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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/525

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    1. ITALIENNES##

ITALIENNES (VERSIONS) DE LA BIBLE

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Mare., I ital. 3 (a. 1369), Laur., Pal. xxvii, 3 (a. 1395), .Ricc. 1787 (xrv* s. ?) et Laur. Med. Pal. 3 (xv « s.), exactement parallèle au précédent, nous donnent le texte entier et exclusif des Évangiles. — Deux mss. Laur., Ashb., 435 (xivs.) et PI. xxvii, 6 (xv) ont les Actes des Apôtres : d’autres reproduisent les Epitres de saint Paul, en partie, Siena, I, ii, 31 (fin xrv> s.), ou en entier, Ricc. 1325, 1382, 1627, tous les trois du xv » siècle ; quelquefois réunies aux Épitres catholiques, Ricc.’1321 (xv » s.). Le Magl., Pal. 5 (xrv » s.), renferme entre divers documents légendaires l’Épitre de saint Jacques : dans Laur., Strozzi, 10 (xiv « s. ?) aux Épitres pauliniennes et catholiques est jointe la première moitié des Actes. Trois mss. Laur., Ashb., 414 (xiv s.), Magl., Pal. 6 (xrv » s.), Ricc. 1349 (xv » s.) ont la seule Apocalypse ; Ricc. 1538 (xrv » s. commenc.) place les Épitres de saint Jacques et de saint Pierre après l’Évangile de saint Matthieu ; par contre, Ricc. 1658 (xrv » s. ?) donne aux Épitres la première place, tandis que Marc, I ital. 2 (xiv » s.), met entre Matthieu et l’Apocalypse des longs extraits d’autres parties du Nouveau Testament. Les deux, Siena, I v, 9 (xiv » s.) et Ricc. 1250 (xv » s.) contiennent le Nouveau Testament tout entier.

2° Sans doute, l’Ancien Testament n’eut jamais une si large diffusion ; cependant certains livres durent être assez répandus parmi les lecteurs de la Bible en langue vulgaire. C’est tout naturel, par exemple, que nous ayons encore quelques mss. du Psautier, Magl., Pal. 2 (xrv 8 s.), Marc, I ital., 57 (xiv> s, ), Vicenza, 2, 10, 5 (a. 1447), Laur., PI. xxviii, 3 (xv » s.), Magl., cl. xxxvii, 47 (a. 1481), Marucell., C. 300 (xv » s.), et d’autres de la Laurentienne, ont les seuls Psaumes de la pénitence. Remarquables sont deux mss. des Proverbes, Magl., Conv. soppr., B, 3, 173 (xive s.), Cl. xl, du xiv 8 siècle et dont le dernier ^contient aussi la version de l’Ecclésiaste. — Quant aux autres livres de l’Ancien Testament il ne semble pas que les lecteurs du moyen âge en aient fait des copies séparées ; la Genèse dans le Ricc. 1655 (a. 1399) est une curieuse exception. Aussi curieux est le ms. Siena, J v, 5 (xiv » s.), contenant la Genèse, une partie de l’Exode, les IV livres des Rois, une partie des livres des Machabées et une histoire légendaire de Samson, tirée et amplifiée du livre des Juges (ch. xiii-xvi), de manière à former, dans l’intention du compilateur, comme une histoire du peuple d’Israël, reproduite de la Bible. L’Ancien Testament tout entier est dans un autre Siena, F. III, 4, du xrv » au xv » siècle. — Quelques grands mss. durent être écrits en vue de contenir en entier la Bible en langue vulgaire : mais ils ne nous sont pas parvenus complets. Le Ricc. 1252 (xrv « s.) ne renferme que la seconde moitié de la Bible, de l’Ecclésiastique à l’Apocalypse ; le premier volume a disparu. Par contre, le Laur., Ashb., 1102, est le premier tome d’une Bible et va de la Genèse au Psautier (Ps. i-xiv) ; il date de 1466. C’est, sans doute, ce fameux ms. de F. Redi, que cet académicien avait légué dans son testament à la bibliothèque Laurentienne ; vendu après sa mort, il y est entré seulement plusieurs siècles après, avec la collection anglaise de lord Ashburnam. Cf. Enrico Rostagno, La Bibbia di Francesco Redi, dans la Rivista délie Biblioteche e degli Archivi, t. vi (1895), p. 95-109. En général ce ms. est parallèle au Siennois, F. III, 4. —Les deux premiers volumes d’une Bible italienne sont conservés à la Bibl. nat. de Paris (Ital. 3 et 4) ; ils ont été écrits en 1472, et appartenaient autrefois à la Bibliothèque royale de Naples. Un autre grand ms. de la Bibl. nat. (provenant de Naples), ital. 1 et 2, de la seconde moitié du xy » siècle, est la seule Bible italienne complète qui ait résisté au ravage des siècles. — Voir sur plusieurs de ces mss. les descriptions contenues dans les catalogues de Bandini [Laur.), Gentile (Magliab.), Mazzatinti, In--ventarii, etc. (Florence, Vicence, Paris).

II. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES VEBS10NS. — L’exa men le plus superficiel des mss. nous’montre que la langue vulgaire employée dans les versions bibliques est en général le dialecte toscan, tel qu’il était parlé à Florence au xiv » siècle, et depuis lors est devenu la langue nationale d’Italie. Cependant, quelques mss. sont dans un dialecte particulier, qui mérite un examen à part. Ainsi le Psautier des mss. Marc ital. 57, Vicent 2, 10, 5, trahit une influence linguistique vénitienne. Qu’on en lise les premiers versets : « Beato lo homo lo quale nonn é andado in lo conseio di malvasi et in la via di peccadori non è stado, né in la cariega de la pest-ilencia non à sedudo. Ma in la leçe del Segnore la voluntà soa et in la soa leçe pensera lo die la note eçc. »

Il est clair que ce langage, s’il n’est pas du pur vénitien, est au moins du toscan qui a subi une grave altération littéraire d’influence vénitienne. Bien mieux, les Évangiles du Marc. I ital. 3 sont proprement rédigés en vénitien (xrv » s.) ; il suffit d’en lire quelques mots :

Luc., xv, 11 : « Un homo era loqual aveva. ij. fioly, e Uo plu çovene disse a so pare : Pare, dame la mia parte de lo chastello che me tocha.E lo pare parti la sustancia e de a queluy la soa parte. Et dentro brieve termene tute cose asemblade insembre ecc. »

Qu’on compare les deux textes avec les autres mss. toscans plus communs, et il en ressortira que nous sommes en face d’une version du Psautier et des Évangiles qui diffère absolument des autres, et qui dut être tirée, au moins pour le Psautier, d’une version toscane tout à lait indépendante de celle qui se trouve dans les autres mss. Ce n’est donc pas une version unique et et homogène que celle de la Bible en langue vulgaire toscane ; en effet, les mss. nous montrent bien plus qu’une simple variation d’une même œuvre modifiée par le temps et par les copistes ; ils représentent parfois des types de versions essentiellement divers, et d’origine indépendante. En voici la classification.

1° Le Pentateuque nous parait, dans les différents mss. qui le contiennent, avoir les caractères d’une version égale et unique, en dehors des variantes inévitables dans chaque copie. Un essai isolé d’un type divers de traduction nous est donné par le Ricc. 1655. Cette Genèse diffère considérablement de l’autre version, et malgré les nombreux rapports qui existent entre les deux, il faut conclure à une origine propre et séparée. En voici quelques versets parallèles :

Siena F. III, 4 : Nel cho minciamento créo Iddio lo

cieloe la terra. Ma la terra

era vanae vota, e le ténèbre

erano sopra a la faccia dello

abisso, e lo spirito di Dio era

portato sopra all’acque ecc.

Ricc, 1655 : Nel princîpio

credo in Deo ( !) il cieloe la

terra. Ma lia terra era vana

et vota, e lie ténèbre erano

sopra la faccia dell’abiso, e

lo spirito del Singniore era

menato sopra all’aque ecc.

Peut-être le traducteur du Ricc. travailla-t-il ayant sous les yeux la version commune. Les livres des Rois et plusieurs autres de l’Ancien Testament (Judith, Job, etc.) nous offrent dans les mss. deux manières de version ; l’une incorrecte, remplie de gloses, infidèle au latin et ressemblant plutôt à une paraphrase, et l’autre correcte et discrètement glosée, représentant plus fidèlement le mot et la pensée du latin. Voici, par exemple, le commencement du livre de Judith :

Siena, F. III, 4 : Ne le

parti di Media singnore giava uno re detto per nome

Afasath, il quale era molto

possente, e per la sua pos sança inchominciôe molto

ad aquistaree sottomettare

giente alla sua singnoria ecc.

Sommes-nous en présence de deux versions différentes dès l’origine, ou d’une seule et même traduction que l’usage populaire et la variété des copies ont considéra Par., B. N. ital. 3 : Adun que lo re Arphasath de Me dii moite avea soctoposte

al suo imperio, ed egli he difichô una cictà potentis sima, la quale egli appelle

Egabanis ecc.