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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/296

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HÉBRON — HÉBRONITES


Histoire de l’art, t iv, Paris, 1887, p. 277. MM. Mauss et Salzmann, ainsi que M. de Saulcy, la font remonter jusqu’au temps de David. Cf. F. de Saulcy, Voyage en Terre Sainte, t. i, p. 156 ; t. ii, p. 328. Voir aussi, sur l’enceinte sacrée d’Hébron, Renan, Mission de Phénicie, Paris, 1864, p. 799-607. — La population d’Hébron est de 8 à 10000 habitants, suivant les uns ; de 12 à 14000, suivant les autres ; la statistique officielle n’existe pas dans ce pays. À part un millier de Juifs, elle est tout entière musulmane, fanatique, turbulente et souvent fort désagréable pour les étrangers. Il n’y a pasde chrétiens. La forte garnison qu’y entretient le gouvernement turc ne suffit pas pour le rendre toujours maître de ce peuple insoumis. C’est d’ailleurs une belle et forte race qui doit ses qualités à la richesse du sol, à la salubrité de l’air, la pureté et l’abondance des eaux, la végétation luxuriante de la vallée. Parmi les Israélites, beaucoup sont allemands, polonais ou espagnols. Lés marchands de la ville font beaucoup de commerce avec les Bédouins et parcourent souvent le pays avec leurs marchandises. Entre autres branches d’industrie, nous signalerons la fabrication d’outrés en peaux de chèvre et deux verreries importantes. La soude nécessaire à ces dernières est apportée des contrées désertiques situées à l’est du Jourdain. Ces verreries sont très anciennes ; elles sont mentionnées en 1333 par le rabbin Isaac Chelo (cf. Carmoly, Itinéraires de la Terre Sainte, p. 243) ; mais il est probable qu’elles existaient déjà à l’époque juive. Les vignes sont très nombreuses aux environs d’Hébron. Depuis quelques années, les Juifs, à qui elles appartiennent presque toutes, font beaucoup de raisins secs, de sirop de raisin et de vin. Voir Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans le Tour du monde, t. xlii, p. 134, 138-140. III. Histoire.

Hébron est une des plus vieilles villes du monde. La Bible nous apprend qu’elle fut bâtie sept ans avant Sô’an ou Tanis, capitale de la Basse Egypte. Num., xiii, 23. Une fausse interprétation de Jos., xiv, 15, aurait même fait croire à quelques critiques qu’Adamy fut enterré. La Vulgate dit, en effet : « Hébron s’appelait auparavant Cariath Arbé. Adam, le plus grand des Ènacim, y est enterré. » Mais le mot hâ’àdâm du texte hébreu est tout simplement le nom commun « homme », et le verset doit se traduire : « Le nom d’Hébron était auparavant Qiryaf (ville) d"Arba’, l’homme le plus grand parmi les’Andqitn. » C’est à cette race de géants, nous l’avons vii, qu’on en fait remonter l’origine. La première fois qu’il est question de cette ville dans l’Écriture, c’est lors de l’arrivée d’Abraham dans la vallée de Mambré. Gen., xiii, 18. À cette époque, elle est même quelquefois appelée Mambré, hébreu : Mamrê’. Gen., xxiii, 19 ; xxxv, 27. Le patriarche fixa longtemps sa tente en cet endroit, sous un chêne resté célèbre. Voir Mambré. — À la mort de Sara, il acheta d’Éphron, pour lui servir de tombeau de famille, la caverne double ou Makpêlah, Gen., xxiii, 2, 19, où il fut déposé lui-même plus tard par ses fils. Gen., xxv, 9. Isaac, à son tour, y fut réuni à son père par Ésaû et Jacob. Gen., xxxv, 27, 29. — Jacob habita dans la même vallée, et c’est de là que partit Joseph pour aller trouver ses frères vers Sichem et Dothaïn. Gen., xxxvii, 14.

— Les explorateurs envoyés par Moïse pour examiner la Terre Promise, vinrent à Hébron. Num., xiii, 23. — Lorsque les Israélites envahirent le pays de Chanaan, le. roi de cette ville, Oham, se ligua contre eux avec Adonisédech, roi de Jérusalem, et trois autres princes, pour aller attaquer Gabaon ; mais il fut vaincu et mis à mort. Jos., x, 3, 23, 26 ; xii, 10. Josué vint alors assiéger la ville, qui fut prise, et dont les habitants furent passés au fil de l’épée. Jos., x, 36, 39 ; xi, 21. — Dans le partage de la Terre Sainte, elle fut donnée à Caleb, avec son territoire, et échut à la tribu de Juda. Jos., xiv, 13, 14 ; xv, 13, 54 ; Jud., i, 20. Plus tard, elle fut désignée comme "ville de refuge et assignée aux enfants d’Aaron. Jos., xx,

7 ; xxi, 11, 13 ; I Par., ti, 55, 57. — La seconde partie de son histoire, au point de vue biblique, comprend le rôle qu’elle joua sous David. Lorsque Saül eut succombé sur le mont Gelboé, David, après avoir consulté Dieu, vint à Hébron avecses compagnons d’armes, qui s’installèrent dans les bourgs et villages de la banlieue. II Reg., ii, 1, 3. Cette place forte, où il possédait des amis dévoués, I Reg., xxx, 31, et à laquelle se rattachaient tant de souvenirs de l’histoire patriarcale, était bien choisie pour lui servir de capitale temporaire. H y régna sept ans et demi, et sa famille s’y accrut. II Reg., ii, 11 ; m, 2, 5 ; v, 5 ; III Reg., ii, 11 ; I Par., iii, 1, 4 ; xxix, 27. C’est là qu’Abner vint le trouver pour entrer en pourparlers avec lui, et qu’il fut tué par Joab, puis enseveli. II Reg., iii, 19, 20, 22, 27, 32 ; iv, 1. C’est là aussi que Baana et Réchab apportèrent à David la tête d’Isboseth traîtreusement mis à mort, et qu’ils subirent un châtiment bien mérité : ils furent tués, et leurs mains et leurs pieds coupés furent suspendus au-dessus de la piscine d’Hébron. II Reg., iv, 8, 12. Après cela, les anciens et les tribus d’Israël vinrent reconnaître pour roi le fils d’Isaï, qui reçut l’onction royale pour la troisième fois. II Reg., v, 1, 3 ; I Par., xi, l, 3. Lorsque Absalom se souleva contre son père, c’est à Hébron qu’il se retira, sous prétexte d’y sacrifier au Seigneur, et il fit de cette place le centre de la révolte. II Reg., xv, 7, 9, 10. — Elle fut plus tard fortifiée par Roboam, II Par., xi, 10, puis, au retour de la captivité, elle fut réhabîtée par des enfants de Juda. II Esd., xi, 25. Mais elle tomba bientôt au pouvoir des Iduméens, qui s’y maintinrent jusqu’au moment où Judas Machabée parvint à les en chasser et détruisit les remparts et les tours de la ville. I Mach., v, 65. — Quelque temps avant la prise de Jérusalem par Titus, Céréalis, l’un des généraux de Vespasien, s’en empara et la livra aux flammes, après avoir égorgé toute la population valide. Cf. Josèphe. Bell, jud., IV, ix, 9. Au ive siècle, Eusèbe, Onomastica sacra, p. 209, la désigne comme un gros bourg, xcâfiv) vûv izyiaTr. Tombée au pouvoir des musulmans avec tout le reste de la Palestine, elle conserva toujours une partie de son antique importance, tant en vertu de sa position qu’à cause de la vénération dont les Arabes, aussi bien que les Juifs et les chrétiens, entourent la mémoire d’Abraham. Les croisés la désignent souvent sous le nom de castellum ou prsesidiwm. ad sanctum Abraham. En 1167, elle devint le siège d’un évêque latin. Vingt ans plus tard, elle retomba entre les mains des musulmans, et sa cathédrale fut convertie en mosquée. Depuis ce temps, elle n’a jamais cessé de leur appartenir. — Outre les auteurs que nous avons cités dans le corps de cet article et surtout V. Guérin, Judée, t. iii, p. 214-256 qui a en quelque sorte épuisé la matière sur Hébron, on peut voir principalement : E. Robinson, Bïblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 73-94 ; Survey of Western Palestine. Memoirs, Londres, 1881-1883, t. iii, p. 305308 ; 333-346 ; W. M. Thomson, The Land and the Book, 1. 1, Southern Palestine, Londres, 1881, p. 268-282.

A. Legendre.
    1. HÉBRONA##

HÉBRONA (hébreu : ’Abrônâh ; Septante : Codex Vaticanus : Eeépwvà ; Codex Alexandrinus : ’E6pii)vô), un des campements des Israélites dans le désert, mentionné immédiatement avant Asiongaber. Num., xxxiii, 34, 35. Il est inconnu. D’après l’étymologie du nom, qui veut dire « passage », on suppose que cette station se trouvait sur le bord du golfe Élanitique, près d’un gué.

A. Legendre.
    1. HÉBRONI##


HÉBRONI, nom donné par la Vulgate à Hébron, fils de Caath, dans Num., xxvi, 58. Voir Hébron 1, col. 553.

    1. HÉBRONITES##

HÉBRONITES (hébreu : Hefemm ; Septante : 6 XeBpivv), famille de lévites, descendant d’Hébron, le fils de Caath. Num., iii, 27 ; xxvi, 58 ; I Par., xxvi, 23, 30, 31. Voir HÉ-BRON 1.