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HÉRON — HERVÉ DE BOURGDIEU


Les hérons font leurs nids de préférence au sommet des plus grands arbres. À défaut de grands arbres, comme en Egypte et en Palestine, ils se contentent de papyrus et de roseaux. Tristràm, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 241 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 468. Les Septante et la Vulgate traduisent’ânâfâh par « pluvier », et la version arabe par « perroquet ». Les autres versions ne fournissent aucune indication claire. On ne^voit pas ce qui a déterminé lés Septante à traduire ainsi. Comme dans les deux passages du Pentateuque, V’ânâfâh est associé à la cigogne, il est naturel de reconnaître sous ce nom un oiseau de même taille et d’espèce analogue, le héron, si commun en Palestine. Le pluvier, au contraire, n’est pas mentionné parmi les espèces qui se rencontrent habituellement dans ce pays. Cet oiseau est aussi un échassier, mais de taille beaucoup plus petite. Il vit par troupes nombreuses et émigré du nord de l’Europe en Afrique pendant l’hiver. Il n’y a donc pas lieu d’adopter comme suffisamment justifiée la traduction des versions. Dans les deux mêmes versets, les Septante et la Vulgate nomment le héron, îpm&iôt ;, herodion, mais c’est pour traduire le mot hâsidâh, qui est le nom de la cigogne. La même traduction fautive se retrouve Job, xxxix, 13, et Ps. ciii,

17. Voir Cigogne, t. ii, col. 756.

H. Lesêtre.
    1. HÉROS de David##


HÉROS de David. On appelle ainsi quelquefois les gibbôrîm, les plus vaillants soldats de l’armée de David. Voir Armée, t. i, col. 973. « 

    1. HERSE##

HERSE, instrument qui sert à briser les mottes de terre après le passage de la charrue. La herse se compose de pièces de bois formant treillis dans un cadre rectangulaire ; à la partie inférieure de cet appareil assez pesant sont plantées de longues et fortes pointes de bois dur ou même de fer, qui divisent les mottes quand on traîne la herse sur le sol lahouré. L’instrument est mis en mouvement par un animal ; mais on conçoit que l’homme a commencé par réduire lui-même les mottes, à l’aide d’un morceau de bois quelconque, avant d’ensemencer la terre. Les Égyptiens et les Chaldéens primitifs n’ont pas connu la herse. Le sol d’alluvions qu’ils cultivaient se divisait de lui-même sous le faible effort dé la houe ou d’une charrue rudimentaire. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, t. ï, 1895, p. 67, 764. Les Hébreux ont dû employer la herse dans les terres fortes de leur territoire. Ils n’ont pas de nom pour désigner cet instrument ; mais le verbe ëàdad, qui signifie « aplanir » la terre, suppose l’usage de la herse. On retrouve des mots analogues en assyrien, Sadâdu, « tirer, » et eh arabe, Sadd, « être dur et ferme. » Les versions traduisent èddad par épyâÇenÔai t » |v yîjv, proscindere et sarrire, èXxiSetv avXàxaç, confringere glebas, êvur^veiv, confringere sulcos. Le sens n’est donc pas douteux : il s’agit toujours de l’opération qui consiste à briser les mottes de terre soulevées par la charrue. Comme le re’êm ou taureau sauvage ne peut pas être domestiqué, il est dit de lui dans un texte de Job, xxxix, 10 :

L’attacheras-tu à la corde pour qu’il trace le sillon, Ira-t-il derrière toi briser les mottes de la vallée ?

L’auteur sacré suppose ici une herse manœuvrée par un animal. — Pour faire entendre que sa sagesse n’oblige pas Dieu à ne jamais changer ses actes extérieurs, Isaïe, xxviii, 24, le compare au laboureur, qui ne laboure pas toujours et n’est pas sans cesse à ouvrir et à briser son terrain, mais qui, après avoir aplani la surface du sol, répand son grain, le récolte et le bat suivant divers procédés. — Osée, x, 11, marque l’unanimité du peuple nouveau au service du Seigneur par cette image : « J’attellerai Éphraïm, Juda labourera et Jacob hersera, » tous travailleront d’accord à la même

œuvre. — Il ne faut pas confondre la herse avec une espèce de traîneau qui servait à battre le blé. Voir Aire,

t. ï, col. 325-327.

H. Lesêtre.
    1. HERVÉ Daniel##


HERVÉ Daniel, théologien catholique français, né à Saint-Père en Retz, dans le diocèse de Nantes, mort à Rouen le 8 juillet 1694. D entra dans la congrégation de l’Oratoire en 1642, à l’âge de vingt et un ans, et fut ordonné prêtre en 1645. Il fut d’abord théologal à Boulogne, et supérieur de la maison des Oratoriens dans cette ville, où il demeura jusqu’en 1660. À partir de cette époque, il fut successivement nommé supérieur de plusieurs maisons de son ordre. Il eut quelque temps le dessein d’écrire la vie du cardinal de Bérulle, et rassembla, en vue de cet ouvrage, un grand nombre de documents ; aussi fut-il choisi pour procéder à l’information des vertus et des miracles de l’illustre et pieux cardinal, dont on poursuivait alors à Rome le procès de béatification. Ce procès ne fut point terminé, et le P. Hervé n’écrivit pas l’ouvrage qu’il avait projeté ; mais en sa place il fit paraître, en 1666, une vie fort intéressante de M me Acarie ; celle qui introduisit l’ordre des Carmélites en France, avec l’assistance du cardinal de Bérulle, qui la dirigeait. Daniel Hervé, à la fin de sa vie, fut pendant six mois curé de Sainte-Croix-Saint-Ouen, à Rouen. C’est là qu’il mourut, en 1694. En fait d’ouvrages se rapportant directement à la sainte Bible, il a laissé : Apucalypsis B. Joannis apostoli explanatio hwtorica, in-4’, Lyon, 1684 ; des commentaires français, manuscrits, sur les prophètes Osée et Joël.

A. Régnier.

    1. HERVÉ DE BOURGDIEU##


HERVÉ DE BOURGDIEU, appelé aussi Hervé de Dole, ou plutôt de Déols, ainsi surnommé parce qu’il fut religieux du monastère de Déols (monasterium Dolense ou Burdigolense), bénédictin français, né dans le Maine, mort à Bourgdieu le 23 avril 1150. Il se fit religieux vers 1109 à l’abbaye de Déols ou Bourgdieu en Berry et s’appliqua à l’étude des Livres Saints et des docteurs qui pouvaient lui en faciliter l’intelligence, surtout de saint Ambroise, de saint Jérôme, de saint Augustin et de saint Grégoire. Une lettre des moines de son monastère pour annoncer sa mort nous apprend que Hervé avait composé des commentaires sur le Deutéronome, l’Ecclésiaste, les Juges, Ruth, Tobie, Isaïe, la dernière partie d’Ézéchiel que saint Grégoire n’a pas expliquée, les Lamentations de Jérémie, les douze petits prophètes, les Épltres de saint Paul, une explication des Évangiles et des cantiques qui se chantent à l’office, un ouvrage sur quelques passages de la Bible et leurs variantes, , Le plus grand nombre de ces écrits est aujourd’hui perdu. Dom Bernard Pez a publié le Commentaire sur Isaïe dans son Tiiesaurus Anecdotorum riovissimus, t. iii, in-f°, 1721, pars I, p. 2. Le Commentaire des Épîtres de saint Paul fut publié par René de Chasteignier, sous le nom de saint Anselme, in-f°, Paris, 1533. Parmi les œuvres de ce docteur se trouvent encore les explications d’Hervé sur quelques évangiles. Gerberon lui attribue en outre des commentaires sur saint Matthieu, sur le Cantique des cantiques et sur l’Apocalypse : mais ces ouvrages doivent être laissés à Anselme de Laon. Migne a reproduit les œuvres publiées de Hervé de Bourgdieu dans le t. clxxxi de la Patrologie latine. Voir Fabricius, Biblioth. latina médise setatis, 1858, t. iii, p. 226 ; Ceillier, Hist. des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., t. xiv, p. 402 ; Hist. litt. de la France, t. sii, p. 344 ; dom Liron, Singularités hist., t. iii, p. 29 ; Mabillon, Annales ord. S. Benedicti, t.’vi, 1745, p. 440, 441 ; D. François, Biblioth. générale des écrivains de l’ordre de S. Benoit, t. ï, p. 481 ; Ziegelbauer, Hist. rei literariæ ord. S. Benedicti, t. iii, p. 130 : t. IV, p. 27, 28, 29, 37, etc. ; Hauréau, Histoire littéraire du Maine, 2e édit., t. vi, p. 106 ; Desportes, Bibliographie du Maine, p. 337. D. Heurtebize.