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HÉSYCHIUS — HETH

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Dans la Note lue à l’Institut lombard en 1886 et précédemment citée, Ceriani avait désigné comme le meilleur représentant du texte égyptien le manuscrit cursif Ferrariemis, 106 de Holmes, avec sa famille. Ceux qui s’en rapprochent le plus sont les cursiꝟ. 26, 198 et 306. Les autres, 33, 41, 42, 49, 68, 87, 90, 91, 118, 147, 228, 233, 238, sont des textes plus ou moins mélangés. À Loisy, Hist. critiq. du texte et des versions, p. 100-107. Répétons que les caractères de la recension hésychienne sont peu marqués et difficiles à fixer. L. Méchincau, La cri. tique biblique au IIP siècle, Les recensions d’Origène, de saint Lucien, d’Hésychius et nos textes grecs actuels, dans les Études religieuses, mars 1892, p. 445-453.

Recensiondu Nouveau Testament.

Son existence

n’est connue que, par le témoignage de saint Jérôme. Dans son Epist. ad Damasum, t. xxix, col. 527, qui sert de préface à sa revision latine des Évangiles, le saint docteur expose la méthode qu’il a suivie. Il est remonté aux sources originales et il a consulté d’anciens manuscrits grecs, mais non ceux que quelques-uns, par mauvais esprit de chicane, attribuaient à Lucien et à Hésychius et qui contenaient des additions fautives, . quos à Luciano et Hesychio nuncupatos paucorum hominum asserit perversa contentio. On n’en trouve pas d’autre mention sinon dans le décret, attribué à saint Gélase, t. lix, col. 162, où elle est condamnée en ces termes : Evangelia quæ falsavit Hésychius, apocrypha. Voir t. i, col. IBS. Les critiques ont diversement interprété ces renseignements vagues et obscurs, Hug, Einleitung in die Schriften des N. T., 2e édit., Stuttgart et Tubingue. 1821, t. i, p. 182-209, a prétendu qu’au cours du m » siècle, la xoivti ëxBoaic du Nouveau Testament avait été revisée par Origène, Lucien et Hésychius. Il attribuait à ce dernier la recension que Griesbach avait appelée alexandrine et il en avait déterminé les représentants qui étaient, selon lui, les manuscrits BCL pour les Évangiles, ABC, 17, 46 pour les Épîtres de saint Paul, ABC, 36, 40, 73, 105 pour les Actes et les Épîtres catholiques, et AC, 12, 36, 38 pour l’Apocalypse. Eichhorn, Einleitung in das N. T., Leipzig, 1827, t. i, p. 278, adopta au sujet d’Hésychius les conclusions de Hug. Mais les critiques postérieurs ordonnèrent autrement les fomilles de manuscrits du Nouveau Testament. Quant aux recensions attribuées à saint Lucien et à Hésychius, ou bien ils en nièrent l’existence, en donnant une autre interprétation aux paroles de saint Jérôme, J. Danko, De sacra Scriptura, Vienne, 1867, p. 106-107 ; P. Martin, Introduction à la critique textuelle du N. T., partie théorique, Paris ; 1882-1883, p. 382-384, ou bien, s’ils en ont admis l’existence, ils ont avoué en ignorer la nature et la méthode. Tischendorf ; dans Gregory, Prolegomena, Leipzig, 1884, p.- 193-194. Pour Westcott et Hort, The New Testament in the original Greek, introd., Cambridge et Londres, 1882, p. 182-183, la recension d’Hésychius devait être un texte mélangé qui a eu un peu de succès et d’influence et dont il reste peu de traces dans les documents actuels. Cependant W. Bousset, Texikrilische StudienzumNeuen Testament, Leipzig, 1894, p. 74110, dans les Texte und Untersuchungen de Gebhardt et, Harnack, t. xi, 4e fasc, a pensé reconnaître la recension d’Hésychius, pour les Évangiles au moins, dans un groupe de manuscrits B, ii, X, L, T et 33, qui proviennent d’Egypte et qui doivent représenter la recension propre à leur pays d’origine. Leur texte a, d’ailleurs, des rapports avec les citations scripturaires de saint Cyrille d’Alexandrie et avec la version copte dite sahidique. Voir t. ii, col. 949. Le principal témoin est pour saint Matthieu l’oncial Z et pour saint Luc E. Sa principale particularité consiste en ce qu’elle a presque partout le , texte le plus court. D’où on peut conclure qu’Hésychius j cherchait à raccourcir le texte, ou au moins préférait le texte le plus court. Comme sa recension représente une tradition locale, il faudra être très circonspect pour ad mettre les leçons qui lui sont propres ou à peu près. On pourra avoir plus de confiance en celles qui se rencontrent aussi dans les manuscrits latins e, k, et dans le Codex Bezse. E. Mangenot.

    1. HÉSYCHIUS##


2. HÉSYCHIUS, moine et prêtre de Jérusalem, mort en 433. Il composa un grand nombre d’ouvrages et dans le tome xcm de la Patrologie grecque, Migne a réuni ce qui nous reste de cet auteur à peu près inconnu. On y remarque une explication du Lévitique, des fragments sur les psaumes, Ezéchiel, Daniel, les Actes des Apôtres, l'Épitre de saint Jacques, la 1™ de saint Pierre, l'Épttre de saint Jude, un STixijpov ou abrégé des douze petits prophètes et d’Isaïe avec la division du texte en chapitres et enfin sous le titre SuvafàfTi àitopiwv xa ÈTtiXyueuv un recueil de difficultés, avec leurs solutions, sur l’interprétation des Évangiles. — Voir Fabricius, Biblioth. grseca, édit. Harles, t. iv, p. 882 ; t. vii, p. 419, 452, 548 ; Acta Sanctorum, martii t. iii, p. 713 ; Ceillier, Hist. des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., t. xi, p, 651 ; O. Bardenhewer, Les Pères de l'Église, t. i, traduction

française, 1899, p. 254.

B. Heurtebize.

1. HETH (hébreu : Blet ; Septante : Xerraîo ;  ; Vulgate : Hethssus), fils de Chanaan. Gen., x, 15. Ses descendants sont nommés « fils de Heth », Gen., xxiii, 3, etc., « Hetthim, » Jud., i, 26, et le plus souvent « Héthéens ». Gen., x, 15, etc. Voir Héthéens.

2. HETH (n>n, hê(, huitième lettre de l’alphabet hébreu. Elle a dans l’alphabet phénicien la forme suivante : $ ft |f^. Cette forme est transformée en n dans l’alphabet carré et en H dans l’alphabet grec où elle est devenue l'ê long. L’origine hiéroglyphique de ce caractère est controversée. Gesenius, Thésaurus, p. 436, a supposé que £êf signifie : « cloison, rempart. » — La consonne Jyeth n’a pas de correspondant exact dans notre langue. C’est une gutturale très forte qui se rapproche de celle du ch allemand, par exemple, dans Sprache. Les Septante l’ont souvent rendue par le X aspiré grec : Xeêpwv = rnan, $ébrôn ; d’autres fois par un simple esprit. L’explication de cette différence de transcription parait être dans le fait que le fyeth a deux prononciations différentes, l’une très forte, l’autre faible. Les Arabes et les Éthiopiens distinguèrent dans l'écriture ces deux

prononciations, r, ttl, ==' hh, et *, '"î, = kh, mais

les Hébreux n’eurent pour les deux sons qu’un seul et même caractère. La transcription du l}eth par un x< Xâ(i = on, Gen., vi, 10 ; quelquefois par un <r, 2e Spâx = i|"nn, Zach., ix, l ; Soup£ = n’in, Num., xiii, 6,

doit répondre à la prononciation forte, et la transcription par x, <J>a<Tex = nos, « Pâque, » I Par., xxxi, 1 ;

TaSéx = nais, Tabée, Gen., xxii, 24, ou bien par un

simple esprit : 'Affaîoç = 'in, Aggée, Agg., i, 1, à la prononciation faible. Cependant les Grecs et les Latins n’ont pas été toujours d’accord avec eux-mêmes dans leurs transcriptions. Le fleuve Chaboras est appelé Xaêeipaç et 'Agoppaç (voir Habor, col. 384) ; <shû est transcrit 'AXçaîoç dans Matth., x, 3, et K).wnî ; dans Joa., xix, 25. La Vulgate a souvent rendu le heth fort par un h : Hebron = Xeêpûv, Helba = XtêSi ; Helbon = XeX6ûv, etc., mais elle s’est servie également de l’A pour rendre le heth faible : Helam = Aikâp ; Helci = 'EXxaî, etc. Quelquefois elle a rendu le heth par ch. Cham =nn ; Chali = ibn, etc. Dans beaucoup de,

t i — :

cas, elle n’a tenu aucun compte du heth dans ses transcriptions : Aggmus (Aggée le prophète) = >in ; Emath

= non, etc. Enfin, plus d’une fois elle a éerit le même