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DICTIONNAIRE
DE LA BIBLE
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G

G, troisième lettre de l’alphabet hébreu. Voir Ghimel.

GAAB Johann Friedrich, théologien protestant allemand, né à Goppingen (Wurtemberg) le 10 octobre 1761, mort à Tubingue le 2 mars 1832. Nommé professeur extraordinaire à Tubingue en 1792, il y devint professeur ordinaire en 1798 et bibliothécaire en -1814. Promu en 1822 surintendant général, il garda cette charge jusqu’à sa mort. On a de lui : Beitrâge zur Erklärung der 1., 2. und 3. Bücher Mosis, in-8°, Tubingue, 1776 ; Observationes ad historiam judaicam, in-8°, Tubingue, 1787 ; Dogmengeschichte der alten griechischen Kirche, in-8°, Jena, 1790 ; Das Buch Hiob, in-8°, Tubingue, 1809 ; Erklärung schwerer Stellen Jeremias, in-8°, Tubingue, 1824 ; Handbuch zum philologischen Verstehen der apocryphen Schriften der Alten Testaments, in-8°, Tubingue, 1818-1819, etc.

GAAL (hébreu : Ga’al ; Septante : Γαάλ), fils d’Obed, aventurier, qui, avec ses frères, porta secours aux Sichémites en révolte contre Abimélech. Jud., IX, 26. Durant la fête où les habitants de la ville offraient les prémices de la vendange à Baal leur dieu, Gaal les affermit dans leurs desseins de rébellion et chercha à se faire mettre à leur tête. Zébul, lieutenant d’Abimélech à Sichem, avertit son maître, en lui indiquant les moyens de saisir l’aventurier. Abimélech vint avec une armée et défit le fils d’Obed qui était sorti de la ville pour le combattre. Gaal voulut se réfugier dans Sichem, mais Zébul l’en empêcha. La suite du récit ne dit pas ce qu’il devint. Jud., ix, 2641.Josèphe, Ant. jud., V, vil, 3, 4, qui raconte les mêmes faits, l’appelle Γαάλης.

E. Levesque.

GAAS (hébreu : Gâ’aš), nom d’une montagne et d’un torrent de Palestine.

1. GAAS (Septante : Codex Vaticanus, Γαλαάδ ; Codex Alexandrinus, Γαάς, Jos., xxiv, 30 ; Totàc, Jud., ii, 9), montagne au nord de laquelle se trouvait le tombeau de Josué. Jos., xxiv, 30 ; Jud., ii, 9. Elle fait partie du massif central de la Palestine ou des « monts d’Éphraïm », et n’est mentionnée dans l’Écriture que pour déterminer la position de Thamnathsaré. Cependant comme cette dernière ville est le point le plus important, c’est de son identification que dépend celle de la colline en question. M. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 98, qui croyait avoir retrouvé le tombeau de Josué près de Khirbet Tibnéh, à sept heures et demie environ au nord-nord-ouest de Jérusalem, assimilait la montagne de Gaas à une colline assez haute située en face de ce village, au sud, et sur les flancs septentrionaux de laquelle on voit encore un certain nombre d’excavations sépulcrales. Cette opinion, reçue presque unanimement jusqu’ici, a été ébranlée par des recherches plus récentes. Le P. Séjourné pense que le successeur de Moïse fut enterré plus haut, au centre d’une vaste nécropole qui se trouve à une heure environ à l’ouest-ouest-sud de Kéfil-Harés, entre les deux villages de Serta et de Berukin, à l’endroit appelé Khirbet et Fakhâkhir. Voir la carte d’Éphraïm, col. 1876. Dans ce cas, Gaas serait la montagne située en face du Khirbet au sud et qui, au témoignage formel des indigènes, porte le nom de Djebel el-Ghassânéh. Le village qui en occupe le centre s’appelle Deir el-Ghassanéh. Mais quelle relation y a-t-il entre l’arabe ÂJUiXàJl, El-Ghassânéh, et l’hébreu ועש, Gâ’aš ? En retranchant la terminaison ânéh, ajoutée par les Arabes, on peut voir dans Ghass une contraction de Gâ’aš. Le changement du ג, ghimel, en ε, ghaïn (r grasseyé), s’appuie sur des principes sérieux de philologie. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heutigen Palästina und Syrien, dans

la Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, Leipzig, t. xv, 1892, p. 17. D’un autre côté, la gutturale ע, ’aïn, s’est en quelque sorte confondue avec le ghimel dans l’unique lettre ghaïn. C’est une des raisons qu’invoque le P. Séjourné pour identifier Thamnathsaré avec Harês ou Kefil Harès. Cf. Revue biblique, Paris, 1893, p. 608-626. Voir Thamnathsaré.

A. Legendre.

2. GAAS (Septante : omis dans le Codex Vaticanus ; Codex Alexandrinus, Νααλέας, union et contraction des deux mots hébreux naḥălĕ Gā’aš, II Reg., xxiii, 30 ; Γαάς, I Par., xi, 32), torrent mentionné deux fois dans l’Écriture, à propos d’un des héros (gibbôrim) de David, appelé Heddaî, II Reg., xxiii, 30, et Huraï, I Par., xi, 32, dont il indique la patrie. Le mot naḥălĕ, au pluriel état construit, signifie donc ici « les vallées » plutôt que « le torrent ». C’est l’équivalent de l’arabe ouadi, qui s’applique aussi bien au torrent qu’à la vallée dans laquelle il coule. L’ouadi Gaas devait ainsi prendre naissance ou passer au pied de la montagne du même nom. Si l’on suit l’opinion de V. Guérin, ce sera l’un des torrents qui partent des environs de Khirbet Tibnéh. D’après le P. Séjourné, ce serait plutôt celui qui, partant du pied du Djebel El-Ghassânéh, sort des montagnes à gauche