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ISSACHAR — ISTOB


qui prennent naissance dans le Gelboé et le Petit’Hermon. Cette plaine et ces vallées constituent une des parties les plus fertiles de la Palestine. Le Cison est entretenu non seulement par des torrents temporaires, mais encore par des sources assez abondantes, comme celle de Djénîn, et celles qui se rencontrent en assez grand nombre aux environs et au-dessus d’Él-Ledjdjûn. A travers cette campagne presque unie, ce sont d’interminables champs de blé ou de vastes espaces recouverts de grandes herbes et de chardons géants. Les alentours de Béisdn sont merveilleusement arrosés. De belles plantations de palmiers disaient autrefois l’un des ornements et l’une des principales richesses de Scyfhopolis. La vigne tapissait les flancs du Gelboé aux environs de Zer’în, comme nous l’apprend l’Écriture, III Reg., xxi, 1, et comme l’attestent encore aujourd’hui les antiques pressoirs creusés dans le roc. À ces avantages s’ajoute un magnifique réseau de routes qui faisaient de cette contrée Comme le carrefour des nations. Là se croisaient les voies militaires et commerciales qui mettaient en communication tous les pays environnants, jusqu’à l’Egypte et l’Assyrie. Pour plus de détails, voir Esdrelon, t. ii, col. 1945 ; Cison, t. ii, col. 781 ; Engannim 2, t. ii, col. 1802. On comprend après cela l’admirable exactitude de la prophétie de Jacob, nous représentant Issachar comme satisfait de la richesse de, son territoire, ne songeant qu’à son bien-être, et, pour jouir du repos, se rendant même tributaire des étrangers. Gen., xlix, 14-15 :

Issachar est un âne robuste ;

Couché dans son étable,

n voit que le repos est doux

Et le pays agréable :

n incline son épaule sous le fardeau,

Il s’assujettit au tribut.

II. Histoire.

Au moment où Jacob descendait en Egypte, les quatre fils d’Issachar formaient le noyau de la tribu. Gen., xlvi, 13 ; I Par., vii, 1. Lors du premier recensement fait au Sinaï, elle avait pour chef Nathanaël, fils deSuar, Num., i, 8 ; x, 15, et elle comptait 54 400 hommes en état de porter les armes. Num., i, 28-29. Dans les campements, elle avait sa place à l’est du tabernacle, aux côtés et sous les ordres de Juda, avec Zabulon, tous deux également issus de Lia. Kum., ii, 5. Elle fit au sanctuaire, par les mains de son prince, les mêmes offrandes que les autres tribus. Num., vii, 18. Parmi les explorateurs du pays de Chanaan, celui qui la représentait était Igal, fils de Joseph. Num., xiii, 8. Au second recensement, dans les plaines de Moab, elle comptait 64300 hommes, soit près de 10000 de plus qu’au premier. Num. xxvi, 23-25. — Au nombre des commissaires chargés d’effectuer le partage de la terre Promise, se trouvait un de ses enfants, Phaltiél, fils d’Ozan. Num., xxxrv, 26. — Lorsque les Hébreux prirent solennellement possession de cette terre dans la vallée de Sichem, la tribu d’Issachar se tint sur le mont Garizim pour prononcer les bénédictions. Deut., xxvii, 12. — Elledonna quatre villes aux Lévites fils de Gerson. Jos., xxi, 6, 28, 29 ; I Par., vi, 62-72 (hébreu, 47-57). - Ses chefs et ses guerriers sont comptés parmi les braves" qui combattirent avec Débora et Barac ; la lutte du reste se passait sur son territoire. Jud., v, 15. — Elle eut aussi l’honneur de donner un juge à Israël, Thola, fils de Phua. Jud., x, 1. — Au temps de David, elle était l’une des tribus les plus nombreuses et les plus puissantes avec ses 87 000 hommes, très vaillants à la guerre. I Par. vu, 5. Elle fournit son contingent, dont le chiffre n’est pas indiqué, pour l’élection royale de ce prince à Hébron. I Par., xii, 32. Malgré la distance qui la séparait de cette ville, elle y envoya des provisions, pour participer ainsi à la fête nationale qui s’y célébrait. I Par., xii, 40. — Sous Salomon, son territoire formait une des douze

préfectures établies pour l’entretien de la maison royale, et l’intendant chargé d’y lever les impôts se nommait Josaphat, fils de Pharué. III Reg., IV, 17. — Le troisième roi d’Israël, Baasa, fondateur de la seconde dynastie, était de cette tribu. III Reg., xv, 27. — Sous Ézé chias, à l’appel de ce pieux roi, une bonne partie de la population consentit à venir au temple et à célébrer la Pâque. II Par., xxx, 18. — Dans le nouveau partage de la Terre Sainte, d’après Ézéchiel, Issachar se trouve parmi les tribus méridionales, entre Siméon et Zabulon. Ezech., xlviii, 25, 26. Dans sa reconstitution idéale de la cité sainte, le même prophète, xlviii, 33, met au midi « la porte d’Issachar », entre celle de Siméon et celle de Zabulon. — Enfin, saint Jean, dans l’Apocalypse, vil, 7, cite Issachar entre Lévi et Zabulon.

III. Caractère.

D’après le résumé historique que nous venons de donner, on voit qu’lssachar a eu un rôle très effacé, sans influence sur le gouvernement et les destinées d’Israël. Nous en pouvons trouver la raison dans le caractère de cette tribu, tel qu’il ressort des paroles prophétiques de Jacob. Gen., xlix, 14-15. « Issachar est un âne robuste, » littéralement « d’os », ô’voc ô<rr<iSr] « , « un âne osseux, » selon la version d’Aquila. La comparaison, qui pourrait sembler déshonorante à nos yeux, était plutôt flatteuse, étant donnée l’estime des Orientaux pour cet animal, dont ils appréciaient les services dans la vie ordinaire et même le courage dans le combat. Issachar put donc imiter sa sobriété, son endurance, mais il n’eut aussi d’autre horizon que les riches « clôtures » au sein desquelles il aima à rester « couché ». Il eût pu combattre, mettre sa force et son activité au service de ses frères ; il trouva « le repos » plus « doux » que la gloire, la jouissance des biens qu’« un pays agréable » lui fournissait en abondance préférable même à la liberté. Car, pour conserver ou augmenter cette jouissance, il devint mercenaire (comparer èâltïr et èâkdr), corvéable, « inclinant son épaule sous le far.deau, s’assujettissant au tribut. » Il porta au rivage voisin, chez les Phéniciens, les produits de sa. terre. Il se fit le serviteur des nombreuses caravanes qui passaient par la plaine d’Esdrelon. Comme cette riche contrée fut souvent l’objet des convoitises, il aima mieux payer le tribut que de défendre sa propriété. — La prophétie de Moïse, Deut., xxxiii, 18-19, est plus obscure. Elle fait cependant allusion à la joie du repos dans les tentes, aux avantages que le trafic d’Issachar trouvera dans le voi-, sinage des ports de mer, aux trésors cachés dans le sable du Bélus, qui fournissait aux Phéniciens la matière nécessaire pour la fabrication du verre. — Enfin, d’un passage de I Par., xii, 32, les anciens commentateurs avaient conclu que la tribu d’Issachar se distinguait par une science particulière de l’astronomie et de la physique. L’hébreu porte littéralement : « Et des fils d’Issachar connaissant l’intelligence pour les temps, pour savoir ce que fera Israël. » On attribue simplement ici aux chefs de la tribu le sens politique apte à juger des circonstances, à comprendre ce qu’il convenait de faire à propos de l’exaltation de David comme roi.

A. Legendre.
    1. ISSARON##


ISSARON, dixième partie de l’éphi ou gomor. Voir Gomor, col. 273.

    1. ISTEMO##

ISTEMO (hébreu : ’Etyemôh ; Septante : Cod. Vat.r’E<rxatu.âv ; Cod. Alex. : ’E<rte[i, <i), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 50. Elle est appelée ailleurs Esthémo. Voir Esthémo, t. ii, col. 1972.

A. Legendre.
    1. ISTOB##

ISTOB (hébreu : ’JS-Tôb ; Septante : Cod. Vat. : EidT(16 ; Cod. Alex. : ’luxdê), nom d’un des petits royaumes situés à l’est du Jourdain, qui, avec la Syrie de Rohob et de Soba et Maacha, fournit un contingent de troupes aux Ammonites contre David. II Reg., x, 6, 8. L’hébreu écrit le nom eu deux mots