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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/980

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1903
1904
KIR MOAB


de pierres taillées sont celles de la mission protestante, des paroisses latine et grecque et la résidence du gouverneur. Les rues sont étroites et tortueuses et souvent remplies de décombres. Dans l’église grecque, dédiée a saint Georges, on remarque quelques peintures au caractère byzantin. Dans l’école, on montre deux autres salles bien conservées d’un bain romain, en partie pavées de beau marbre. La mosquée de la ville est établie dans les débris d’une vieille église chrétienne, dont la porte d’entrée est en ogive.

Des deux vallées qui contournent le Kérak, celle de l’ouest s’appelle du nom de la ville oitdd’el-Kérak. Elle

toute son étendue, la mer Morte, la vallée du Jourdain, jusqu’à Jéricho et les montagnes de la Judée jusqu’au mont des Oliviers. C’est dans le col séparant au sud de la ville les deux vallées, qu’a été pratiquée la profonde tranchée qui unissait aux montagnes du sud le piton servant d’assiette à la ville. Au xme et encore au xiv siècle, ces vallées étaient embellies par de nombreux vergers plantés d’arbres dont les abricots, les grenades, les pommes, les poires et les autres fruits de ïvérak étaient rénommés au loin par leur saveur. Voir Abou’1-Féda et les autres, loc. cit. Les quelques jardins mal cultivés que l’on y voit aujourd’hui ne pro — Kir Moab. Vue du Grand Birket en-Naser et du fossé taillé dans le roe. D’après de Luynes, Voyage à la mer Morte, pl. 7.

prend naissance vers le sud-est, passe sous la ville et le château au côté sud, fléchit au nord, longe tout le côté occidental, jusqu’à l’angle nord-ouest où elle est rejointe par Vouadi Dpt’ad. Un ruisseau dont le courant est augmenté par le tribut des eaux que lui apportent plusieurs sources, et dans lequel se jouent de nombreux petits poissons, court au fond de la vallée, mettant en mouvement quelques moulins dont l’un est assez ancien, les autres d’installation récente. L’ouadi Diu’ad a son origine plus à l’est. Il tourne le pied de la colline à l’est et au nord et vient au nord-ouest s’unir à l’ouadi-Kérak. Le ruisseau qui court au fond de la vallée prend naissance à une demie-lieue de la ville à « la fontaine des Francs », ’Aïn el-Frandj, dont le nom rappelle la domination passagère, mais glorieuse des chrétiens d’Occident. Le cours d’eau, tormé par les deux rivières réunies, parcourt sa marche vers le nord-ouest jusqu’à la mer Morte, par l’ouad’el-Kérak. Par la large trouée de la valléede Kérak ; le regard embrasse, dans presque

duisent plus guère que les légumes dont les orientauxii’ont jamais pu se passer : les concombres, les pdireaux et les oignons. La campagne de Kérak se développe sur la montagne dont il est entouré en plateaux ondulés, où croit un blé abondant et estimé.

IV. Histoire.

Kir Moab ou Haréseth apparaît dans l’histoire biblique, sous le régne de Josaphat, roi de Juda, et vers le commencement du règne de Joram, roi d’Israël (vers 898 avant J.-C). Après la mort d’Achab, le roi de Moab, Mésa, avait rompu le traité conclu avec a roi d’Israël, en cessant de lui envoyer le tribut convenu. Joram s’allia au roi Josaphat, et le roi d’Édom se réunit à eux. Les trois alliés prirent la route du sud par l’Idumée, pour marcher contre Moab, Mésa s’avança avec une armée pour repousser l’invasion. Battu, il vint se réfugier dans une de ses villes fortes. Toutes les lorteresses de Moab, toutes les villes importantes, et le’reste du pays étaient tombés aux mains de l’ennemi, , qui détruisit les villes, ruina les campagnes les plus