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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/63

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GARIZIM


lement ; mais il faut admettre qifils ent été apportés et plates là par la main de l’homme. On voit, en effet, qu’ils reposent sur trois assises superposées d’autres blocs moins considérables. Les Samaritains qui, tous les samedis, viennent faire là leurs prières, prétendent que

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16. — Caite du mont Garizim.

ces pierres, représentant par leur nombre les douze tribus, sont celles crue, conformément à leur Pentateuque, Josué aurait, d’après l’ordre de Dieu, placées sur le mont Garizim pour servir d’autel. Mais la Bible, on le sait, porte dans tous les manuscrits hébraïques, à ce sujet, le mot’Ébal au lieu de Garizim. Cf. Deut, xxvii, 4 ; Jos., viii, 30. On soupçonne les Samaritains eux-mêmes d’avoir plus tard érigé ce monument, dans l’intention de consacrer ainsi leur texte erroné.

Un peu au delà, vers l’est, sur le

Au milieu de ce quadrilatère s’élevait un édifice octogone, dont les arasements seuls sont visibles ; il avait été bâti en pierres de taille très régulières et complètement aplanies, à en juger par quelques assises encore en place. L’abside, très exactement tournée vers l’orient, est demi-circulaire et a une profondeur de 9 mètres, égale à la longueur du côté sur lequel elle s’appuie. Abstraction faite de cette abside et des chapelles latérales, qui débordent en dehors, l’édifice devaitoffrir une grande ressemblance avec la mosquée d’Omar. Son orientation semble bien indiquer une ancienne église chrétienne. Aussi y reconnait-on généralement celle de Sainte-Marie, fondée par Zenon, et que Juslinien avait environnée d’une enceinte fortifiée pour la mettre à l’abri des déprédations des Samaritains. De Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, Paris, 1853, t. ii, p. 410, a cru retrou-’ver dans les ruines que nous venons de décrire les vestiges de l’ancien temple samaritain fondé par Sanaballète et dont nous parlons plus loin. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 427, pense que l’enceinte en gros blocs à bossage est bien le téménos du temple, téménos qui fut ensuite restauré par Justinien. Par conséquent, l’édifice octogone occupe lui-même l’emplacement de l’ancien sanctuaire samaritain ; mais les débris qu’on voit là ne sont évidemment pas ceux de ce temple, rasé par Jean Hyrcan. Il est probable que Sanaballète, en voulant établir sur le Garizim un temple rival de celui de Jérusalem, avait dû imiter la forme de celui-ci, c’est-à-dire celle d’un rectangle. C’est la même qu’on trouve sur les magnifiques médailles impériales d’Antonin le Pieux, frappées à Néapolis, et représentant sur la montagne en question le temple bâti par Adrien en l’honneur de Jupiter Très-Haut, lequel avait dû succéder à celui de Jupiter Hellénien, identique lui-même avec celui des Samaritains (fig. 17). Quant à l’enceinte extérieure, on l’appelle encore aujourd’hui El-Qala’ah, « la forteresse, » à cause de l’épaisseur des murs qui la délimitent et des tours qui la flanquent. Elle renfermait aussi de nombreuses chambres qui s’appliquaient sur les murs.

En dehors et au nord de cette enceinte, on en remarque une seconde, bâtie comme la précédente, et datant de la même époque. Elle contient une vaste piscine longue de 35 mètres sur une largeur de 18. Ce réservoir, aujourd’hui à sec, a été construit avec des blocs d’un appareil un peu moins considérable ; les murs ont l m 15 centimètres d’épaisseur. Le trop plein de la piscine s’écoulait, par un regard très habilement taillé en forme de niche dans un puits

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17. — Médaille de bronze d’Antonin le Pieux, frappée à Néapolis ( Sichem),

point" culminant ! ANTQNINOS 2EB. EY2E. | AYT0K.KAI2AP. Buste d’Antonin le Pieux, adroite. cre usé à quelques

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enceinte quadrans ™ 1 "* dw P*<>l est le temple des Samaritains. On trouve là éga

gulaire, encore en

partie debout, flanquée aux quatre angles d’avant-corps ou petites tours carrées. Les murs ont une épaisseur de i m 35, et sont revêtus de gros blocs, la plupart taillés en bossage et posés sans chaux ni ciment. Les faces sud et nord ont 79 mètres de longueur, celles de l’est et de l’ouest, 64 m 50. Sur le milieu de la face méridionale on remarque un avant-corps semblable à ceux des angles, et auquel répond, dans la face opposée, une grande porte, la seule qui donnait jadis accès dans l’enceinte.

lement un assez grand nombre de tombes musulmanes, et c’est probablement ce cimetière qui a éloigné les Samaritains de l’emplacement de leur ancien temple, à la fois profané, d’après eux, par une église chrétienne et par des tombeaux arabes.

A quatre-vingts pas environ au sud du Qala’ah, se trouve une plate-forme rocheuse dont les contours irréguliers sont bordés de pierres. Inclinée de l’est à l’ouest, elle aboutit de ce dernier côté à une large fente, qui