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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/246

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HAZAEL — HEBAL


possible qu’Hazaël II ne soit qu’un dédoublement d’Hazaël Ier. Voir t. ii, col. 1225.

HAZAZEL, nom du bouc émissaire. Voir Bouc émissaire, t. i, Col. 1871.

HAZIA (hébreu : Ifâzâyâh, « Jéhovah voit ; » Septante : Ὁζειά), fils d’Adaïa, ancêtre de Maasia, l’un des chefs de Juda qui habita Jérusalem au retour de la captivité. II Esd., xi, 5.

HAZIR (hébreu : Hêzîr ; Septante : Ἡζείρ), un des chefs du peuple signataires de l’alliance théocratique à la suite de Néhémie. II Esd., x, 20.

, ה, cinquième lettre de l’alphabet hébreu, représentant une aspiration comme notre h aspirée. Il est impossible de dire avec certitude ce que signifie le mot הא, hê', ou הי, hê, et quel objet représentait l’hiéroglyphe primitif de cette lettre. J. Fürst, Hebräisches Handwörterbuch, 3e édit., 1876, t. i, p. 310, voit dans la forme phénicienne du caractère, ϡ, l’image grossière d’une haie. D’après H. Ewald (voir Gesenius, Thesaurus, p. 359), ce signe représente une fente, une crevasse. D’autres y voient une fenêtre. E. de Rougé le fait dériver de l’image hiéroglyphique égyptienne figurant un plan de maison. Voir Alphabet, t. i, col. 405. — Dans les transcriptions des noms propres, la Vulgate supprime ordinairement le hé : הרסה = Edissa, Esth., ii, 7 ; הדזרם = Aduram, Gen., X, 27, etc. Elle est quelquefois conservée comme dans היר = Hor, Num., XX, 22, etc. ; mais généralement notre traduction latine se sert de la lettre h pour rendre la heth ou le aïn hébreu. Voir Heth 2, col. 668.

HÉBAL (hébreu : 'Êbâl), nom d’un descendant de Jectan et d’une montagne de Palestine.

1. HÉBAL (Septante : Codex Vaticanus, omis ; Codex Alexandrinus : Γεμιάν), huitième fils de Jectan, descendant de Sem. I Par., i, 22, L’orthographe de ce nom est ailleurs, Gen., x, 28, Ébal. Voir Ébal 1, t. ii, col. 1524.

2. HÉBAL (hébreu : har 'Êbâl, « mont 'Êbàl ; » Septante : ὄρος Γαιϐάλ), montagne de la chaîne d'Éphraïm, située au nord de Naplouse, en face du mont Garizim. Deut., xi, 29 ; xxvii, 4, 13 ; Jos., viii, 30, 33. Sa situation est déterminée dans le premier passage de la Bible où il en est question, Deut., xi, 30. Voir Garizim, col. 106. C’est la montagne des malédictions, c’est-à-dire celle au pied de laquelle se tenait une partie des Israélites pour l’imposante cérémonie prescrite par Moïse, Deut., xi, 29 ; xxvii, 13, et accomplie par Josûé, viii, 33. Les tribus qui y prirent place furent Ruben, Gad, Aser, .Zabulon, Dan et Nephthali. Deut., xxvii, 13. Elle fut aussi marquée par un double monument religieux, destiné à montrer que Dieu et sa loi prenaient possession de la terre de Chanaan en même temps que le peuple hébreu. Le premier était un monument de pierres enduites de chaux, espèce de stèle gigantesque, sur laquelle furent gravées les paroles de la loi, c’est-à-dire probablement un résumé de la législation proprement dite. Deut., xxvii, 2-4. Le second était un autel de pierres brutes et non polies, sur lequel on offrit des holocaustes au Seigneur. Deut., xxvii, 5-7 ; Jos., viii, 30-32. D’après le Pentateuque samaritain, ces pierres et cet autel auraient été dressés sur le mont Garizim et non sur le mont Hébal. Mais tous les manuscrits hébraïques, aussi bien que la version des Septante et celle de la Vulgate, portent, dans le passage en question, le mot t&âï au lieu de Garizim. Le mont Hébal (fig. 117) s’appelle aujourd’hui Djebel Slîmali, ou pleinement Djebel Sitti Slîmah ; ou encore Djebel Eslâmiyéh, du nom d’une femme musulmane dont le tombeau y est vénéré. Peu visité par les voyageurs européens, il n’est guère fréquenté non plus, du moins dans toutes ses parties, par les habitants de Naplouse. Les Juifs craignent de s’y aventurer, parce qu’il passe pour peu sûr ; les Samaritains l’ont en horreur, parce que, à leurs yeux, c’est la montagne des malédictions, et que le Garizim est leur montagne sainte, celle des bénédictions, où s'élevait jadis leur temple et où ils sacrifient encore. Quant aux musulmans, ils y vénèrent, à la vérité, deux oualis ; mais, en dehors de ces deux points, ils parcourent rarement le plateau de cette montagne. Cf. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 446. L’Hébal est à 938 mètres au-dessus de la Méditerranée, et à 360 au-dessus de la vallée de Naplouse, dépassant ainsi le Garizim de 70 mètres environ. Il renferme, sur ses flancs inférieurs et méridionaux, plusieurs anciens tombeaux creusés dans le roc, et qui sont sans doute les restes de l’antique nécropole de Sichem. Cf. F. de Saulcy, Voyage en Terre Sainte, Paris, 1865, t. ii, p. 250-252. Il est, en général, beaucoup plus dénudé que la montagne opposée. Il a cependant, jusqu'à une certaine hauteur, une bordure de jardins entourés de. haies de cactus. Malgré les rochers qui hérissent ses pentes abruptes et la roideur de leur inclinaison, elles étaient autrefois cultivées par étages, comme l’attestent de nombreux murs de soutènement ; aujourd’hui encore, elles ne sont pas complètement incultes ; car, dans les endroits les moins escarpés et où les anciennes terrasses sont mieux conservées, on y sème soit du blé, soit du dourah. Le sommet forme un plateau assez étendu ; la vue qu’on embrasse de là est à peu près semblable à celle du mont Garizim, mais avec une plus grande extension vers le nord-est. La partie nord n’offre nulle part de ruines apparentes ; seulement çà et là, de petits murs d’enclos renversés et ayant servi à délimiter des propriétés prouvent que jadis ce sommet était cultivé en céréales ou en vignes ; de vieux ceps rampent encore sur le sol en plusieurs endroits. À la partie sud, on remarque des ruines appelées Khirbet Kléiséh ou Knîséh, selon V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 449, Khirbet Quléisa ou Qunéisa, suivant les explorateurs anglais, Survey of Western Palestine, Name lists, Londres, 1881, p. 185. Elles occupent le point culminant de la montagne. De nombreuses maisons jonchent de leurs débris confus un sol inégal et rocheux ; les matériaux avec lesquels elles étaient construites avaient été à peine équarris. Une enceinte carrée, mesurant environ 32 pas sur chaque face et bâtie avec des blocs plus considérables, eux-mêmes très grossièrement taillés, est appelée El Qala’ah, « le château. » On en ignore la destination. Les musulmans vénèrent sur l’Hébal deux tombeaux : celui d’une femme, Sitti Slîmah, qui lui a donné son nom, et celui d’un scheikh appelé 'Amâd ed Din, « soutien de la religion. » Voir la carte du mont Garizim, col. 109. Reste-t-il quelque chose de l’autel primitif élevé par Josué? Voici ce que dit à ce sujet V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 451 : « Pour retrouver ce monument précieux, j’ai parcouru avec soin tout le plateau méridional de la montagne, de même que j’en avais exploré le plateau septentrional ; mais toutes mes recherches ont été vaines. D’abord, il est à croire que cet autel n’existe plus depuis longtemps, les Samaritains ayant transporté au Garizim la tradition qui le rattachait à l’Hébal et, par conséquent, ayant peut-être, pour accréditer ce transfert, effacé jusqu’aux traces du monument primitif ; ensuite, quand même il existerait encore, comme il était bâti avec des pierres informes et non taillées, et que la plus grande partie du plateau méridional de l’Hébal est couverte de blocs de rocher plus ou moins considérables, et diversement entassés, ou disposés naturellement par assises horizontales, il serait à peu près impossible actuellement de le retrouver au milieu de ce chaos confus, à moins d'être guidé dans