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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/190

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GRILLE — GRŒNLANDAISE (VERSION)


Dans la description de l’autel des holocaustes, il est dit : « Tu feras à l’aute ! une grille (mikbar de kâbar, « tresser ; » kafâ.pa., « foyer d’autel ; » cratieula) d’airain en forme de treillis (réSéf, « filet ; » epyw Sty-tuiotô ; in modum retis) et tu mettras quatre anneaux d’airain aux quatre coins du treillis. Tu le placeras au-dessous du rebord de l’autel, à partir du bas jusqu'à la moitié de la hauteur de l’autel. Tu feras [l’autel] creux avec des planches. » Exod., xxvii, 4-8. Il est encore question de cette grille. Exod., xxxv, 16 ; xxxviii, 4, 5, 30 ; xxxix. 39 (Vulgate, retiaculum dans ce dernier passage). Plusieurs commentateurs se sont imaginé qu’il s’agissait ici d’un grillage d’ornementation, entourant l’autel depuis le sol jusqu'à moitié de sa hauteur. Cette idée est erronée. La grille dont parle le texte sacré était faite pour être placée horizontalement à l’intérieur de l’autel, qui lui-même était creux, ainsi qu’il est expressément marqué. Elle reposait à mi-hauteur de l’autel et les anneaux des quatre coins servaient à la placer ou à la retirer. C’est sur cette grille qu’on allumait le bois et qu’on déposait les victimes à consumer, précaution indispensable pour la conservation de l’autel mosaïque qui, bien que, revêtu de plaques de métal, était cependant en bois. Exod., xxvil, 1. Les cendres, les charbons et tous les résidus de la combustion tombaient sur le sol même à travers la grille. Josèphe, Ant. jud., III, VI, 8, dit de l’autel des holocaustes, placé devant le tabernacle, qu’il était pourvu d’une grille en forme de réseau, et que l’autel n’ayant point de fond, la terre recevait tout ce qui tombait du foyer supérieur. On comprend d’ailleurs ^nécessité de cette disposition ; le feu ne pouvait avoir l’activité indispensable qu’autant qu’on ménageait un appel d’air au-dessous du foyer. La forme de résép, attribuée à la grille, suppose qu’elle se composait de barres longitudinales reliées entre elles par des barres transversales dans le genre de la fig. 83. — L’autel des parfums aurait eu une grille analogue d’après les Septante (êo-^apîç, i<r/âpa) et la Vulgate [cratieula), Exod., xxx, 3 ; xxxvii, 26, mais cette traduction n’est pas exacte. Le texte hébreu porte gâg, « toit, » ce qui désigne simplement le dessus, la partie supérieure de l’autel des parfums.

H. Lesêtre.

GRIMM Cari Ludwig Willibald, théologien protestant allemand, né à Iéna le 1 er novembre 1807, mort dans cette ville le 22 février 1891. Il y fit ses études de 1827 à 1832, y devint en 1837 professeur extraordinaire et en 1844 professeur honoraire de théologie. Parmi ses ouvrages, remarquables par leur érudition, nous devons mentionner : De Joanneæ Christologise indole Paulinse comparata, in-8°, Leipzig, 1833 ; De libri Sapientiæ Alexandrina indole perperam asserta, in-8°, Iéna, 1833 ; Commentar ûber dos Buch der Weisheit, in-8°, Leipzig, 1837 ; Die Glaubwùrdigkeit der evangelischen Geschichte, Iéna, 1845 ; Kurzgefasstes exegetisches Randbuch iu den Apokryphen des Alten Testaments (publié avec 0. F. Fritzsche), 6 in-8°, Leipzig, . 1851-1860. Grimm a publié dans cette collection : Dos ente Buch der Maccabàer, 1853 ; Dos zweite, dritte und vierte Buch der Uaccabàer, 1857 ; Dos Buch der Weisheit, 1860. Grimm a aussi donné plusieurs éditions nouvelles, revues, de Chr. Gottl. Wilkii Clavis Novi Testamenti phïlologica castigavit et emendavit C. L. W. Grimm, in-8°, Leipzig, 1877-1878 ; 2e édit., 1879 ; 3e édit., 1888. On a aussi de Grimm, Kurzgefasste Geschichte der hitherischen Bibelûbersetzung bis zur Gegenwart, in-8°, Iéna, 1884.

_ GRIVE, passereau du genre merle (flg. 84). La Sainte Écriture ne nomme les passereaux que d’une manière générale. Voir Passereau. Mais on rencontre dans le sud de l’Europe et' assez souvent en Palestine la grive bleue, petrocynela cyansea ou petrocossyphus cyanseus, rrdinairement solitaire et rarement plus de deux en semble. Cet oiseau, au plumage bleu foncé et d’allure peu vive, s'établit sur le haut d’un toit ou sur la cime d’un rocher, et fait entendre de temps à autre un cri

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84. — La grive bleue.

mélancolique et monotone. Il répond bien à l’idée qu’exprime un psalmiste de la captivité, pleurant surles malheurs de Jérusalem : « Je veille, pareil au passereau solitaire sur le toit. » PS. ci (en), 8. Cf. Tristram. The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 202 ;, Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 398.

H Lesêtre GRŒNLANDAISE (VERSION) DE LA BIBLE. Le Groenland, « la terre verte, » vaste région de l’Amérique du nord, est situé au milieu de l’Océan glacial arctique et encore aujourd’hui en partie incon* nu. Quelques Esquimaux habitent la côte orientale ; les Danois se sont établis sur la côte occidentale. Cf. C. C. A. Gosch, Danish arclic Expéditions, 1605 ta 1620, 2 in-8°, Londres, 1897. — Le groenlandais est le mieux connu des idiomes esquimaux. Il diffère assez notablement des autres. C’est une langue polysynthétique ou agglutinante, avec des composés fort longs ; les noms n’ont pas de genre, les cas se forment par des suffixes ou désinences. Voir S. Kleinschmidt, Grammatik der grônlandischen Sprache, in-8°, Berlin, 1851 ; Chr. Rasmussen, Grônlandsk Sprôglsere, in-8°, Copenhague, 1888 ; C. Ryberg, Dansk-grônlandsk Tolk, in-16, Copenhague, 1891, J. Kjer et Chr. Rasmussen, Dansk-Grônlandsk Ordbog, in-S 3, Copenhague, 1893. Un pasteur norvégien, Hans Egede, surnommé l’apôtre du Groenland (né à Harstadt, en Norvège, le 31 janvier 1686, mort à Falster le 5 novembre 1758), traduisit en groenlandais les Psaumes et les Épitres de sa^nt Paul. La version du Nouveau Testament fut complétée par son fils Paul (né en 1708, mort le 3 juin 1789). Des parties en furent publiées à Copenhague en 1744 ; une édition des Évangiles et des Actes parut en 1758 ; le Nouveau Testament complet, en 1766. La traduction étant défectueuse, Fabricius en donna une nouvelle en 1799, mais elle fut jugée encore insuffisante, et les missionnaires moraves entreprirent une troisième version, faite sur la version allemande de Luther ; elle fut imprimée en 1822 par laBrilish and Foreign Bible Society (nouvelle édition par la Société biblique danoise). Une édition retouchée a paru à Herrnhut en 1851. On a publié aussi quelques parties de l’Ancien Testament. Voir S. Bagster, The Bibleof every Land (1860), p. 442 ; Hans Egede, À Description of Greenland, in-8°, Londres, 1818 ; C. G. F. Pfoff, Bibliographia Grœnlandica, inr8°, Copenhague, 189ft-