Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/550

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1053
1054
J — JABÈS-GALAAD


J


J. Dans la transcription des noms propres de lieux et de personnes, notre j rend l’iod initial hébreu, lorsqu’il est suivi des voyelles a, e, o ou u : Jabès = Yâbêš ; Jacob = Ya’ǎqôb ; Jéhu = Yêhû’ ; Jérusalem = Yerû-šâlaîm ; Joseph = Yôsêf ; Jubal = Yûbal. Voir Iod, col. 920.


JAASIA (hébreu : Yaḥzeyâh ; Septante : Ίαζίας), fils de Thécué. I Esd., x, 15. Esdras chargea Jonathan et Jaasia de dresser, avec le concours de Mésollam et Sébéthaï, le catalogue des Israélites qui avaient épousé des femmes étrangères. I Esd., x, 1-17. Le texte hébreu, ꝟ. 15 dit au contraire que Jaasia, Jonathan, Mésollam et Sébéthaï s’opposèrent au dénombrement. Voir Sébéthaï.


JABEL (hébreu : Yâbâl ; Septante : Ίωβήλ, fils de Lamech et d’Ada, frère de Jubal. Gen., iv, 20. Il fut le père des nomades ou de ceux qui habitent sous la tente, en élevant des troupeaux, c’est-à-dire qu’il fut le premier à mener ce genre de vie.


JABÈS. La Vulgate a rendu ainsi deux noms d’hommes et deux noms de ville qui ont deux orthographes différentes en hébreu : Ya‘ebêṣ (voir Jabès 2 et 5), et Yâbêš, « sec. » Voir Jabès 1 et 3.

1. jabès (hébreu : Yâbêš ; Septante : Ίαβίς ; Codex Alexandrinus : Άβείς ; Ιαβείς, père de Sellum, roi d’Israël. IV Reg., xv, 10, 13, 14.

2. jabès (hébreu : Ya‘ebêṣ ; Septante : Ίαγβής ; Codex Alexandrinus : Ίαγβής, Γαβής), descendant de Juda. I Par., iv, 9-10. Sa mère lui donna ce nom, dit le texte, parce qu’elle l’enfanta dans la douleur (עצב, ‘ôṣéb). Lui-même fait un jeu de mots sur son nom dans une prière qui est reproduite par l’écrivain sacré : « Jabès invoqua le Dieu d’Israël, disant : Puisses-tu me bénir et étendre mes limites ; que ta main soit avec moi, et qu’elle me préserve du mal, en sorte que je ne sois pas dans la douleur (עצבי, ‘ŏṣbî) ! Et Dieu lui accorda ce qu’il demandait. » Ces détails sont donnés au milieu d’une sèche énumération généalogique, et sans indiquer à quelle famille de Juda appartenait Jabès. Il est dit seulement qu’il était plus considéré que ses frères, lesquels ne sont pas nommés, non plus que son père et sa mère. Ce passage a ainsi un caractère fragmentaire et incomplet. On ne sait s’il existe quelque connexion entre la personne de Jabès et la ville appelée du même nom. I Par., ii, 55. Voir Jabès 5. Le Targum identifie Jabès avec Othoniel.

3. jabès-galaad (hébreu : Yâbêš Gil‘âd, Jud., xxi, 8, 10, 12, 14 ; I Reg., xi, 1, 9 ; xxxi, 11 ; II Reg., ii, 4, 5 ; xxi, 12 ; I Par., x, 11 ; ou simplement Yâbêš, I Reg., xi, 3, 5, 18 ; Yâbêšâh, avec local, I Reg., xxxi, 12 ; I Par., x, 12 ; Septante : Codex Vaticanus : Ἰαβείς Γαλαάδ, Jud., xxi, 8, 18, 12, 14 ; I Reg., xi, 1 ; II Reg., xxi, 12 ; Ἰαβείς τής Γαλααδίτιδος, I Reg., xxxi, 11 ; II Reg., ii, 4, 5 ; Ἰαβείς seul, I Reg., xi, 3, 5, 9, 10 ; I Reg., xxxi, 12 ; I Par., x, 12 ; Γαλαάδ seul, I Par., x, 11 ; Codex Alexandrinus : Εἰαβείς, I Reg., xi, 9, 10 ; xxxi, 11, 12, 13 ; II Reg., ii, 4, 5 ; Vulgate : Jabès Galaad, Jud., xxi, 8, 10, 12, 14 ; I Reg., xi, 1, 9 ; xxxi, 11, 12 ; II Reg., ii, 4, 5 ; xxi, 12 ; I Par., x, 11 ; Jabès, I Reg., xi, 3, 5 ; I Par., x, 12), ville du pays de Galaad, à l’est du Jourdain. Jud., xxi, 8, 10, 12, 14, etc. Le nom, écrit יָבֵש et יָבִישׁ, veut dire « aride ». Josèphe le transcrit par Ἰάβισος, Ant. jud., V, ii, 11 ; Ἰαβίς, Ant. jud., VI, v, 1, et Ἰαβισσός, Ant. jud., VI, xiv, 8. L’antique cité est mentionnée pour la première fois dans le livre des Juges, xxi, 8-14, à propos de l’anathème porté par les Israélites contre la tribu de Benjamin à la suite du crime commis par les habitants de Gabaa sur la femme d’un lévite. Réunis à Maspha, les enfants d’Israël avaient juré de ne pas donner leurs filles pour femmes aux Benjamites, et en même temps de punir de mort ceux qui ne marcheraient pas contre les coupables obstinés. Or il se trouva que les habitants de Jabès-Galaad n’avaient pas pris part à la guerre. On envoya donc dix mille hommes qui en exterminèrent la population, sauf les jeunes filles nubiles, au nombre de quatre cents, qu’on donna aux Benjamites échappés au massacre. Cependant la ville ne tarda pas à se relever, car nous la voyons un peu plus tard assiégée par Naas, roi des Ammonites. I Reg., xi, 1. Ne pouvant obtenir un traité d’alliance, elle eut seulement la permission de réclamer le secours d’Israël. Ses envoyés vinrent à Gabaa, et Saül convoqua tout le peuple, qui se leva en masse et forma une immense armée. Celle-ci, surprenant les Ammonites et les attaquant des trois côtés à la fois, les frappa et les mit en déroute, et Jabès fut délivrée. I Reg., xi, 1-11. Les habitants montrèrent plus tard leur reconnaissance. En apprenant que les Philistins, vainqueurs de Saül sur le Gelboé, avaient coupé la tête du roi et suspendu son corps à la muraille de Bethsan, ils résolurent d’aller l’enlever et l’arracher à la honte. Les hommes les plus vaillants se levèrent donc, et, marchant toute la nuit, prirent les cadavres de Saül et de ses fils, et après les avoir brûlés, déposèrent les ossements « sous le tamaris de Jabès » (Vulgate : « dans le bois de Jabès »). I Reg., xxxi, 11-13 ; I Par., x, 11, 12. David les félicita de leur belle conduite, II Reg., ii, 4, 5, et fit ramener les cendres royales dans le pays de Benjamin. II Reg., xxi, 12-14. — Cette expédition nocturne des habitants de Jabès montre que la ville ne devait pas être éloignée de Bethsan (aujourd’hui Béïsân), de l’autre côté du Jourdain. Le site en est jusqu’à présent resté inconnu, mais le nom s’est conservé dans celui d’un torrent, l’ouadi Yâbis, qui se jette dans le fleuve au sud-est de Béïsân. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 134, 268, nous disent que, de leur temps, c’était encore « un village, κωμή, à six milles (près de neuf kilomètres) de Pella, sur la montagne, en allant vers Gérasa (Djérasch) ». Voir la carte de Gad, col. 28. Robinson, Biblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 319, suppose que l’emplacement pourrait être fixé à Ed-Deir,