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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/292

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HÉBREUX (ÉVANGILE DES) — HÉBRON


usque hodie Nazarsei ; secundum Apostolos, sive ut plerique antumant, juxta Matthseum, quod et in Csesariensi habetur bibliotheca. Adv. Pel., iii, 2, t. xxiii, col. 570. Le même saint docteur, dans son Commentaire sur saint Mathieu, xii, 13, t. xxvi, col. 78, dit : In Evangelio, quo utuntur Nazarsei et Ebionitse, quod nuper in grsecum de Hebrseo (araméen) sermone transtulimus, et quod vocatur a plerisque Matthœi authenticum. Voir aussi De vir. ill., 2 et 3, t. xxiii, col. 611, 613 ; InEzech., xvi, 13, t. xxv, col. 137 ; In Mich., vii, 6, t. xxv, col. 1221. Cf. S. Épiphane, Hær., xxrx, 9 ; xxx, 3, 13, t. xli, col. 405, 409, 428. D’après les textes cités de saint Jérôme, il avait non seulement lu l’Évangile des Hébreux, mais il l’avait transcrit à Bérée, t. xxiii, col. 613, et l’avait traduit en grec et en latin. L’ouvrage était rédigé en langue araméenne et écrit en lettres carrées comme l’hébreu ancien. « La plupart s des chrétiens du 17e siècle croyaient que cet Évangile était l’Évangile araméen de saint Matthieu, mais il devait avoir été altéré par les Nazaréens et les Ébionites, c’est-à-dire par les chrétiens judaïsants qui en faisaient usage. De là vient qu’on l’appelait aussi l’Évangile des Ébionites et des Nazaréens. — Jusqu’à quel point il avait été corrompu par les hérétiques, il n’est pas aisé de le déterminer. Les opinions des critiques sont là-dessus très divergentes. Voir le résumé qu’en fait A. Hilgenfeld, Novum Testamentum extra canonem receptum, Evangel. sec. Heb., 2e édit., in-8°, Leipzig, 1884, p. 10-12. Cf. Ed. Reuss, Geschichte der h. Schriften Neuen Testaments, 184, 6e édit., 1887, p. 198 ; Bleek-Mangold, Einleitung in dos Neue Testament, 3° édit., 1875, p. 118-133.

La question de l’origine et du caractère de l’Évangile des Hébreux tire son importance des éléments qu’elle peut fournir pour la solution du problème de l’origine des Évangiles synoptiques et de leur date respective, mais elle est très difficile à résoudre. Chacun interprète à sa façon les témoignages que nous ont laissés les anciens sur ce sujet. Nous ne possédons plus cet écrit, mais seulement quelques rares fragments disséminés dans les Pères. Ils ont été recueillis par divers savants, en particulier par J.-A. Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, 2 8 édit., 2 in-8°, Hambourg, 1719, t. i, p. 355 ; Th. Zahn, Geschichte des N. Test. Kanons, t. ii, p. 685-704 ; Handmann, Dos Hebrâer-Evangelium, p. 67-103, etc. Tout ce que l’on peut conclure avec certitude des documents que nous possédons, c’est que l’Évangile des Hébreux était rédigé en araméen et avait au moins des rapports étroits avec l’Évangile canonique de saint Matthieu. Hors de ces points, on ne peut guère émettre que des hypothèses. — Voir F. Franck, Veber dos Evangelium der Hebrâer, dans les Theologische Studien und Kritiken, 1848, p. 369-422 ; A. Hilgenfeld, Novum Testamentum extra canonem, p. 5-38 ; E. W. B. Nicholson, The Gospel according to the Hebrews ; its Fragments translated and annotated with a critical analysis, in-8°, Londres, 1879 ; Gla, Original Sprache des Matthâusevangelium, 1887 ; R. Handmann, Dos Hebrâer-Evangelium, dans Gebhardt et Harnack, Texte und Untersuchungen, t. v, Heꝟ. 3, in-8°, Leipzig, 1888 ; Th. Zahn, Geschichte des neutestamentlichen Kanons, t. ii, 1890, p. 642-723 ; J. Belser, Einleitung in das Neue Testament, 1901, p. 763-776.

F. Vigouroux.

    1. HEBRI##

HEBRI (hébreu : ’Ibrî ; Septante : ’A6ai ; Codex ulexandrinus : ’QSSi), lévite, fils de Merari, au temps de David. I Par., xxiv, 27.

    1. HÉBRON##

HÉBRON (Bébrôn ; Septante : XtSpûv et Xiëptip.), nom de deux Israélites et d’une ville.

    1. HÉBRON##


1. HÉBRON, troisième fils de Caath, qui était le second fils de Lévi. Exod., w, 18 ; Num., iii, 19 ; I Par., vi, 2, 48 ; xxxiii, 12. On ne sait rien autre chose de lui, sinon

qu’il était chef de la famille des Hébronites, Num., iii, 27 ; xxvi, 58 ; I Par., xxvi, 23, 30, 31 ; ou fils d’Hébron, Benê JSébrôn, ’! Par., xv, 9 ; xxiii, 19. La quarantième année de David on comptait à Jazer de Galaad 2 700 hommes vaillants de cette famille, établis dans les tribus transjordaniennes pour le service de Dieu et du roi. Jeria était leur chef. I Par., xxvi, 32. Il y en avait 1 700 dans la Palestine cisjordaniennc sous le commandement d’Hasabias. I Par., xxvi, 30. La Vulgate appelle Hébron Hébroni dans Num., xxvi, 58.

    1. HÉBRON##


2. HÉBRON, fils de Marésa et père de Coré, Thaphua, Récem et Samma, dans la tribu de Juda. I Par., ii, 42, 43. Ces quatre fils sont les fondateurs des villes du même nom, ou simplement des noms de localités peuplées par des descendants d’Hébron.

3. HÉBRON (la Vulgate porte Chébron dans un seul endroit, I Mach., v, 65), antique cité royale chananéenne, située dans les montagnes de Juda, au sud de Jérusalem, et célèbre surtout au temps des patriarches et de David. Gen., xiii, 18 ; xxiii, 2 ; Jos., x, 3 ; II Reg., ii, 1, etc.

I. Nom.

La Bible nous apprend elle-même que le nom primitif d’Hébron était Qiryaf’Arba’, Gen., xxiii, 2 ; Jos., xiv, 15 ; xv, 13, 54 ; xx, 7 ; xxi, 11 ; Jud., i, 10 ; Qiryaf havrba’, avec l’article, Gen., xxxv, 27 ; II Èsd., xi, 25 ; Septante : irôXiç’Ap6ôx, Gen., xxiii, 2 ; Jos., xv, 13, 54 ; xx, 7 ; miXiç’ApyôS, Jos., xiv, 15 ; Kapia6apë<ix, Jos., xxi, 11 ; II Esd., XI, 25, K.apia8apëox<r£<pép, Jud., i, 10 ; iniXtç toO ireSiou, « ville de la plaine, » Gen., xxxv, 27, fausse lecture, ’ârâbâh, au lieu de’arba’; Vulgate : Civitas Arbee, Gen., xxiii, 2 ; xxxv, 27 ; Cariath Arbe, Jos., XIV, 15 ; xv, 13, 54 ; Jud., i, 10, ou Cariatharbe, Jos., xx, 7 ; xxi, 11 ; II Esd., xi, 25. D’après saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 84, et certains interprètes juifs, ’arba’serait ici le mot « quatre », et le nom de « ville des Quatre » viendrait du nombre des patriarches dont la caverne de Makpélah renfermerait les tombeaux, c’est-à-dire Abraham, Isaac et Jacob, auxquels, pour compléter le chiffre, les uns adjoignent Adam lui-même, d’autres, Esaû, d’autres enfin, Joseph. Cette explication n’est guère plus fondée que celle de M. de Saulcy, Voyage en Terre Sainte, Paris, 1865, t.- 1, p. 152, rattachant’arba’aux quatre quartiers de la ville. L’Écriture nous donne elle-même la véritable interprétation en rapportant l’origine du nom à’Arba’ou Arbé, père d’Énac, géant de la race des Enacim. Jos., xv, 13 ; xxi, 11. La ville s’appelle aujourd’hui El-Khalîl, « l’ami [de Dieu], » en souvenir d’Abraham que les Arabes nomment ainsi après la Bible. Cf. Is., xli, 8 ; Jac, ii, 23.

II. Description.

Hébron était située « dans la terre de Chanaan t>, Gen., xxiii, 2, 19, « sur le territoire et dans la montagne de Juda. » Jos., xi, 21 ; xv, 54 ; xx, 7 ; xxi, 11 ; I Par., vi, 55 ; II Par., xi, 10. Elle se trouvait à 22 milles (32 kilomètres) au sud de Jérusalem, suivant Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, p. 84, 209.

1° Plan ; principaux quartiers. — C’est aujourd’hui encore une des plus grandes villes de la Palestine. Élevée de 927 mètres au-dessus de la Méditerranée, elle s’étend au fond d’une belle vallée qui se dirige du nordouest au sud-est et sur les pentes inférieures des montagnes qui la dominent. Elle se divise en quatre quartiers principaux (fig. 118). Le premier, celui que l’on rencontre en venant de Jérusalem, s’appelle Bîdret BSJbez-Zàuiyéh, « le quartier de la Porte de la Zâouiyéh, » espèce d’oratoire musulman. C’est le moins considérable ; il ne comprend qu’un petit nombre d’habitations assez bien bâties, du moins relativement aux autres villes de la Palestine. Le second s’élève en face, vers le nord-est, au delà de quelques jardins, soit dans la vallée, soit sur le versant du Djebel Béilûn. C’est le tfâret esch-Scheikh, t le quartier du scheikh, » c’est-à-dire d"Ali Bakka, personnage auquel est dédiée la belle mosquée qu’en