xv, 28. La suite des éVénemenfs montrait assez que cet autre ne pouvait être que David. Jonathas, qui se rend Compte des desseins de la Providence, n’aspire pas à la succession de son père. Avec une abnégation qu’inspirent l’élévation de son caractère et la profondeur de son affection, il sera heureux d’occuper le second rang auprès de son ami. I Reg., xxiii, 16-18. Voir David, t. ii, col. 1312-1314. Dieu ne permit pas que ce vœu fût réalisé. Dans une bataille livrée aux Philistins sur les monts de Gelboé, voir Gelboé, col. 156, Saul périt avec ses trois fils. Les habitants de Jabès en Galaad vinrent prendre les cadavres et les ensevelirent. I Reg., xxxi, 1-13.
En apprenant la mort de Saul et de Jonathas, David éprouva la plus amère douleur. Il prit le deuil avec ses compagnons et jeûna tout le jour. Il composa en l’honneur des deux héros un chant funèbre dans lequel il consacrait à Jonathas les plaintes les plus touchantes. II Reg., i, 11-27 :
taine de Rogel. Ils partirent sur-le-champ. Trahis par un enfant et poursuivis par ordre d’Absalom, ils se cachèrent à Bahurim dans une citerne et purent enfin communiquer leur message au roi fugitif, qui, instruit des plans de son fils, s’empressa de traverser le Jourdain. II Reg., xvii, 15-22. —2° Jonathas reparaît dans une seconde circonstance. Le jour du sacre de Salomon, ce fut lui qui annonça à Adonias et à ses partisans qui voulaient l’élever sur le trône que le peuple venait d’acclamer le nouveau roi. III Reg., i, 42-49. C’est le dernier descendant du grand-prêtre Héli dont l’histoire fasse mention.
L’arc de Jonathas n’a jamais reculé,
Et l’énée de Saul ne revenait pas à vide.
Saul et Jonathas, aimables et chers pendant leur vie.
N’ont pas été séparés dans leur mort.
Ils étaient plus légers que les aigles,
Ils étaient plus lorts que les lions…
Je pleure sur toi, Jonathas, mon frère !
Toi, mes délices, toi, dont l’amour pour moi
Était plus grand que l’amour des femmes.
David ne s’en tint pas là. Devenu roi, il rechercha s’il n’existait plus personne de la famille de Saul, afin de pouvoir faire du bien aux survivants, en souvenir de Jonathas. Un ancien serviteur de Saul, Siba, lui dit qu’il restait un fils de Jonathas, appelé Miphiboseth. C’était un pauvre enfant qui était tombé des bras de sa nourrice le jour où celle-ci, à la mort de Saul et de Jonathas, s’enfuit précipitamment en emportantMiphiboseth, alors âgé de cinq ans. Dans sa chute, l’enfant se blessa aux deux pieds et en demeura estropié pour toute sa vie. Il Reg., iv, 4. David le fit venir, lui annonça qu’il lui rendrait tous les biens de son père et ferait de lui son - commensal. En même temps, il attacha Siba et les siens au service de l’enfant. II Reg., ix, 1-13. Voir Miphiboseth. Quand, plus tard, les Gabaonites réclamèrent la mort des descendants de Saûl, David fit épargner Miphiboseth, toujours à cause de Jonathas. À cette occasion, il alla prendre à Jabès de Galaad les restes de Saul et de Jonathas, et les fit ensevelir dans le pays de Benjamin, à Çêia’ou Séla, Jos., xviii, 28, dans le sépulcre de Cis, père de Saul. II Reg., xxi, 7-14.
Il est peu de figures plus touchantes et plus sympathiques que celle de Jonathas. Sa jeunesse, son intrépidité, sa loyauté, son désintéressement, sa générosité, son dévouement pour le peuple, faisaient de lui déjà un prince accompli. Ses qualités de cœur et son inébranlable amitié pour David le mettent hors de pair. Cette amitié, née au moment où le fils d’Isaf était en faveur, survécut à sa disgrâce, s’accrut avec les épreuves de David, brava les menaces injustes de Saul, et l’emporta même sur l’ambition légitime que pouvait avoir Jonathas de succéder à son père. Jonathas n’aimait pas pour lui-même. Sa mort tragique ne fit que rendre son souvenir plus cher à David et sa vertu plus admirable à la postérité. H. Lesètbe.
- JONATHAS (hébreu Yehôndtân)##
2. JONATHAS (hébreu Yehôndtân), fils du grandprêtre
Abiathar. Il fut un fidèle serviteur de David.
1° Pendant la révolte d’Absalom, il fit connaître à son
maître les projets des révoltés et contribua ainsi à les
déjouer. David, avec beaucoup d’habileté, avait chargé
Jonathas et quelques autres de cette mission. II Reg.,
xv, 36. Abiathar et Sadoc, que renseignait Chusaï, transmirent
par une servante les nouvelles à leurs fils, Jonathas
et Achimaas, qui se tenaient cachés près de la fon
3. JONATHAS (grec : ’ItovotSav 6 êroxaXou|iSvo< ; ’Atiçojç ; Vulgate : Jonathan qui cognominabatur Apphus ;
Jonathas ; la Vulgate l’appelle partout Jonathas,
exceptéIMach., 11, 50), Ie plus jeune des filsde Mathathias.
Il portait le surnom d’Apphus, en hébreu hapsûs, c’est-à-dire
le rusé. I Mach., ii, 5. Voir Apphus, 1. 1, col. 799.
Après la défaite et la mort de Judas Machabée, ses partisans
élurent pour leur chef son lrère Jonathas. IAIach.,
IX, 23-31 ; Josèphe, Ant.jud., XIII, I, 1. Il resta quelque
temps dans l’inaction, attendant une circonstance favorable.
II chercha tout d’abord à meltre en sûreté ses,
biens personnels, en les confiant à son frère Jean, qui
devait les transporter dans le pays ami des Nabuthéens.
Jean fut attaqué en route par les fils de Jambri (col. 1115)
et mis à mort. Jonathas et Simon le vengèrent, en attaquant
les fils de Jambri pendant des fêtes nuptiales. Un
certain nombre de ces brigands furent tués et le reste
s’enfuit dans les montagnes. Voir Jean Gaddis, col. 1153.
A leur retour, Jonathas et sa troupe furent assaillis, sur
les bords du Jourdain, par Bacchide et une armée syrienne ;
ils coururent les plus grands dangers et ne
s’échappèrent qu’en traversant le Jourdain à la nage.
I Mach., ix, 32-43 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, i, 2-4.
Voir Bacchide, t. i, col. 1373. — Jonathas ne put
empêcher Bacchide d’établir fortement la domination
syrienne en Judée. Le premier livre des Machabées ne
nous dit presque rien de Jonathas pendant cette période,
qui va de l’an 160 à l’an 153 avant J.-C. Il nous apprend
seulement qu’en 158 le parti juif favorable aux Grecs
avertit le roi de Syrie que Jonathas et ses partisans se
préparaient à un soulèvement. Bacchide fut envoyé de
nouveau avec une armée nombreuse pour les détruire,
Le général syrien essaya en vain d’assiéger Simon dans
Bethbessen, t. i, col. 1667, et il ne put empêcher Jonathas
de ravager le pays. Il accepta la paix que lui offrit
ce dernier, el regagna la Syrie. I Mach., IX, 57-72 ;
Josèphe. Ant.jud., XIII, i, 5-6. Ce traité affermit la puissance
de Jonathas qui, de Machmas où il habitait, gouverna
le peuple d’Israël et extermina les impies. I Mach.,
ix, 73 ; Josèphe, Ant. tud., XIII, i, 6. Après la mort
d’Antiochus IV Épiphane, Alexandre Balas, qui se faisait
passer pour son fils, disputa le trône à Démétrius et
s’empara de Ptolémaide. Démétrius essaya de gagner
Jonathas à son parti et lui promit un agrandissement
à sa puissance. Il lui reconnut le droit de réunir une
armée et de fabriquer des armes, deux choses absolument
interdites jusque-là aux Juifs par les Syriens. Jonathas
vint à Jérusalem ; on lui rendit les otages que retenait la
garnison de la citadelle, et il les remit à leurs parents.
Maître de la ville, il en restaura les murs et fortifia Sion.
Les étrangers qui occupaient les places fortes bâties par
Bacchide s’enfuirent ; quelques-uns seulement restèrent
à Bethsur (t. i, col. 1746), qui leur servit de retraite.
I Mach., x, 1-14 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, ii, 1. Cette
place et la citadelle de Jérusalem étaient donc désormais
les seules possessions syriennes en Judée. De son côté,
Alexandre Balas se préoccupa d’attirer à lui Jonathas et
les Juifs. II écrivit à Jonathas une lettre dans laquelle il
l’appelait son frère, lui conférait le titre de grand-prêtre
et d’ami du roi. En même temps, il lui envojait la pour-