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JÉSUS-CHRIST


Christ aime et traite l’Église comme son épouse. Eph., v, 25-30 ; Apoc, xxi, 9-11. — 3° C’est lui qui choisit des pasteurs pour son Église. Rom., i, 5, 6 ; Gal., i, 1 ; Phil., iii, 12 ; Eph., iv, 11-14 ; II Cor., viii, 23 ; I Tim., I, 12. — 4° Ces pasteurs ont à prêcher Jésus-Christ. Act., iv, 18 ; v, 42 ; viii, 35 ; ix, 27 ; xviii, 4 ; xxviii, 31 ; II Cor., iv, 5 ; Gal., iii, 1 ; Phil., i, 18 ; Eph., iii, 10, 11 ; II Thés., i, 12 ; Col., ii, 2.-5° Ils commandent au nom de Jésus-Christ. I Cor., v, 3-5 ; II Cor., x, 5.

VI. LE CHRIST ET LE CHRÉTIEN.

1° Il faut tout

d’abord avoir la foi en Jésus-Christ, et appuyer cette foi, non par les œuvres de l’ancienne loi, mais par « les bonnes œuvres que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions ». Eph., ii, 8-10 ; Act., xvi, 31 ; xx, 21 ; Rom., iii, 22, 26 ; v, 1-2 ; x, 9 ; Gal., ii, 16-17 ; iii, 22, 26 ; Eph., iii, 11, 12 ; I Pet., i, 8 ; I Joa., iii, 23 ; v, 11-13. — 2° Il faut ensuite imiter les exemples de Jésus-Christ, pour arriver à lui ressembler. Rom., vi, 6-8 ; vm, 29 ; xiii, 14 ; I Cor., iv, 16 ; xi, 1 ; Gal., iii, 27 ; Col., il, 6-7 ; Phil., ii, 5 ; Heb., xii, 3-4 ; I Pet., iv, 1 ; I Joa., H, 6. — 3° Il faut l’aimer. I Cor., xvi, 22 ; I Tim., i, 14 ; II Tim., i, 13 ; I Joa., iv, 19. — 4° Il faut travailler et souffrir pour Jésus-Christ. Act., v, 4041 ; xv, 25-26 ; xxi, 13 ; II Cor., xii, 9-10 ; Gal., i, 10 ; ii, 19 ; vi, 14 ; Col., i, 24 ; Phil., iii, 7-10 ; Heb., xiii, 12-13 ; II Tim., il, 3 ; iii, 12 ; I Pet., iv, 13-14. — 5° À ces conditions Jésus-Christ habite dans le chrétien. Rom., viii, 9, 10 ; II Cor., xiii, 5 ; Col., iii, 16 ; Eph., iii, 17 ; I Thés., v, 10 ; I Joa., ii, 24 ; Apoc, iii, 20. — 6° Il y vit. I Cor., ii, 15-46 ; iv, 10-11 ; Gal., ii, 19-20 ; Col., iii, 2-4 ; Phil., I, 21-23. — 7° Il y grandit. I Cor., iii, 9-10 ; Gal., IV, 19 ; Il Pet., iii, 18. C’est ainsi que l’œuvre sanctificatrice du Sauveur, propagée et appliquée par l’Église dans laquelle il réside, vit et agit, arrive jusqu’à chaque âme en particulier pour l’élever à une vie supérieure et la conduire à la vie éternelle.

VII. LE REGNE DE JÉSUS-CHRIST.

1° Après tout Ce

qu’il a fait sur la terre pour la gloire de son Père et pour le salut des hommes, le Sauveur mérite tout honneur et toute gloire. Rom., ix, 5 ; Heb., Il, 9 ; I Pet., iv, 11 ; II Pet., iii, 18 ; Apoc, i, 5-6 ; vii, 10. — 2° II est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Apoc, xvii, 14. Son empire s’étend sur le ciel, sur la terre et sur les enfers. Phil., ii, 10 ; Apoc., v, 12, 13. Il est « le premier et le dernier », le principe et la fin de toutes les créatures, Apoc, l, 17 ; ii, 8 ; iii, 14 ; le maître de tout, même de la mort et de l’enfer, Apoc, i, 18 ; iii, 7 ; le Saint, le Vrai, le Fidèle, Apoc, iii, 7 ; xix, 11 ; le puissant vainqueur de tous les ennemis de son régne, Apoc, xix, 14-16 ; la lumière et la joie des habitants du ciel. Apoc, vii, 15-17 ; xxi, 23. — 3° Il aura un second avènement pour juger tous les hommes. Alors les éléments du monde seront bouleversés, II Pet., iii, 12 ; les morts ressusciteront, ! Thés., iv, 15 ; Eph., v, 14 ; Phil., iii, 20, 21 ; le Christ apparaîtra sur son tribunal, devant lequel seront cités tous les hommes, I Thés., i, 10 ; Heb., ix, 28 ; II Cor., v, 10 ; I Tim., vi, 14-15 ; Apoc, i, 7 ; Rom., xiv, 10 ; Tit., ii, 13 ; il jugera les vivants et les morts. Act., x, 42 ; xvii, 31 ; Rom., ii, 16 ; II Tim., iv, 1, prononcera la sentence de malédiction éternelle contre les méchants, II Thés., i, 7-9 ; ii, 8 ; Jud., 6, et la sentence de bénédiction en faveur de ceux qui l’auront connu et servi sur la terre. I Cor., i, 7, 8 ; II Cor., i, 14 ; Phil., i, 6, 10 ; Col., iii, 24 ; I Thés., ii, 19 ; iii, 13 ; iv, 16 ; v, 23 ; II Thés., i, 10 ; ii, 1 ; I Pet., i, 7, 13 ; iii, 22 ; I Joa., il, 28 ; Jud., 24, 25. — 4° Dès lors ce sera le règne éternel de JésusChrist, roi incontesté de toute la création, I Pet., iii, 22 ; Apoc, xi, 15 ; Eph., i, 19-21, associant à son bonheur et à sa gloire ceux qui lui auront été fidèles. Apoc, xix, 7-9.

C’est ainsi que Jésus-Christ remplit toute l’histoire de son nom, de son action et de sa personne. Annoncé dés la chute d’Adam, il est attendu par le peuple israélite,

il vient sur la terre, vit et meurt au milieu des hommes, leur laisse après lui sa doctrine, ses exemples, sa grâce, son Église, sa présence cachée, et enfin continue au ciel son éternelle vie, à laquelle il associe la nature humaine qu’il a prise dans l’incarnation et qu’il fera partager à ceux qui auront voulu vivre ici-bas de ses enseignements et de sa grâce. Seul un Dieu pouvait ainsi remplir le monde de son action et de sa gloire.

X. Ce que disent de Jésus-Christ les anciens historiens PROFANES. — Quatre écrivains profanes font une très courte mention de Jésus-Christ. — 1° Josèphe, qui dit un mot du supplice infligé par Hérode à « Jean surnommé Raptiste », Ant. jud., XVIII, v, 2, et de la condamnation portée par le grand-prêtre Ananus contre « Jacques, frère de ce Jésus qui était appeléChrist ». Ant. jud., XX, ix, 2, ne pouvait guère passer complètement sous silence le Sauveur lui-même. Il lui a en effet consacré un court paragraphe ainsi conçu : « En ce temps fut Jésus, homme sage, s’il faut toutefois l appeler un homme. Car il opéra des œuvres étonnantes, et fut le maître des hommes qui reçoivent avec plaisir la vérité. Il entraîna à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs. C’était le Christ. Rien que Pilate, sur la dénonciation des premiers d’entre nous, l’eût condamné à la croix, ceux qui l’avaient d’abord aimé ne s’en désistèrent pas. Il leur apparut en effet le troisième jour vivant de nouveau, comme les divins prophètes l’avaient annoncé à son sujet, ainsi que mille autres merveilles. Jusqu’à ce jour subsiste la tribu des chrétiens, qui tire son nom de lui. » Ant. jud., XVIII, iii, 3. Ce passage a été l’objet de nombreuses et vives controverses. Il est difficile de croire que Josèphe n’ait rien dit de Jésus dans son histoire, mais on peut admettre que ce texte a été interpolé par une main chrétienne. Les mots en italiques représentent ceux qui paraissent avoir été ajoutés dans le texte grec. Il a été cité pour la première fois parEusèbe, H. E., i, U, t.xx, col.ll7 ; Ztem. ev., iii, 5, t.xxii, col. 221, et ensuite par saint Jérôme. De viris illuslr., xiii, t. xxiii, col. 631. Voir Daubuz, Pro testimonio FI. Josephi de Jesu Christo, Londres, 1706. Parmi les auteurs qui se sont occupés du texte de Josèphe, les uns soutiennent son authenticité : Bohmert, Veber des FI. Josephus Zeugniss von Christo, Leipzig, 1823 ; Langen, Judenthum in Palastina, Fribourg-en-Brisgau, 1866, p. 440 ; Studien und Kritiken, 1856, p. 840 ; Kneller, FI. Josephus ûber Jésus Christus, dans les Slimmen aus Maria-Laach, 1897, p. 1-19, 161-174, etc. ; d’autres le jugent interpolé : G. A. Muller, Christus bei Josephus FI., Inspruck, 1895 ; Th. Reinach, Josèphe sur Jésus, dans la Revue des Études juives, 1897, p. 1-18 ; Revue biblique, 1898, p. 150-152, etc. ; enfin, quelques auteurs croient à son inauthenticité totale : Schurer, Geschichte des jùdischen Volkes, Leipzig, t. i, 1901, p. 544-549, adopte ce dernier sentiment en remarquant que Josèphe, qui tenait à ne point froisser les Romains, a dû passer sous silence tout ce qui rappelait les espérances messianiques et conséquemment ne rien dire de Jésus dont il ne pouvait parler comme d’un simple moraliste.

2° Tacite, Ann., xv, 44, parlant des supplices infligés aux chrétiens sous Néron, s’exprime ainsi : « L’auteur de ce nom, le Christ, avait souffert le supplice, sous’le règne de Tibère, par ordre du procurateur Ponce-Pilate. Momentanément réprimée, la funeste superstition se déchaînait à nouveau, non seulement à travers la Judée, le berceau du mal, mais dans la Ville même. » Il est possible que l’historien se soit inspiré du texte primitif dç Josèphe. Mais comme il se montre beaucoup plus hostile que l’écrivain juif, il est plus probable qu’il a puisé ses renseignements dans les documents officiels, auxquels il ajoute les appréciations courantes du monde païen. Sur le texte de Tacite, cf. Douais, dans la Revue des questions historiques, iS85, p. 336-397 ; Boissier, Comptes rendus de l’Académie des inscriptions, 26 mars 1886.