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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/400

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HUFNAGEL— HUILE


    1. HUFNAGEL Wïlhelm Friedrich##


HUFNAGEL Wïlhelm Friedrich, théologien protestant rationaliste allemand, né à Hall en.Souabe le 15 juin 1754, mort le 7 février 1830. Après avoir fait ses études à Altorf et à Erlangen, il fut, en 1779, professeur extraordinaire de philosophie et, en 1782, professeur ordinaire de théologie à l’université de cette dernière ville. En 1791, il devint prédicateur d’une des églises de Francfort-surle-Main. Ses principaux écrits scripturaires sont : Salomos hohes Lied geprùft, ùbersetzt und erlàùtert, in-8°, Erlangen, 1784 ; Die Schriften des alten Testaments nach ihren Inhalt und Zweck, in-8°, Erlangen, 1784 ; Hiob neu ûbersetzt mit Anmerkungen, in-8°, Erlangen, 1781 ; Dissertatio de Psalmis propheiias messianicas continenlibus, 2 in-4°, Erlangen, 1784.

    1. HUGUES DE SAINT-CHER##


1. HUGUES DE SAINT-CHER, en latin de Sancto Caro, de Sancto Theuderio, cardinal de l’ordre de Saint-Dominique, né à Saint-Cher, près de Vienne en Dauphiné, mort à Orviète le 19 mars 1263. Envoyé fort jeune à Paris, il y étudia la philosophie et la théologie et y enseigna le droit. En 1225, il entrait chez les Frères prêcheurs et ne tardait pas à être élu provincial, puis, en 1230, prieur de la maison de la rue Saint-Jacques à Paris. Innocent IV, en 1244, le créa cardinal-prêtre du titre de Sainte-Sabine et le choisit pour son légat en Allemagne. Dans le cours des années 1230 à 1240, il travailla avec un grand nombre de religieux de son ordre à une correction des Livres Saints, et cet ouvrage, resté manuscrit, avait pour titre : Correctorium Parisiense, ou Sacra Biblia recognita et emendata, id est, a Scriptorum vitiis expurgala. Additis ad marginam variis lectionibus codicum manuscriptorum hebrseorum, grsecorum et veterum latinorum codicum eetate Caroli Magni scriptorum. Voir Correctoire, t. ii, col. 1023/C’est à Hugues de Saint-Cher que nous sommes redevables des premières Concordances verbales. Voir Concordances, t. ii, col. 895. Il avait en outre commenté tous les livres de l’Écriture. Des Bibles avec ses commentaires furent publiées in-f>, àBâle en 1482, à Paris en 1538, à Venise en 1600 : Postillæ in universa Biblia, juxta quadruplium censum litteralem, allegoricum, moralem, anagogicum. — Voir Hist. littéraire de la France, t. xix, p. 38 ; Fabricius, Biblioth. latina médise setatis (1858), t. iii, p. 269 ; Dupin, Hist. des controverses et des matières ecclésiastiques du XIIIe siècle (1701), p. 261 ; Échard, Scriptores Ord. Prssdicatorum, t. i, p. 164 ; A. Touron, Hist. des hommes illustres de Vordre de Saint-Dominique, t. i, p. 200.

B. Heurtebize.
    1. HUGUES DE SAINT-VICTOR##


2. HUGUES DE SAINT-VICTOR, religieux augustin, né, selon l’opinion la plus probable, dans les environs d’Ypres à la fin du xi » siècle, mort à Paris le Il février 1141. Il passa ses premières années en Saxe et fut instruit par les chanoines réguliers d’Hamersleben. Venu à Paris, il y embrassa la vie religieuse à l’abbaye de Saint-Victor et fut chargé du soin des écoles de ce célèbre monastère. Il s’acquit dans cet emploi une telle réputation qu’on le nommait un second Augustin. Ses œuvres furent publiées in-f », Paris, 1526 ; Venise, 1588 ; Cologne, 1617 ; 2 in-f°, Rouen, 1648. C’est cette dernière édition, avec des modifications assez importantes, qui a été reproduite aux tomes clxxv et clxxvi de la Patrologie latine de Migne. On remarque parmi les œuvres imprimées d’Hugues de SaintVictor : De Scripturis et Scriptoribus sacris prænotatiunculæ ; Adnotationes elucidatoriee in Pentateuchon ; in librutn Judicum ; in libros Regum ; In Salomonis Ecclesiasten homilise xix ; Adnotatiunculæ elucidatoriæ in Threnos Jeremise secundum multiplicem sensum, et primo secnndum litteralem ; in Joelem prophetam ; Expositio moralis in Abdiam ; De quinque septenis seu septenariis ; Explanatio in Canticum B. Mariée ; Qusestiones et divitiones in Epistolas B. Pauli. Parmi les dubia : Alle DJCT. DE LA BIBLE.

gorite in ulrumque Testamentum. —Voir Histoire littéraire de la France, t. xii, p. 1 ; Fabricius, Biblioth. latina médise œtatis (1858), t. iii, p. 279 ; Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques (1863), t. xiv, p. 347 ; Ch. G. Dering, Dissertatiode Hugone a S. Victore, in-4°, Helmstadt, 1745 ; A. Leibner, Hugo von Sanct-Victor und die theologische Richtung seiner Zeit, in-8f, Leipzig, 1832 ; Hauréau, Nouvel examen de l’édition d’Hugues de Saint-Victor, ses œuvres, avec deux opuscules inédits, in-8°, Paris, 1859 ; Mignon, Les origines de la scolastique et Hugues de Saint-Victor, 2 in-8°, Paris,

1895.

B. Heurtebize.
    1. HUILE##

HUILE (hébreu : èémén, ishâr, et peut-être zaif ; Septante : ilaïav ; Vulgate : oleum), liqueur grasse tirée de l’olive (fig. 156).

I. Noms.

Le nom ordinaire de l’huile en hébreu est ëétnén de là racine sâman, « être gras ; » il est employé près de 200 fois. On rencontre 22 fois une dénomination tirée de la racine sâhar, « briller, » ishâr, qui parait désigner non pas l’huile en général comme Sémén. mais l’huile fraîchement exprimée de l’olive : aussi dans les textes parallèles ce terme ishâr est-il mis en opposition avec Sémén, comme le mot (iras, le vin qui vient d’être exprimé du raisin, « le moût, » est opposé à yaïn, « le vin » en général. Pour certains auteurs ce serait ce qu’on nomme l’huile vierge, obtenue en soumettant à une première pression modérée les olives, huile très douce, un peu verdâtre, d’un goût de fruit. Pour d’autres, ce serait l’omphacine, huile tirée des olives avant leur maturité ; l’unfdk des Arabes. Plusieurs lexicographes, comme Buhl, Gesenius’hébraîsches Handwôrterbuch, in-8, Leipzig, 1895, p. 208, donnent au mot zaif, qui désigne l’olivier et l’olive, le sens d’huile en deux circonstances. Mich., vi, 15 ; Agg., ii, 19. La raison est pour le premier cas le parallélisme plus parfait qui se trouve ainsi établi avec le mot fîrôs, « moût, » du membre parallèle, et pour le second cas la synonymie plus étroite ainsi établie entre la formule’ê$ zài(, et’es Sémén, « arbre à huile, » pour désigner l’olivier. Cependant le parallélisme, quoique moins parfait sans doute, esta la rigueur suffisant en donnant dans ces deux exemples le sens d’olive au mot zait. Sémén ou ishâr ou zaif, c’est J’huile d’olive ; en Palestine on ne donnait ce nom d’huile qu’à ce produit : on n’employait pas d’autre huile. Les oliviers y étalent en telle abondance qu’on n’était pas obligé de recourir a des huiles inférieures.

II. L’huile en Palestine. — L’huile, produit de l’olivier, Jud., ix, 9, est rangée parmi les choses nécessaires à la vie de l’homme, comme l’eau, le viii, le sel, le lait, le miel. Eccli., xxxix, 31. On trouve le nom de l’huile fréquemment associé à celui du blé et du vin. Deut., vii, 13 ; xi, 14 ; xxviii, 51 ; II Par., ii, 15 ; Jer., xxxi, 12 ; Ose., ii, 22 ; Joël., ii, 19, 24. La terre d’Israël était « une terre d’huile et de miel ». Deut., viii, 8. Si le peuple est fidèle, Dieu bénira la terre et elle produira en abondance l’huile comme le blé et le vin. Deut., vii, 13 ; xi, 14 ; xxx’iii, 24 ; Jer., xxxi, 12 ; Ose., ii, 22 ; Joël., 11, 19, 24. Si au contraire il est infidèle, les oliviers ne donneront pas d’huile, Deut., xxviii, 40, 51 ; Mich., vi, 15 ; Agg., i, 11 ; ou ce seront les ennemis qui en feront la récolte. Joël., i, 10. Les bénédictions de Dieu peuvent faire sortir les plus rithes productions des endroits lès plus stériles, comme l’huile du plus dur rocher. Deut., xxxii, 13. — Éphraïm portait son huile en Egypte pour en obtenir l’appui contre l’Assyrie. Ose., xii, 1. L’olivier en effet était peu abondant en Egypte. Les habitants de la vallée du Nil employaient plus souvent l’huile dé raifort, l’huile de sésame, l’huile *de ben (Moringa optera, arbre d’une famille voisine des Légumineuses), même l’huile de ricin. Ils recevaient l’huile d’olive surtout par importation de la Palestine on de la Grèce. Une partie des vases dont on a retrouvé les innombrables débris dana

XII. - 25