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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/92

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GÉNÉALOGIE DE JÉSUS-CHRIST


rations : d’Abraham à David quatorze générations, de David à l’exil de Babylone quatorze générations, de l’exil de Babylone au Christ quatorze générations. ».

1. Abraham.

2. Isaac.

3. Jacob.

4. Juda.

5. Phares.

6. Esron.

7. Aram.

8. Aminadab.

9. Naasson.

10. Salmon.

11. Booz.

12. Obed. yl3. Jessé. AÏ4. David.

iz.

n* SERIE

1. Salomon.

2. Roboam.

3. Abias.

4. Asa.

5. Josaphat.

6. Joram,

7. Ozias_ Tj V i. Joatham. V

9. Achaz.

10. Ézéchias.

11. Manassès.

12. Amon. Josias. * Jéchonias.

VH

m* SERIE

1. Jéchonias.

2. Salathiel.

3. Zorobabel.

4. Abiud.

5. Éliacim.

6. Azor.

j 7. Sadoc. ) 8. Achim. j 9. Éliud. i 10. Éléazar. V 11. Mathan.

12. Jacob.

13. Joseph.

14. Jésus.

Ce qui frappe d’abord dans cette liste des ancêtres du Sauveur, c’est qu’elle contient de nombreuses lacunes. — 1° Entre Joram et Qzias trois rois bien connus sont omis : Ochozias, Joas, Amasias. L’omission n’est pas due à une faute de copiste, comme on l’a quelquefois prétendu sans l’ombre d’une raison, car les générations de la seconde série seraient alors au nombre de dix-sept et non plus de quatorze. Elle ne peut pas être attribuée à un oubli de l’auteur (les personnages laissés de côté sont trop célèbres) ; elle est donc intentionnelle et systématique. Malgré cela, Joram est relié au fils de son arrière-petit-fils par la formnle ordinaire : « Joram engendra Ozias, » sans que rien, dans le texte, fasse soupçonner la suppression de trois anneaux intermédiaires. — 2° Josias est donné pour le père de Jéchonias, il n’est que son grand-père. En effet, Josias eut pour fils Joakim et ce dernier engendra Joachin appelé aussi Jéchonias. Quelques auteurs, il est vrai, recourent icj encore à une erreur de copiste. Ils font remarquer que, si l’on n’intercale Joakim entre Josias et Jéchonias, la seconde série ou la troisième aura seulement treize noms au lieu de quatorze. Cette hypothèse serait assez plausible si elle avait plus de témoignages en sa faveur ; malheureusement elle est très peu appuyée et l’embrasser dans ces conditions serait violer toutes les règles de la critique. La raison alléguée n’est pas décisive. Saint Matthieu a besoin de quatorze noms dans chaque série et il les obtient en répétant, au_ début de la troisième, le nom de Jéchonias qui termine la seconde. Jéchonias est répété parce qu’il fut roi et homme privé : comme roi, il clôt la liste des successeurs de David sur le trône de Juda ; comme homme privé, il ouvre celle des descendants de David qui n’ont pas porté le sceptre. Le groupement adopté par saint Matthieu étant surtout un artifice mnémonique, il n’y a pas d’inconvénient à ce qu’un personnage soit compté deux fois. Il y en aurait un si l’évangéliste", faisant la somme des trois groupes, donnait pour total quarante-deux générations. On a vu plus haut que ce n’est pas le cas. — 3° Entre Phares, né dans le pays de Chanaan, et Naasson, chef de la tribu de Juda au temps de l’Exode, saint Matthieu ne mentionne que trois membres : Esron, Aram et Aminadab. C’est trop peu, soit qu’on fasse durer le séjour en Egypte 430 ans, soit qu’on le réduise à 215. Voir Chronologie, t. ii, col. 727-728. Ici encore la généalogie du Sauveur est donc très probablement incomplète. — 4° Entre Salmon, né dans le* désert, et Jessé père de David, il n’y a que deux générations, pour un laps de temps d’au moins trois siècles, car le temple de Salomon ne fut commencé que 480 ans après l’Exode. III.Reg., vi, 1. Évidemment c’est insuffisant, puisque la longévité moyenne, à cette époque, n’était guère supérieure à la nôtre. La conclusion qui s’impose c’est que nous sommes en présence d’une nouvelle lacune. Il faudra en dire autant des autres généalogies de David. Ruth, nr, 20-22 ; I Par., iv, 1.

— 5° Entre Zorobabel et Jacob, père de Joseph, saint Matthieu ne place que huit chaînons intermédiaires. Saint Luc, pour la même période (entre Zorobabel et Héli, père de Joseph), en énumère dix-sept. Ce dernier chiffre est beaucoup plus satisfaisant si l’on songe que la captivité prit fin l’an 538 avant J.-C. De tous côtés nous arrivons au même résultat : la généalogie du Sauveur, en saint Matthieu, a des lacunes assez nombreuses et ces lacunes ont pour explication naturelle le j cadre mnémonique et symbolique où l’auteur désirait, s’enfermer.

II. Généalogie de saint Luc. — Elle est ascendante et remonte jusqu’au premier homme, jusqu’à Dieu lui-même : « qui fut d’Adam, qui fut de Dieu. » Elle paraît assujettie elle aussi à un procédé mnémonique, d’où le symbolisme n’est pas exclu. Le tableau suivant rendra la chose sensible :

I" SÉRIE

1. Jésus.

2. Joseph.

3. Héli.

4. Mathat.

5. Lévi.

6. Melchf. JZ, Janné.

8. Joseph.

9. Mattathias. 10. Amos.

11. Nahum.

12. Hesli.

13. Naggé.

14. Mahath. TG. Mattathias.

16. Séméi.

17. Josepb.

18. Juda..

19. Joaiwa.

20. Résa.

21. Zorobabel.

il" SÉRIE]

22. Salathiel.

23. Néri.

24. Melchi.

25. Addi.

26. Cosan.

27. Elmadan. _28. Her.

29. Jésus..

30. Éliézer.

31. Jorim.

32. Matthat.

33. Lévi.

34. Siméon. J5. Juda.

36. Joseph.

37. Jona.

38. Éliacim.

39. Méléa.

40. Menna.

41. Mattatha.

42. Nathan.

ni’serbe

43. David.

44. Jessé.

45. Obed.

46. Booz.

47. Salmon.

48. Naason.

49. Aminadab. "50. Aram.

51. Esron.

52. Phares.

53. Juda.

54. Jacob 55. Isaac.

56. Abraham.

57. Tharé.

58. Nachor.

59. Sarug.

60. Ragau.

61. Phaleg.

62. Héber.

63. Salé. £l. Caïnan.

65. Arphaxad.

66. Sem.

67. Noé.

68. Lamech.

69. Mathusalem.

70. Hénoch. Tl. Jared.

72. Malaléel.

73. Caïnan.

74. Hénos.

75. Seth.

76. Adam.

77. Dieu.

On voit que l’arbre généalogique de saint Luc comprend onze septa ines, de noms, en tout soixante-dix- | sept personnes : — 21 noms ou trois septaines de Jésus à i la captivité, — 21 noms ou trois septaines de la captivité à David exclu, "— 14 noms ou deux septaines de David inclus à Abraham inclus, — 21 noms ou trois septaines d’Abraham à Dieu, le créateur du genre humain et le père véritable de Jésus. Si ce groupement n’est pas intentionnel (rien ne prouve absolument qu’il le soit) il offre tout au moins des coïncidences et des combinaisons curieuses qui feraient penser qu’il n’est pas fortuit. La quatrième série est composée des patriarches antédiluviens et postdiluviens jusqu’à Abraham. On y trouve entre Arphaxad et Salé le nom de Caïnan qu’on ne lit plus dans le texte hébreu et que saint Luc insère d’après les Septante (Voir Caïnan) La troisième série est exactement identique à la première de saint Matthieu. Seulement les deux évangélistes suivent un ordre inverse. Pour lej reste, saint Matthieu et saint Luc n’ont de commun que ! les noms de Salathiel et de Zorobabel. Différence curieuse : saint Luc met dans chacune de ses deux séries trois septaines de noms, saint Matthieu seulement deux, encore faut-il, pour compléter la troisième, répéter le nom de Jéchonias.

On admet assez généralement que le Salathiel et le Zorobabel de saint Luc sont identiques aux personnages de même nom, mentionnés dans saint Matthieu ; car : 1° les deux noms, figurant de part et d’autre vers le milieu des listes, doivent appartenir à la même époque ; 2° ces noms sont peu communs et il serait extraordinaire que deux, personnages’différents, se succédant dans le même ordre, les eussent portés. Ces raisons ne paraissent pas décisives : 1° Dans saint Matthieu, Salathiel a Jéchonias pour père, et Zorobabel Abiud pour fils ; en saint Luc, le père dé.Salathiel est Néri, et le. fils de