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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/741

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JÉSUS-GHRTST


— ses rapports avec sa Mère : Yibt Mapîaç, Filius Marias, « Fils de Marie, » Marc, VI, 3 ; — ses rapports avec son père adoptif : Yiôç’luxxrjf, Filius Joseph, « Fils de Joseph, » Luc, iii, 23 ; Joa., i, 45, etc. ; — enfin ses rapports avec ses ancêtres : l’îbs’A6paà|A, ulôç Aavi’5, Filius Abraham, Filius David, « Fils d’Abraham, » Matth., i, 1, « Fils de David, » Matth., i, 1, 20 ; ix, 27 ; Marc, x, 47 ; Luc, xviii, 38, etc.

II. La préparation a sa venue.

L’apparition du Fils de Dieu sur la terre ne s’est pas produite à l’improviste. C’est par Jésus-Christ seul que les hommes ont pu parvenir au salut, même avant sa venue. Il a donc été nécessaire que ceux qui l’ont précédé eussent de lui quelque idée. C’est pourquoi, dans l’Ancien Testament, le Père éternel a pris soin qu’il fût montré à l’avance, afin que les hommes pussent avoir la foi dans les mérites futurs de sa rédemption. Aussi est-il dit que les anciens justes « sont morts dans la foi, avant d’avoir vu s’accomplir les promesses, mais du moins les apercevant de loin et les saluant ». Heb., xi, 13. D’autre part, à raison des exigences de la rédemption, l’avènement du Fils de Dieu devait s’opérer dans l’infirmité de la chair et dans l’humilité d’une condition obscure. Comment reconnaîtrait-on le Dieu dépouillé de sa gloire ? Comment accepterait-on le scandale de ses abaissements, de ses souffrances et de sa mort ? Le Père y pourvut en traçant à l’avance, dans l’Ancien Testament, le portrait de celui qu’il devait envoyer. Ce portrait, dont les éléments s’ajoutaient progressivement les uns aux autres, comme pour tenir en haleine la foi et l’espérance de l’ancien monde, représentait un Messie à la fois Dieu et homme, puissant et glorieux par sa divinité, mais obscur, humilié et souffrant dans son humanité. Les détails sur sa vie au milieu des hommes étaient assez circonstanciés pour qu’aucun esprit attentif et de bonne foi ne pût se méprendre. Les traits qui se rapportaient aux abaissements étaient même gravés si profondément dans cette histoire anticipée, que, tout au moins en les retrouvant dans la réalité, on ne pût s’empêcher de reconnaître que ces abaissements étaient voulus. Pour tracer ce portrait, qui devait plus tard aider les hommes à reconnaître son Fils et leur Sauveur, Dieu se servit de deux moyens, les ligures et les prophéties.

i. les figures. — On désigne sous le nom de « figures » certains personnages ou certaines choses de l’Ancien Testament qui, par des traits plus ou moins nombreux, représentent à l’avance les personnages ou les choses du Nouveau. Cette ressemblance n’est pas fortuite et l’assimilation n’est pas arbitraire. Il y a là un dessein de Dieu sur lequel saint Paul revient plusieurs fois : « Toutes ces choses ont été faites pour nous figurer nous-mêmes. .. Toutes ces choses leur arrivaient en figure (t’jttij’.wî) ; elles ont été écrites pour notre avertissement. » I Cor., x, 6, 11. Les anciennes cérémonies « sont l’ombre des choses futures dont le Christ est le corps ». Col., ii, 17. « La Loi n’avait que l’ombre des biens futurs et non l’image même des choses. » Heb., x, l.aParmi ces figures, beaucoup se rapportent personnellement à Jésus-Christ. Il n’est guère de personnage important de l’histoire d’Israël, ni d’institution mosaïque qui ne fournisse quelque trait dont on pourrait tirer parti pour caractériser la personne ou la mission du Sauveur. Nous ne nous arrêterons qu’aux figures principales, à celles surtout qui sont signalées par Notre-Seigneur ou par les auteurs sacrés.

Personnages figuratifs.

1. Adam. Jésus-Christ

est pour l’humanité rachetée ce qu’Adam a été pour l’humanité déchue. Il a été le « second Adam », principe de vie comme le premier avait été principe de mort. I Cor., xv, 22, 45. Le premier Adam était la figure, tûiuoç, forma, de celui qui devait venir. JRom., v, 14. Voir Adam, t. i, col. 177. Cf. S. Irénée, Conl. Userez., iii, 22. 3, t. vii, col. 958.

2. Abel. Il figure Jésus-Christ, dont le sacrifice fut agréable à Dieu, et qui, lui aussi, mourut innocent, victime de la haine fraternelle. Le sang d’Abel est mentionné à propos du sang de Jésus-Christ. Heb., xii, 24. Voir Abel, t. i, col. 29.

3. Noé. Ce patriarche sauve l’humanité au moyen de l’arche, comme Jésus-Christ sauve le monde au moyen de son Église. Voir Arche de Noé, 1. 1, col. 926.

4. Abraham. Il eut la promesse de la bénédiction pour sa race et pour toutes les nations de la terre. Gen., xxii, 18. Cette bénédiction est apportée par Jésus-Christ, Gal., iii, 16-18, qui est le père de tous les chrétiens comme Abraham a été le père de tous les croyants. Voir Abraham, t. i, col. 81.

5. Melchisédech. Il représente Jésus-Christ par sa royauté et son sacerdoce, par son sacrifice composé de pain et de viii, par l’hommage que lui rend Abraham, etc. Heb., v, 6, 10 ; vi, 20 ; vii, 1-17. Voir Melchisédech.

6. Isaac. Comme lui, Jésus-Christ porte le bois de son sacrifice et est immolé par la volonté de son Père, ainsi qu’Isaac l’eût été sans l’intervention de l’ange. Jac, ii, 21. Voir Isaac, col. 935.

7. Joseph. Toute l’histoire de ce patriarche, chéri de son père, vendu par ses frères, emprisonné et méconnu, puis exalté et devenant le salut des siens et de tout un pajs, est une touchante figure de la vie de Jésus-Christ. Le nom égyptien que le pharaon donne à Joseph, Safnat pa’enêah, Gen., xli, 45, et qui signifie « abondance de la vie », ou « nourriture, sauveur de la vie », ou encore « fondateur de la vie », convient aussi excellemment à Jésus-Christ. Voir Joseph 1.

8. Moïse. Par son rôle de libérateur, de chef et de législateur des Hébreux, Moïse est la figure de Jésus-Christ. De plus, il annonce formellement la venue du grand prophète auquel il se compare lui-même. Deut., xviii, 15 ; Act., iii, 21 ; vii, 37. Enfin, le Christ souffrant est encore représenté par Moïse qui prend part volontairement aux épreuves de son peuple, appelées de ce nom caractéristique : 6ve181(7pt>{ toO XpioToû, improperium Christi, « l’outrage fait au Christ. » Heb., xi, 26.

9. Aarqn. Sa vocation, sa dignité, son sacerdoce, ses sacrifices sont la figure des prérogatives sacerdotales de Jésus-Christ, grand pontife de la Loi nouvelle. Heb., v, 4 ; cf. viii, 1-6 ; ix, 6-14.

10. Job. Il figure naturellement le Christ souffrant et abandonné des siens.

11. David. Il est le type du Messie par ses épreuves, sa royauté, ses victoires, ses cantiques et ses sentiments. Le Sauveur se laisse appeler « t fils de David », ce qui suppose certaines ressemblances entre lui et son ancêtre. Matth., ix, 27. Voir David, t. ii, col. 1323.

12. Jérémie. Par ses épreuves et par son amour pour son peuple, par ses prophéties et par son autorité personnelle, il est un tjpe du Messie. Aussi les Juifs se demandent-ils si Jésus-Christ ne serait pas Jérémie revenu au monde. Matth., xvi, 14.

13. Jonas. C’est Notre-Seigneur lui-même qui signale dans Jonas la figure de sa prédication, Matth., xii, 41, Luc, xi, 32, et de sa sépulture suivie de sa résurrection au bout de trois jours. Matth., xii, 39, 40 ; xvi, 4 ; Luc, xi, 29, 30.

L’honneur d’avoir été, par quelques traits, des types du Messie, pourrait encore être attribué à beaucoup d’autres personnages, Jacob, Josué, les Juges, Samuel, Salomon, Zorobabel, etc.

Choses figuratives.

1. Agneau pascal. Saint Paul

dit formellement : « Le Christ, notre pâque, a été immolé. » I Cor., v, 7. Notre-Seigneur, désigné par saint Jean-Baptiste comme l’Agneau de Dieu, Joa., i, 29, 36, s associe l’institution de la sainte Eucharistie au repas de la Pàque, afin d’indiquer qu’il veut être une nourriture pour l’homme comme l’agneau pascal. Matth., xxvi, 26. Saint Jean applique à Notre-Seigneur, mort sur la croix,