire. — Grégoire le Thaumaturge est l’auteur d’une METa<ppâ<riç eïç tôv’ExxÂY](ria(jTTjv SoXojj.&vtoç, t. x, col. 987-1081, dont Rufîn, E. E., vii, 25, édit. Cacciari, t. 1, p. 436, et saint Jérôme, De viris illustribus, 65, t. xxiii, col. 676, et Comment, in Eccl., 4, t. xxiii, col. 1049, font grand cas. Ce n’est toutefois qu’une paraphrase au sens strict du mot, car l’auteur ne s’est pas mis en grands frais d’interprétation. J. Van den Gheyn.

    1. GRÊLE##

GRÊLE (hébreu : bârâd ; Septante, ^ttXaïa ; Vulgate : grando), chute de glaçons tombant des hauteurs de l’atmosphère sous forme de grains, dont la dimension est généralement inférieure à celle d’une noisette, mais peut atteindre parfois le volume d’un œuf ou d’une mandarine. On explique aujourd’hui la formation des grêlons par le passage brusque et violent de petits cristaux de glace à travers des gouttelettes d’eau à l’état de surfusion, c’est-à-dire à l’état encore liquide malgré une température inférieure à 0°. Le phénomène se produit quand les petits cristaux de glace composant un cirrus traversent les gouttelettes d’un nimbus maintenu en surfusion. Les cristaux se revêtent alors de couches concentriques de liquide qui se congèlent et se superposent d’autant plus multipliées que les nimbus à traverser sont plus nombreux ou plus épais. Cf. W. Schwaab, Die Hagel-Theorien altérer und neuerer Zéit, Cassel, 1878 ; Durand-Gréville, Théorie de la grêle, dans la Revue scientifique, 1894, p. 225-229, 264-270, 455-465, 647-654.

1° La grêle est un phénomène naturel dont Job, xxxviii, 22, a pu dire : « As-tu vu les réservoirs de la grêle ? » L’auteur sacré pouvait parler ainsi à une époque où il était absolument impossible de se rendre compte de la formation du météore. La grêle tombe des nuées sous forme de petites pierres. Eccli., xliii, 16. Aussi est-elle appelée parfois’ébén bârâd, « pierre de grêle, » Is., xxx, 30, ’âbnê’âlgdbîs, « pierres de glace, » Ezech., xiii, 11, 13, ou même simplement’ébén, « pierre. » Au psaume cxlvi (cxlvii), 17, elle est comparée à de la glace, qorah, lancée par morceaux. — 2° Les effets de la grêle sont toujours désastreux pour les végétaux, parfois même dangereux pour les animaux et les hommes. Aussi, bien qu’elle soit appelée à louer le Seigneur, Ps. cxlviii, 8, comme les autres phénomènes de la nature, la grêle apparaît toujours dans les Livres Saints comme un terrible instrument de vengeance aux mains du Seigneur.

— 1. La septième plaie d’Egypte consista dans une grêle extraordinaire, accompagnée d’éclairs et de tonnerre, qui s’étendit à tout le pays, dévasta les moissons et les plantations, et fit périr les hommes et les animaux qui se trouvaient dans les champs. Exod., ix, 18-34. La grêle est fort rare en Egypte, mais elle n’y est pas inconnue. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1. 11, p. 332, 333. Celle dont parle l’Exode eut, comme les autres plaies d’Egypte, un caractère miraculeux, au moins par la manière dont elle se produisit à la prédiction de Moïse et par ses effets désastreux. L’accompagnement de la grêle par les phénomènes électriques est ordinaire. Il n’est pas étonnant que cette grêle ait tué des hommes et des animaux dans les champs. On a constaté parfois la chute de grêlons atteignant un poids de 200 et même 250 grammes et plus. Margollé et Zurcher, Les météores, Paris, 1865, p. 73-76. Les naturalistes ont noté des chutes de grêle plus formidables encore que celles que mentionnent les Livres Saints, « Pendant un orage d’une violence extraordinaire